Articles Tagués ‘Tokyo’

Tokyo Fiancée

Je ne suis pas fan d’Amélie Nothomb. J’ai dû lire un ou deux de ses bouquins qui traînaient sur un coin de table chez ma meilleure pote. Livres que j’ai oubliés à un détail près : ils étaient courts, écrits en gros caractère et semblaient remplis de vent. Mais bon, l’auteure étant amoureuse du Japon, je pouvais bien faire l’effort de mater un film inspirée d’un livre à haute teneur en autobiographie. Et c’était pas terrible. En fait, le rendu final est assez proche d’un « Amélie Poulain au pays nippon », avec une voix-off totalement insupportable qui raconte ce que des images devraient suffire à comprendre. On aura bien compris la désillusion amère est au cœur de l’expérience tokyoïte de Nothomb et c’est assez bien retranscrit dans le film, mais non sans une lourdeur pathologique à cause de cette foutue voix-off. Et pour pourtant Pauline Etienne est mimi et colle parfaitement à l’idée du personnage. C’est juste… globalement insipide. Et mou. Ca pue l’adaptation bête et méchante d’un livre qui n’a pas grand chose d’intéressant à raconter de base (comprendre « le film manque d’enjeux et de conflits »). Au mieux, on profitera des paysages de Tokyo et de quelques moments qui font sourire. A noter que je l’ai maté juste après Les Délices de Tokyo, donc on est clairement dans « deux poids, deux mesures ».

2/5

Kickboxer Vengeance

Jean-Claude Van Damme a ma sympathie. Il ne fait que des films pourris en Europe de l’Est depuis des années, pourtant, je suis attaché à mon idole de jeunesse. Et puis de temps en temps, il sort des ovnis géniaux comme JCVD ou Welcome in the Jungle. Du coup, j’ai accueilli ce remake de Kickboxer avec un minimum de méfiance, genre « allez, on est fous, pourquoi pas ». Et là c’est le drame. Je m’attendais pas à un chef d’oeuvre, j’avais même déjà ma note en tête après la bande-annonce : 2. Et bien c’est pire ! C’est filmé avec les pieds. Ou monté avec les pieds (je ne comprends toujours pas pourquoi on s’obstine à monter les films de bagarre à l’occidentale quand Jackie Chan a montré pendant 40 en Chine la façon de filmer un film de karaté…). Dire que l’acteur principal a le charisme d’une huître est faire injure à l’ensemble des lamellibranches ! Le méchant est… Drax, des Guardiens de la Galaxie, histoire de bien continuer le white-washing en cours à Hollywood. Pour un film en Thailande, ça la fout mal. L’histoire est… à peu près la même. Les références au premier opus sont lourdes (« vous avez vu, on défonce un jukebox dans un bar, hahaha, c’est drôle ») Et JCVD… JCVD… sérieusement… J’ai beau fouillé dans mon capital sympathie engrangé depuis les années 80, je ne peux rien faire pour défendre son rôle. Un belge maître en arts martial d’asie du Sud Est à la rigueur, parce que la suspension d’incrédibilité à bon dos. Mais il s’approprie tellement le film, faisant passer le supposé héros comme son faire-valoir dans toutes les scènes où ils sont ensemble, qu’il en devient insupportable. Il avait l’occasion de prouver une palette de jeu plus vaste, plus en retrait, mais les muscles de Bruxelles ont un besoin évident de satisfaire un ego en manque de bons scénarios. Et puis ça balance des généralités à tour de bras, depuis « je n’ai pas envie de perdre deux fils » jusqu’au discours de motivation en combat final les moins crédibles de l’histoire du film avec des combats finaux. Je ne parlerai même pas des lunettes de soleil qu’il porte tout le temps, parce que – moi, je sais, j’ai vu sa télé-réalité – monsieur JCVD ne veut pas qu’on voit qu’il vieillit avec ses pattes d’oie. Le meilleur du film, c’est le début du générique de fin où on voit la scène de danse du premier film. Faites-moi plaisir, allez revoir l’original.

0/5

Pas de BA pour les étrons, juste celle des bons films massacrés sur l’autel des remakes.

Captain America – Civil War

Je pense que j’ai officiellement atteint le point de non-retour en ce qui concerne les mecs en collants. Sur le papier, le troisième opus consacré au boy-scout Marvel a tout pour faire un bon divertissement, avec de la bagarre, de la course poursuite, des blagues… mais j’en peux plus. La note n’est pas réflexive de ce que j’ai éprouvé au fond : de l’ennui. Toutes les aventures chez Marvel – hormis les « origin stories » telle que Iron Man – manquent d’enjeux, les films ne sont plus que de gigantesques bandes annonces promouvant les films à venir tout en se reposant paradoxalement sur une demi-douzaine de films passés. On ne pige pas spécialement ce qui se passe entre les personnages si on a pas vu les films d’avant et on s’en cogne de ce qui se passe dans le film actuel puisqu’il n’apporte fondamentalement rien aux personnages. J’ai maté ce Cap en mode automatique, à base de « ah… », « bagarre bagarre », « oh… », « bagarre bagarre », « et ? ». Le plus excitant dans le film, c’était Spider-Man, qui va juste revivre sont troisième reboot en 10 ans. C’est dire… Je m’en tamponne de Rogers, de Starks, de Tchalla, de… de tous en fait. C’était chiant. Encore un film charnière pour annoncer l’homme araignée, Black Panther, accessoirement Thor/Hulk, et le méga bloubiboulga que sera le dyptique Avengers.

3/5

Ouais, non, en fait 1.5/5

X-Men: Apocalypse

Et encore des mecs en collants… Deux dans le même mois, c’est désormais trop. Mais je dois avouer que je partais plus confiant que pour le Captain car Days of the Future Past (le deuxième épisode de cette deuxième trilogie sur les mutants de la Fox) était sympa. Et j’ai vite compris que ce serait le drame… On se tape une exposition qui dure presque une heure, le temps de rappeler à nos bons souvenirs qui sont les gentils d’avant (Xavier, Mystique, Magneto, Quicksilver, Moira, Havok, le Fauve), qui sont les nouveaux gentils (Jean Grey, Cyclops, Nightcrawler), qui sont les nouveaux méchants (Apocalypse, Storm, Angel, Pyslocke). L’air de rien, ça fait déjà 14 personnages. Une fois que c’est fait, il est largement temps de rajouter la dose de fan service : la séquence « ralenti et musique cool » de Quicksilver (l’unique moment bien du film) et le moment Wolverine. Après, il faut s’inquiéter de la continuité de la licence, on a déjà commencé avec Wolverine pour expliquer comment il est devenu amnésique, il faut s’occuper des cheveux de Xavier par un artifice bidon. Une petite séquence de bagarre, et hop, emballé c’est pesé. Encore un film bien ennuyeux qui souffre de la présence d’un mauvais scénariste à la barre (Simon Kinberg) qui se contente d’appliquer ce qui a bien marché par le passé et de faire passer l’aura de la l’acteur avant l’intérêt des personnages (d’où Mystique en héroïne désintéressée, Magneto repentant pour la sixième fois, Sansa Stark surexposée et à contrario Jubilee littéralement en potiche par exemple). Apocalypse ne donne pas l’impression d’être le grand vilain qu’il devrait être, trop d’effets spéciaux tue les effets spéciaux tout en donnant un côté kitch à l’ensemble… Bref, c’était long, mal rythmé, pas intéressant et avec des personnages qu’on ferait bien de mettre au placard pour passer à autre chose…

1/5

Warcraft

Duncan Jones est un réalisateur que j’apprécie (Moon). En revanche, et ça s’est un peu vérifié avec Source Code, dès lors que des gros studios mettent la main dans ses projets, sa démarche en tant qu’auteur s’en retrouve lésée pour un résultat somme toute moyen. Du coup, un projet comme Warcraft avait toutes les chances de le tourner en « Yes Man ». Fort heureusement, le gars est un joueur et s’est battu pour imposer sa vision de l’adaptation vidéoludique. C’est peut-être la raison pour laquelle on évite le naufrage complet. Les enjeux sont clairement présentés en s’éloignant de l’écueil « tout ce qui n’est pas humain est forcément méchant », les personnages sont intéressants sauf les héros humains et même si on y connait rien comme moi à l’histoire du jeu Warcraft, on pige ce qui se passe dans le film. Sur ce point-là, on ratissait large pour le grand public. Mais le film se vautre complètement sur l’esthétique héritée du jeu qui donne un cachet ultra-kitch à l’ensemble. Surtout chez les humains. Il suffit de regarder l’armure du roi pour s’en rendre compte… Encore une fois, trop d’effets spéciaux tue les effets spéciaux et si les orcs en imposent, tout le reste fait carton-pâte numérique (notamment les décors). Je prédis que le film vieillira très mal. Quand on voit ce que Peter Jackson à réussir à faire en décor naturel, je m’étonne encore qu’on choisisse la solution cheapos du fond vert dans tous les coins pour les films fantasy. Ajoutons à cela les acteurs les moins investis du monde du côté des humains (les moins investis ou les plus gênés par les fonds verts), un combat final expédié et un scénario pensé pour amorcer une trilogie qui ne verra probablement jamais le jour et vous avez pour moi une dépense d’argent bien dispensable… et vous avez un film juste très moyen.

2.5/5

Blind Dating

Ca ne révolutionnera pas l’histoire de la comédie romantique mais on pourra souligner un certain effort sur les personnages avec un aveugle et une exilée indienne en Amérique dans le duo de charme. Un effet de « nouveauté » qui passera trop vite sur les réels problèmes inhérents au handicap pour l’un et au poids des traditions pour l’autre quand l’amour est en jeu. On passera allègrement aussi sur le fait que – comme toutes les romcoms – le cœur de l’intrigue repose sur 2 idiots qui n’arrivent pas à communiquer… Reste des petites vannes marrantes grâce au frère du héros, le plus développé des personnages secondaires quand les autres font de la figuration avec une caratérisation qui tient sur un timbre poste. Au final, je ne peux même pas vous le recommander…

2.5/5

Central Intelligence

Comment dire… C’est vraiment un mois très moyen au niveau des films que je m’enfile. Rien d’excitant, de nouveau, de wow!, de fun… Central Intelligence est dans la norme des films capitalisant sur le potentiel sympathie de The Rock et Kevin Hart pour attirer les spectateurs dans les salles. Une fois dedans, la place payée, on n’a guère de scrupules à leur proposer un scénario mâché, digéré, déféqué et remâcher derrière. Du coup, le film est porté uniquement par le duo d’acteurs. Et encore, il faut vraiment faire abstraction du caractère idiot de celui de Dwayne Johnson qui jamais, ô grand jamais, n’aurait pu entrer à la CIA compte tenu de son caractère obsessionnel intrinsèque. A noter que je suis tombé sur une version unrated malgré moi, donc plein de blagues improvisées par les acteurs et de plans inutiles, alourdissant de fait le rythme du film qui n’en possède que peu.

2/5

Bad Neighbors 2

Et c’est parti pour la suite commerciale d’un film que personne n’attendait et qui a plutôt bien fonctionné au box-office. Film qui était divertissant, cela dit en passant. Donc on prend les mêmes et on recommence. Même formule, même scénario, même enjeux, pas du tout le même intérêt. Ca commence à se sentir que je suis fatigué de chroniquer des films bordeline pourris ce mois ?

2/5

Ghostbusters, le reboot

Non. Non-non-non-non. Non ! Juste non !

0.5/5

Macross Delta

Au milieu d’un mois tout pourri niveau film, je me suis dit que j’allais sauver cet article grâce à une valeur sûre : Macross. Et que même si c’était moyen, mon côté fanboy prendrait la relève et encenserait le dernier anime en date de licence. Sauf que voilà, j’ai beau être hardcore et vénérer Macross, Delta franchit un cap dans le mix mécha-romance-musique. Il faut dire que mettre l’équivalent science-fiction des magical girls, c’était couillu et ça a dû prendre pas mal de monde en route. Maintenant, on envoie carrément des jeunes filles en fleur avec des jupettes à réaction chanter sur les champs de bataille pendant que les Valkyries combattent autour. C’était osé. Mais j’ai dit « allez, pourquoi pas ». On fait connaissance avec un groupe de chanteuse « idols » comme on en trouve des tonnes au Japon, un p’tit qui veut voler dans le ciel bien évidemment, l’habituel triangle amoureux et puis une nouvelle race d’humains qui vient faire la guerre au reste sous des prétextes plus ou moins fallacieux… Bref, du Macross. Et si le début est péchu en dépit de choix scénaristiques déconcertants, ça part vite en cacahuète. C’est bien simple à partir de l’épisode 13-14 (soit à la moitié de la série, hein), il ne se passe plus rien. Finis les combats spatiaux (hormis deux-trois escarmouches histoire de dire), la romance passe au second plan (avec deux-trois mièvreries histoire de dire et un final (abo)minable) et les chansons passent quant à elles en boucle au point de devenir fatigantes (et pour le coup, c’est vraiment très pop japonaise… le genre de truc que vous entendez sur une borne de DDR). Pendant ce temps, la politique et les tarabiscotages associés s’expliquent et se font expliqués jusqu’à un final mou et sans enjeu. C’est triste à dire, mais je me suis fait chier devant Macross Delta

2/5

Mike and Dave Need Wedding Dates

Qui l’eût cru ? Le meilleur des films du mois est une comédie avec la moitié du cast de Dirty Granpa et la moitié du cast de Pitch Perfect… A croire que les rôles de débiles siéent (ouh, c’est pas une conjugaison qu’on a l’habitude de faire dis donc) à Zac Efron et Anna Kendrick (assez proche de ce qu’on a vu dans l’excellent Mr Right, d’ailleurs) ! Car oui, le film est débile mais ça m’a fait marrer. Largement plus que des comédies à gros budget sus-vues. C’est le moment de débrancher le cerveau et passer un moment sans complexe dans le canapé.

3.5/5

Star Trek Beyond

Le premier épisode était divertissant, le second une abominable bouse. Autant dire que j’en attendais pas grand chose. D’autant moins que je ne suis pas trekky pour deux sous. Somme toute, c’était à la hauteur du premier opus : divertissant. Je crois qu’on peut remercier Simon Pegg de s’être penché sur le scénario pour éviter un naufrage à la Khan et à Justin Lin pour son sens de l’action (c’est monsieur Fast & Furious). Honnêtement, vues toutes les daubes que je me suis farcies ce mois, je ne suis peut-être pas hyper objectif mais ça reste un excellent film pop-corn auquel on pardonnera les raccourcis scénaristiques…

4/5

Turbo Kid

Stop ! Arrêtez tout ! Posez ce DVD ultra générique que vous alliez acheter (sûrement un truc avec des types en collants puisque c’est à la mode) et demandez au vendeur d’aller vous chercher celui de Turbo Kid ! Turbo Kid est probablement le film le plus cool que j’ai vu depuis des mois ! La musique synthwave déboite, l’univers rétro-futuriste est génial, les personnages sont attachants, les effets gores rigolos, le casting permet de revoir Michael Ironside et de découvrir une pétillante Laurence Lebœuf ! Je ne veux pas en dévoiler plus pour vous laisser la surprise de la découverte ! Combien de points d’exclamation dois-je mettre pour prouver que ce film est extraordinaire ?! Foncez, foncez, foncez !

5/5

Rurouni Kenshin – Meiji Inferno & The Legend Ends

Comme je disais le mois dernier, le premier film live sur la licence Rurouni Kenshin a trouvé son public en salle. Donc, une suite s’est rapidement mise en chantier. Et dans la tête d’un producteur, on s’intéresse avant tout aux billets verts donc « la suite » s’est aussitôt muée en trilogie. Une trilogie rushée (le premier opus est sorti en 2012, les suites en 2014) qui souffre du syndrome trilogie Matrix. Donc un épisode 2 sans fin conclusive et un épisode 3 vide. C’était long et ennuyeux, tout juste rattrapé par les combats qui arrivent ça et là. Mieux écrit, on aurait pu avoir un seul film potable, avec plein d’action. Bref, potentiel gâché sur un autel de billets, encore une fois…

1/5

Gate: jieitai kanochi nite, kaku tatakaeri

Une série anime qui propose un pitch un peu éculé : quelqu’un de notre monde se retrouve dans un univers de fantasy. Le gros point innovant reste de se placer à l’échelle d’un pays (le Japon) et de se focaliser sur l’aspect diplomatique de la découverte d’un nouveau monde. Beaucoup de critiques semblaient dire que le pro-militarisme était gavant mais pas tant que ça si on y réfléchit. Certes, des Japonais avec des fusils automatiques bousillent par paquet de douze des trouffions dont le summum de la technologie militaire est l’épée. Mais ce serait pareil dans un film américain. On regrettera que certains passages aient vite été expédiés, que la fin n’en est pas vraiment une (comme d’hab’ avec les séries animées) mais si vous aimez, rien ne vous empêchera de vous rabattre sur les manga. La galerie de personnages est intéressante (à part l’elfe, comme tous les elfes…) et présente des archétypes qu’on voit assez peu, comme la déesse de la guerre en lolita ou l’otaku fainéant comme héros (encore que, on est borderline cliché là). Un anime divertissant en somme. Profitez qu’on puisse trouver le premier épisode sur youtube…

4/5

You Again

Il m’avait tellement marqué qu’aux 3/4 du film, je me suis dit « Mais en fait, je l’ai déjà vu ! ». Donc voilà, ça en dit assez long sur l’intérêt du film et l’impact qu’il aura sur votre vie. Sa seule curiosité est de réunir Sigourney Weaver et Jamie Lee Curtis et de les opposer autour d’un prétexte adolescent un peu bidon. Avouez qu’on aurait préféré voir les stars de Alien et Halloween dans un film d’action badass plutôt que dans une comédie pleine de bons sentiments. Les amateurs de Kristen Bell trouveront également une raison supplémentaire de regarder. Les autres ont déjà un DVD de Turbo Kid à regarder.

2/5

Kokoro Connect

Deuxième série animée du mois. C’est le pitch de base qui m’a semblé intéressant : un groupe d’adolescents commence à changer de corps. En soi, c’est pas nouveau-nouveau comme concept surtout avec un couple qui ne peut pas se piffer pour finir ensemble à la fin. Du coup, oui, c’est un anime romantique. Mais la notion de groupe apporte un petit plus. Et surtout, le côté échange de corps ne dure quelques épisodes avant de passer à d’autres types de phénomènes et d’échanges. Ce qui est intéressant dans Kokoro Connect, au-delà de romances un peu clichés, c’est que les interactions entre ados finissent par poser des questions plus profondes sur la nature de l’homme : qu’est-ce que l’âme ? le corps est-il une composante de soi ? Ce genre de considérations que je ne m’attendais pas à trouver dans un anime vendu comme de la romance ados. On regrettera que l’anime reste évanescent sur l’origine des phénomènes. Avis aux amateurs qui n’aurait pas fait le tour du genre.

3.5/5

Pelé

Dire que j’en ai rien à battre du foot relève de l’euphémisme. Mais j’adore les biopics. Du coup, ma curiosité m’a poussé à regarder celui sur la légende vivante du ballon rond brésilien. Donc la bonne nouvelle, c’est que même si ce sport, la FIFA, les stades, les beaufs ou la grammaire approximative de Ribéry vous filent de l’urticaire, c’est que cela ne vous empêchera pas d’apprécier ce film, découvrir une facette du Brésil méconnue ainsi que l’ascension de celui que l’on nomme Pelé. C’était étrange de voir des Brésiliens parler anglais et non portugais mais je suppose qu’on ne peux pas tout avoir… Divertissant, bien calibré pour la gloire du sport et du pays de Pelé (et non à la gloire du personnage lui-même). Je ne suis pas assez calé pour juger de la véracité de l’histoire racontée mais ça fait le job pour les ignares comme moi.

3.5/5

Friday Night Lights

Avant d’être une série de 5 saisons de qualité, Friday Night Light était un film, toujours de Peter Berg. Le film reprend globalement la trame de la première saison, avec les mêmes personnages et parfois les mêmes acteurs. La grande force de FNL est non pas de proposer un classique film de sport, avec une équipe de losers, des discours enflammés dans les vestiaires, des moments de bravoure… Non, FNL est un film nettement plus profond et s’intéresse à ce que cela signifie de jouer au football dans un trou du Texas où l’on considère ce sport sur une religion. Fardeau, contrainte, libération, promesse… chacun porte une croix avec une chaîne reliée au ballon ovale. C’est touchant, dur, intéressant mais ne mérite pas le note parfaite à cause d’une caméra un peu gerbante. A choisir également, je penche plutôt pour la série.

4/5

The Trust

J’ai un nouveau théorème : « si Nicolas Cage porte une moustache, son film sera bon ». J’attendais pas grand chose de ce direct-to-DVD, avec un acteur qui accepte tous les rôles que son agent propose pour assurer son train de vie onéreux, même – surtout – si le film est pourri et tourné au fin fond de la Moldavie. Il se trouve que c’était bien, ce film de braquage peu conventionnel. Pas le film du siècle, mais il est porté un duo d’acteurs sympathique (Cage et Frodon) sur un scénario qui se permet d’être un peu plus profond qu’il n’y parait. En fait, c’est un des rares scénarios récents qui évite l’écueil facile de tout raconter pour laisser place à des expositions et explications tacites. Bref, je recommande.

4/5

Un Fauteuil pour Deux

C’était la séance vidéo-club du mois, avec un film que je n’avais pas vu depuis genre 20 ans après l’avoir loué dans mon ancien vidéo-club qui puait le tabac. Etrangement, le film n’a pas tant vieilli que ça et il est toujours agréable à regarder. J’avais complètement oublié que Jamie Lee Curtis était au casting, aux côtés de Dan Aykroyd et Eddie Murphy (qu’il est décidément difficile d’entendre autrement qu’en français…) Ca fleure bon la nostalgie et Hollywood n’a pas encore eu la brillante idée d’en refaire un remake avec gender-swap à la mode. On ne boudera pas son plaisir devant cette comédie culte des années 80.

4/5

The Big Short

J’ai dû m’y reprendre à trois fois avant de rentrer dedans. Et même une fois dedans, c’était chaud à suivre. Car même si Margot Robbie ou Selena Gomez expliquent des concepts financiers de haute volée en termes simplifiés, ça reste tout de même hyper compliqué à suivre ! Pourtant, c’est un film intéressant qui retrace le pourquoi du comment de la crise financière de 2008 (en gros, on sait que c’est la faute aux banques, mais c’est largement plus compliqué que ça). On regrettera que le film est américano-centré (en même temps, c’est de leur faute si on a eu tout ce caca). Le casting 4 étoiles est parfait, surtout Steve Carell dont le potentiel dramatique ne cessera jamais de me surprendre.

3/5

The Nice Guys

Stop ! Arrêtez tout ! Gardez votre DVD de Turbo Kid dans le panier, mais faîtes demi-tour et demandez au même vendeur de vous indiquer le chemin le plus court vert le DVD de The Nice Guys. C’est drôle, c’est fun, ça se prend pas au sérieux, c’est intelligemment mis en scène, la musique des 70’s est cool, les acteurs prennent visiblement leur pied. Au milieu de tous les films en copier-coller qu’on est en train de se taper soit parce que c’est des mecs en collants, soit parce que c’est des reboots, soit parce que c’est des suites, soit parce que c’est des remakes, autant dire que le duo Russel Crowe – Ryan Gosling souffle comme un vent de fraîcheur sur les collines d’Hollywood ! Coup de cœur !

5/5

Switch

Voici le premier film 100% norvégien que j’ai vu. Dans le cadre de mes cours, pour être précis. Donc sans sous-titres, même dans la langue locale. Autant dire que j’ai eu du mal à piger toute la subtilité des dialogues de ses films pour ados. Ceci étant dit, Switch est un plagiat à peine éhonté de Karate Kid ! Remplacez les arts martiaux par le snowboard et voilà. Je me demande combien de producteurs et scénaristes norvégiens ont sérieusement cru que ça se verrait pas… Je veux dire : tout y est, absolument tout. Le gamin qui déménage avec sa mère célibataire à l’autre bout du pays, le héros qui tombe amoureux d’une nana qui a déjà un mec qui se trouve être le rival du héros, le rival se fait larguer par la gonz’ parce qu’il a été méchant, les humiliations du rival, le mentor qui sert d’homme à tout faire, qui est également un exilé (d’Amérique), qui prend en pitié le héros pour lui apprendre les arcanes secrètes d’un sport, le tournoi, le héros blessé au tournoi, le mentor qui rasfistole le héros au tournoi, le héros qui gagne le tournoi et la nana, l’entraînement mystique qu’on croit qu’il veut rien dire au départ… Pomme+C, Pomme+V. Littéralement. Mais comme je doute que quelqu’un regardera un jour Switch, autant que je conseille de mater à nouveau l’excellent Karate Kid ! Ou Turbo Kid

1.5/5

Now You See Me 2

Le premier volet pourrait être considéré comme « sympathique ». Genre un 2.5/5 avec un casting intéressant et une idée peu exploitée avec des magiciens mais à des lieux de qu’est Le Prestige. Et comme le premier film a fait un score décent au box office US, les exécutifs se sont dit que ce serait orignal de faire une suite… Le résultat est d’un ennui profond, accumulant des scènes de m’as-tu-vu à rallonge (comme le vol de la carte…), des couches d’épaisseur ridicule sur des personnages dont on se fichait dans le premier (Mark Ruffalo…). Globalement, le film cachetonne sur le précédent et n’a aucun intérêt. D’ici à ce que ça tourne en trilogie, y’a pas loin…

1/5

Les Délices de Tokyo

Stop ! Arrêtez tout ! Un dernier DVD dans votre panier et on en a fini avec ce mois. Les japonais ont un art particulier de filmer la vie, tout en pudeur et en contemplation, sans renfort de surexposition, de blabla ou d’effets de manche. Un film magnifique, tout simplement ! Dernier coup de cœur du mois !

5/5

D’habitude, je fais plutôt un article par film marquant. Soit parce qu’il est très bon, soit parce qu’il est très mauvais. Comme je vois beaucoup de choses et que je n’ai pas forcément le temps de faire de chroniques pour tout, je vais faire des mini-appréciations cette fois. Au pire, il y aura un film que vous ne connaîtrez pas dans le tas et qui attisera votre curiosité. Je ne sais pas ce que je ferai le mois prochain, à vous de me dire si vous souhaitez avoir l’avis succinct sur plein de films ou l’avis détaillé sur un seul film.

Pitch Perfect

Je n’aime pas les comédies musicales (exception faite de Grease) mais j’apprécie les films à base musicale (genre les biopics façon Runaways ou les trucs un peu débiles comme Rock Academy). Mais Pitch Perfect, j’étais clairement pas dans la cible (c’est un peu beaucoup markété « pour les filles »). Du coup, c’est un peu par hasard que je suis tombé dessus et que j’ai maté. C’était nettement moins pire ce que je pensais, c’était même assez rigolo en définitif avec deux-trois passages un peu trashouille et une construction de film ultra-classique qui n’est pas sans rappeler les films de sport où une équipe de minables finit première d’un tournoi. Ca fait le boulot sans sortir des clous, on en demande pas plus.

4/5

Pitch Perfect 2

Du coup, la suite. Globalement du même accabit.

3/5

When Marnie Was Here

J’apprécie toujours un Ghibli quand il me tombe sous la main. Je ne vais pas spécialement les chercher ceci dit. Au delà d’une maîtrise technique toujours au top, le film souffre de certaines longueurs et de rebondissements étranges façon TGCM. Pas mon préféré, mais au moins, je l’ai rayé de ma liste.

2.5/5

The Hunger Games 3, partie 2

Conclusion d’une série trop longue avec un film trop long tirant sur une corde déjà bien usée. Ce fut un calvaire sans fin, plus encore si on se rappelle de la partie 1 (pour ceux qui le peuvent, perso, j’avais déjà occulté ces deux heures et quelques de ma vie). La plupart souffriront ce dernier épisode pour boucler la boucle commencée avec un premier opus qui tenait globalement la route. Les autres sont cordialement invités à passer leur chemin ou à mater Battle Royale à la place.

0.1/5

Cloverfield

J’avoue, j’ai seulement maté parce que la presse s’est montrée enthousiaste devant le mystérieux 10 Cloverfield Lane et que celui-ci est supposé faire partie d’un univers partagé ou un truc du genre. C’était sympa. Pas dingo. Mais sympa. Plus vraiment à la mode puisque le film-footage est « so 2010 » et pas vraiment mon genre préféré non plus. Ca se regarde comme un film pop-corn et ne cherchez pas plus loin.

3/5

Mr Baseball

J’ai revu the Ramen Girl. Pas parce que j’apprécie le film, mais parce que je voulais une petite dose de Tokyo. Et puis c’était ça ou Fast & Furious 3… Et puis, ça m’a rappelé que je n’avais pas encore vu Mr Baseball, un peu sur le même concept du gaijin perdu au Japon. Et puis, j’adore les films sur le baseball (n’ayant pas ce sport en France, il m’apparait un peu exotique) ou le sport en général. Le film souffre un peu de son âge, de personnages caricaturaux, d’un manque de souffle sportif épique, mais ça détend. A ne recommander que si vous vous sentez l’âme d’un complétionniste sur les films de baseball ou de Tom Selleck.

2.5/5

Creed

Comme j’étais dans un run film sportif, j’ai décidé d’enchaîné avec Creed. Ou le retour en grâce de Stallone après des Expendables catastrophiques. C’était une agréable surprise, bien mise en scène et qui va lancer une nouvelle série de film sur la boxe pour succéder à Rocky. On n’est plus dans le même contexte social, mais c’est suffisamment bien foutu pour qu’on s’y intéresse.

4/5

Southpaw

Voir Creed m’a rappelé que je n’avais pas encore vu celui-ci. Comme j’ai vu les deux à la suite, je peux plus facilement les juger. Si le premier vaut surtout pour la prestation d’un Stallone proche de la retraite (quoiqu’un brin dans le pathos) et l’émergence du « fils de », il est enterré par KO par Southpaw (qui aurait lui aussi mérité un article complet). Si vous ne deviez voir qu’un film de boxe, c’est bien celui-ci ! L’univers de la boxe est dépeint avec réalisme, le drame personnel aussi, la quête de rédemption, les combats brutaux… tout y est ! Un coup de coeur indéniable. A voir !

5/5

Star Wars 7

N’étant pas un fan boy de la licence comme 82% de mes amis, j’étais volontairement passé à côté, prenant le risque de me faire spoiler de tous les côtes jusqu’à sa sortie en DVD. J’avais entendu beaucoup de choses, et durant mon visionnage j’ai été agréablement surpris d’être surpris par des choses que je ne savais pas ou par des choses que j’avais entendues qui étaient fausses. Toujours est-il que ça fait le job comme film. Et ça fonctionne parce que c’est très clairement un remake d’Un Nouvel Espoir, parfois au plan par plan. Rien de révolutionnaire donc, mais au vue de la prélogie, il fallait assurer et la jouer pas trop foufou. Du coup, c’est un clone de l’épisode 4 qui passe allègrement sous silence les épisodes 1, 2 et 3 (allô, les midichloriens ?) et prend vraiment des raccourcis pour mettre tout le monde ensemble et pour qu’il le reste. Probablement le film qui va relancer la SF familiale dans les années à venir et un succès public qui n’est pas démérité.

3.5/5

Point Break (2015)

Un belle bouse dopée à l’adrénaline qui aurait mérité une descente en flamme dans un article consacré. Tout est à jeter. Le casting, la réal, le casting, l’histoire, le casting, la philosophie de comptoir, le casting… Tout. Je suis tout de même allé revoir l’original, pour comparer. Pas de comparaison possible. Le film de Katherine Bigelow est un chef d’oeuvre (je vous invite d’ailleurs à regarder le reste de la filmographie de la réalisatrice : Démineurs, Strange Days…). Ce remake est une nouvelle preuve que Hollywood est en mal d’inspiration… Fuyez, pauvres fous !

-8/5

Sérieusement, l’original !

The Sure Thing

Dans ma grande quête de mater tous les films typés comédie romantique et ados pour nourrir un futur roman, celui-ci était passé entre les mailles du filet. On a pourtant l’icone du genre des années 80 dedans. Une agréable surprise, moins datée que ce que je pensais en voyant la bande annonce. L’un des premiers road-trip romantique à la sauce ado si je ne m’abuse. A réserver aux ultras fans du genre, ceux qui n’ont pas peur de mater des choses un peu désuètes mais qu’on ne trouve plus sur le marché (à moins de taper dans le très bas de gamme).

4/5

Man of Steel

J’avais déjà vu et chroniqué ce film. Mais je voulais me faire un rappel avant d’aller dans les salles obscures voir Batman v Superman. Mon avis n’a pas vraiment bougé : le film passe à côté de son propos à cause d’un scénariste assez mauvais quand il vole en solo et d’un Snyder qui impose sa vision sur un univers (et sa vision n’est pas forcément la même). Tout n’est pas à jeter, mais les effets de manche inutiles sont bien là. Mais surtout, ça m’a dissuadé d’aller payer ma place plein pot pour une « suite » jugée globalement décevante. Ca, et le fait que Warner a déjà annoncé une version longue du film en DVD. Du coup, j’attendrais la version longue.

3/5

Superman/Shazam – The Return of Black Adam

Quoi de mieux quand on est déçu des adaptations live que de se jeter à corps perdu dans des adaptations qui respectent un tant soit peu le matériau de base ? J’ai toujours apprécié (dans leur majorité) les films animés DC, celui-là est une petite pastille d’une vingtaine de minutes dont on aurait tort de se priver. D’autant plus que d’ici l’horizon 2018, Shazam va devenir hype avec une adaptation live avec The Rock. Au moins, vous ferez partie des initiés avant l’heure.

4/5

10 Things I hate about you

Encore une rom-com ado un peu vintage à côté de laquelle j’étais passée. Souvent cité comme l’un des meilleurs films du genre, j’aurais un avis plus mitigé. Le film a assez mal vieilli et on sent assez les artifices shakespeariens qui ont forgés le scénario. Au final, peut-être parce que j’ai vu quasiment tous les films post-80 du genre, celui-ci n’apporte rien de neuf, surtout à côté des mètres-étalons de John Hughes. La musique date aussi clairement le film dans une décennie révolue qui n’a pas le charme suranné des blazers à épaulettes et des coiffures bouffantes. A réserver aux complétionnistes des comédies romantiques adolescentes.

2/5

Dragon Ball Z, Résurrection de F

Les derniers films sont un véritable retour en grâce de la licence après le naufrage qu’était GT. Ce film est dans la continuité de ce qui a été initié avec Beerus. Super techniquement, une histoire sympa, des combats péchus, de l’humour… Du très grand DBZ comme je l’aime. Paf, coup de coeur ! Il n’y a plus qu’à patienter pour la série DB Super en DVD.

5/5

The Perks of Being a Wallflower

De toute la liste, c’est probablement l’un des films sur lequel j’aurais fait un article dédié. C’est un véritable coup de coeur ! Un film qui dépasse le simple cadre du passage à l’âge adulte pour proposer des personnages riches et une étude assez juste de la vie lycéenne au sens large du terme, surtout au travers l’oeil d’un « outcast ». Le trio d’acteurs est investi et crédible, la réal’ simple mais pas simpliste. Pour faire très court, foncez dessus ! Le meilleur film de mon mois de mars.

5/5

Suzuka est un manga Kôji Seo, paru aux éditions Pika.

Yamato Akitsuki quitte sa campagne pour s’installer chez sa tante à Tokyo, qui tient une pension de jeunes filles et des bains. Dès son arrivée dans la capitale, il tombe immédiatement amoureux d’une inconnue qui fait du saut en hauteur. La jeune fille en question s’appelle Suzuka, c’est sa voisine et il va se retrouver dans la même classe. Va alors commencer une lente et douloureuse conquête de son coeur…

Quand j’ai envie de dépenser de l’argent en petite quantité et que je ne sais pas quoi prendre pour me faire plaisir, en général, je vais dans un manga-shop et je fouine. Après quelques gerbes sur des shojos piochés au hasard puis reposés immédiatement, il m’arrive parfois de trouver un truc que je ne connais pas et qui me plait. C’est comme ça que j’ai trouvé A Town Where You Live, manga de Kôji Seo, typiquement dans mon péché mignon : les comédies romantiques adolescentes. Sauf que celle-ci est en cours de publication et que je suis rapidement venu à bout des tomes parus. J’ai donc essayé Suzuka, la série que l’auteur avait réalisée avant.

Les deux sont finalement assez proches et s’inspirent grandement du vécu du mangaka, expatrié de son Hiroshima natale pour vivre sa carrière à Tokyo (on retrouve d’ailleurs beaucoup de thèmes commun, que je détaillerai un jour dans la chronique de A Town Where You Live, quand la série sera achevée (oui, je ne fais plus que des chroniques de séries complètes (sauf pour faire de la pub à des amis talentueux, comme Appartement 44))). Mais la série est moins à propos des petites anecdotes du bouseux qui découvre la vie à la ville (ou vice versa) que des troubles affectifs du jeune Yamato. On est dans du bon gros shônen romantique avec son lot de passages obligatoires (je ne vais pas tous les lister encore… rendez-vous ici) et son héros qui accumule les quiproquos et les gaffes à la chaîne.

Je vais pas vous la faire à l’envers, Suzuka n’est pas le meilleur manga du genre et on lui préférera allègrement les moins bonnes des oeuvres de Kawashita (allez, au pif, Ane Doki). Pourtant, il n’est pas dénué d’intérêt, loin s’en faut, mais il faut plus considérer Suzuka pour ce que peu de manga du genre sont réellement : un reflet réaliste de la société japonaise.

Et oui, car si les premiers volumes insistent avec générosité sur le caractère sein/petites culottes cher aux amateurs du genre, le manga finira par se concentrer sur la relation en Suzuka et Yamato et les tourments qui en découlent. S’il est évident que le couple finira ensemble à la fin de la série, le manga a réussi le tour de force de me surprendre plus d’une fois. Parfois en bien, parfois en mal (il y a un nombre considérable de scènes qui frôlent le pathos insupportable et des décisions du protagoniste qui méritent des baffes). Et c’est finalement au travers de cette relation faite de non-dits et de « je t’aime moi non plus » qu’on peut lever un coin de voile sur cette question : qu’est-ce que c’est qu’être un lycéen amoureux au Japon dans les années 2000 ?

Finalement, quand on lit un manga romantique pour garçons dans le Weekly Shônen Jump, on retrouve souvent un grand nombre de poncifs qui relèvent plus du fan-service qu’autres choses. La question de la sexualité n’est jamais évoquée (ou alors avec un préservatif malheureux donné par un ami bienveillant), les rapports entre garçons et filles sont très stéréotypés, le top du top de l’érotisme se limite à deux mains qui se frôlent, etc. Du coup, Suzuka, prenant parfois le contre-pied, offre – au milieu de pas mal de défauts – une certaine vision plus juste d’une relation adolescente :

  • Manque de communication réciproque,
  • Manque d’information sur les bases de la vie sexuelle (on voit rien, je rassure les plus prudes… de la à dire que la frustration déborde sur l’irréalisme, il n’y a qu’un pas),
  • Relation à distance,
  • Responsabilités familiales,
  • Le poids de la famille et des engagements,
  • Etc.

Dans ma tête, au fur et à mesure de ma lecture, j’en venais à me demander comment – au-delà des nécessaires circonvolutions scénaristiques pour faire tenir la distance à la série – un tel couple pouvait exister avec deux êtres incapables d’exprimer correctement leurs sentiments. Je ne vais pas dire qu’on est capable de mieux gérer tout cela en occident (pas du tout même), mais derrière l’inadéquation sociale et les résolutions débiles de Yamato, j’ai pu y voir une facette peu explorée du Japon dans ce medium (a fortiori dans cette tranche bien particulière du manga), celle de personnes intraverties, subissant de plein fouet diverses contraintes sociales (notamment vis-à-vis de la scolarité) et tentant tant bien que mal de s’y accorder avec les sacrifices nécessaires.

Le manga prend certaines tournures qui m’ont parfois dépassé, me laissant parfois sur un goût de « mais comment peuvent-ils être pleinement accomplis en tant que personnes », mais c’était sans remettre le manga en perspective et en accord avec sa société : ils peuvent être heureux car ils ont dépassé ce que la société (parents, école, amis, etc.) attendait d’eux. Loin du genre harem qui fleurit en pagaille, il préfère se concentrer sur les personnages, leur personnalité et leur relation.

Bref, il s’agit d’un manga un peu plus mature qu’il n’y paraît, donc forcément intéressant.

On pourra mentionner pour ceux qui n’aiment pas lire qu’il existe un anime qui ne couvre que le début de la série. C’est pour cette raison que je n’ai même pas pris la peine de perdre mon temps à mater. Si certains s’y sont penchés, un commentaire à son propos sera le bienvenu.

Suzuka n’est pas le meilleur des shônens romantiques en milieu scolaire, ni le plus drôle, ni le mieux dessiné mais il s’en dégage une certaine fraîcheur et un sentiment de « vécu » certain qui le rendent particulièrement attachant. Il ravivera toutefois les amateurs en manque de came du genre !

Fast and Furious: Tokyo Drift est un film réalisé par Justin Lin (Fast & Furious 4, Fast & Furious 5, Fast & Furious 6… vous sentez le réal. un peu monomaniaque ?), avec Lucas Black (Jarhead), Lil’ Bow Wow (un obscur épisode de Smallville), Nathalie Kelley (Take Me Home Tonight) et Sonny Chiba (Kill Bill).

Nota bene: Drift (nom et verbe) : Technique de pilotage automobile qui consiste à déraper tout en maîtrisant sa trajectoire et sa vitesse.

Sean est un gros branleur. Son truc, c’est pas la physique ou les maths ; son truc, c’est la conduite de bagnoles, de préférence celles qui finissent au poste de police. Comme ça fait genre 3 fois qu’il change d’état pour éviter la taule, sa mère en raz le pot d’échappement et l’envoie chez son père. Au Japon (ouais, carrément !). On pourrait croire que Sean va rentrer dans le rang, s’acheter une nouvelle conduite (hu hu)… mais c’est sans compter sur les coïncidences fortuites, son nouveau pote black et un mentor mystérieux qui va l’initier aux courses underground de Tokyo et au drift… Bien sûr, comme on est au Japon, il y aura des yakuzas, une histoire d’honneur et une nana suffisamment bridée pour faire genre.

Il y a des films comme Ghost Rider 2 que je regarde par curiosité en ne sachant trop à quoi m’attendre dans le pas terrible ; et puis il y a des films comme ce Tokyo Drift, que je sais d’avance être une bouse infâme mais que je vais tout même regarder, car derrière, je sais qu’il y a un article rigolo à écrire sur cet espace de communication narcissique.

J’ai pas cité le scénariste. Il s’agit de Chris Morgan. Comme vous savez pour les plus fidèles d’entre vous que je juge d’abord un film à la qualité de son scénario, il convient de signaler que le monsieur est responsable des Fast and Furious 3, 4, 5 et le futur 6. Des F&F, j’ai vu le premier, c’est sûr. Je m’en souviens plus mais je l’ai vu. Le 2, je m’en souviens plus mais je ne me souviens même plus si je l’ai vu ou pas ! C’est dire. Je prenais pas de risques avec le 3 parce que je savais qu’il était un peu déconnecté des deux premiers opus. Chris Morgan est aussi responsable de Wanted: Choisis ton Destin. Et là… la base est posée : niveau scénario et caractérisations, il faut s’attendre à l’équivalent de l’huile de vidange !

Commençons par le héros. Sean. Je ne pensais pas qu’il était possible de faire moins charismatique que Ryan Reynolds dans le costume numérique de Green Lantern… je me trompais. C’est juste une catastrophe ! Entre l’accent pourrave imbitable et ses deux expressions faciales, je viens de trouver le niveau 0 de l’acting. A sa décharge, il se tape un personnage de rebelle stéréotypé et crétin. Qu’apprenons-nous dans l’exposition du premier acte :

  • Il a l’habitude de passer chez les flics, grâce au contrôle à l’entrée du lycée (on apprend également grâce à cela qu’il est d’origine plutôt modeste et dans un lycée difficile).
  • Il aime bricoler des bagnoles, puisqu’on le voit dans un garage.
  • Il en a rien à foutre des autres, puisqu’il laisse un gros nerd se faire maltraiter, mais il est prêt à défendre l’opprimé, puisqu’il était prêt à jouer de la clé à molette si le gros s’était réellement tabasser au lieu de se faire simplement humilier.
  • C’est un dragueur de première, avec une nette préférence pour la grosse cochonne.
  • Si jamais on le provoque, il va répondre et proposer une course pour résoudre le conflit. On se doutait bien qu’il allait pas proposer de résoudre une équation différentielle le plus rapidement possible.
  • Il a un problème avec l’autorité, parentale, officielle, peu importe.

Bref, je vous présente le branleur que vous allez vouloir baffer, avec son expression numéro 1 « Je divise de tête 147 par 13 » !

J’ai oublié de préciser, il a 17 ans. Mais comme c’est un américain qui mange des OGM, on a préféré prendre un acteur de 25 ans, c’est plus crédible comme ça.

Sean va donc se retrouver au Japon. Tout seul. Sans savoir parler la langue… Naïvement, je me suis dit que c’était une bonne idée, qu’on allait avoir un traitement particulier du personnage et de la perte de repère à la Lost In Translation. Hahaha, des fois, je me fais rire tout seul… Car bizarrement, dans la tête de Chris Morgan, un américain au Japon n’aurait absolument aucun problème d’intégration, puisque tous les Japonais parleraient couramment l’anglais. Sans déconner, je ne sais pas si vous avez déjà entendu un Japonais parler anglais, mais imaginez-vous une vache espagnol qui sourie tout le temps pour inciter son interlocuteur à dire « ok, j’ai compris » alors qu’en fait, non pas un traître mot. Pire, les Japonais du coin ont un accent plus compréhensible que celui du héros !

12… non 11… 11,… 13 pour aller à 70… euh 3… 4… 5…. 11,5… Il me restait combien déjà ? Je reprends… 147 par 13…

Il est de notoriété publique au Japon que les lycéens, pour passer le temps, s’organisent des meetings tuning dans des parkings sordides et s’adonnent à la course automobile sur fond de rap moisi… C’est tout de même une frange de la population estudiantine relativement restreinte et tout de même,  ce brave n’a vraiment pas de chance si la minorité obligatoire du film a de mauvaises fréquentations et l’embarque là-dedans !

Dans un meeting tuning japonais, on trouve des Japonais, des bagnoles japonaises et de la shagasse japonaise en masse ! Et oui, n’oublions pas le cœur de cible de Fast and Furious : le mâle décébré ! Quoi qu’il arrive, il faut garder le sang le plus longtemps possible dans un autre organe que le cerveau, on sait jamais, sinon il pourrait réfléchir en regardant le film.

Bougez pas, y en a encore…

Evidemment, parmi toutes les chaudasses du coin, il faut que notre pauvre Sean s’attaque à l’intouchable ! Neela. La nana qu’on avait répérée dès son premier plan comme la fille à emmerdes. Pour montrer à quel point notre héros est débile, mais vraiment débile, je ne peux m’empêcher de me rappeler cette scène où il dit à Neela plus ou moins texto :

J’étais persuadé que tu étais Japonaise…

Notez l’expression faciale numéro 2 « J’ai réussi à calculer 5 + 2 avec mes doigts »

Mais dans quel univers possible pourrait-on confondre Nathalie Kelley, une actrice australo-péruvienne, avec une Japonaise ! Déjà qu’il était pas crédible…

Neela a aussi 17 ans, mais comme elle est au lycée, on a préféré prendre une actrice de 23 ans qui en fait 30, c’est mieux. Chris Morgan a décidé d’aller au bout du concept de la lycéenne gaijin bridée mais pas trop en donnant au personnage :

  • Une énorme bagnole montée sur un V6.
  • Une sombre histoire avec une mère mi-pute mi-soumise pour les yakuzas.
  • Un don pour le pilotage les doigts dans le nez (oui, elle sait drifter, comme tous les lycéens qui se regroupent dans les parkings, c’est bien connu, voyons).
  • Un petit ami qui est :
    • Le roi du drift à Tokyo
    • Le neveu du chef des yakuzas
    • Genre un yakuza mais pas vraiment parce qu’il fait un peu du business en marge

Comme vous pouvez le constater, on ne va pas du tout dans la surenchère au n’importe quoi dans ce film… Et encore, je parle juste des personnages.

A un moment, je me suis même dit que cette Neela était tellement pas crédible qu’il ne pouvait que s’agir d’une flic infiltrée chez les yakuzas pour faire tomber Sonny Chiba. En plus, un flic infiltré, c’est bien un truc à la Fast & Furious ! Toutes mes excuses, une telle chose aurait sorti le scénario du vide cosmique…

Rajoutons le personnage du mentor qui, sans raison particulière, décide d’accorder sa confiance à Sean et l’implique dans un business louche tout en lui apprenant à faire du drift. Parce que voilà, Sean, il a fait :

Je veux bien t’aider dans tes magouilles qui me vaudraient facile 5 ans de prison, parce contre tu m’apprends à drifter. J’ai un peu l’air d’un con à être le seul glan-du qui sait pas. Même la nana que je drague sait drifter, c’est la te-hon quoi !

A un moment, les magouilles en question vont gêner la mafia, qui va demander à l’antagoniste (le neveu susnommé et mec de la pas Japonaise) de buter le mentor, l’antagoniste en profitera pour récupérer la nana à emmerdes. Le héros aura tout perdu, mais c’est un mal pour un bien parce que ça lui permettra de résoudre le conflit avec la figure paternelle, un militaire de carrière qui dira tacitement :

Fils, t’as des ennuis avec les yakuzas, mais tu as ma bénédiction ! Prends donc mon épave de Jaguar que je retapais pour le plaisir (CDLS forfuit) et va faire des courses automobiles prohibées par la loi dans laquelle tu pourrais risquer ta vie pour solder tes comptes, récupérer ta meuf et devenir un homme. Evidemment, j’aurais pu mettre fin à tout ça moi-même avec mon arme de service quand j’avais ta némesis en joue, mais je préfère que tu le fasses toi-même. De toute façon, ça fait 3 mois que t’es là maintenant, tu parles Japonais couramment, t’as qu’à aller voir le patron de la mafia en personne, lui rendre l’argent que ton mentor mort avait piqué et proposer une petite course pour tout résoudre. Je sais que c’est ton truc, résoudre tes ennuis avec les courses…

Tout est bien qui finit bien, je vous rassure, la morale est sauve. Le héros récupère sa meuf, le méchant est humilié et tout le monde peut retourner dans des parkings glauques pour faire des courses. C’est même d’ailleurs le moment de faire apparaître Vin Diesel pour lier cet opus avec les deux premiers ! Genre…

Fast and Furious: Tokyo Drift est particulièrement nul. Ca fait penser à The Karate Kid 2010, mais en encore plus débile. Même en mettant son cerveau dans la boite à gants, on ne peut pas s’empêcher de s’extasier devant le caractère idiot de toutes les situations de cet étron cinématographique ! Entre les répliques philosophiques décalées mais profondes du héros et la préparation de la course finale façon retransmission de F1 multi-angles par téléphone, j’ai du mal à choisir le plus crédible… Ah bah, de toute façon, il reste Nathalie Kelley pour passer le temps.

« Je suis le méchant et je veux niquer la gentille. » « Cours Neela-la-Japonaise. »

« Toi t’es Japonaise avec ta face de métèque et tes yeux pas bridées ? » « On s’en fout, c’est pour le cinema américain »

Comme tous les films de bagnoles, les courses poursuites sont très longues et pas toujours intéressantes, ni toujours très lisibles. Mention spéciale à la course finale, de nuit dans la montagne. Mention spéciale aussi à la poursuite dans Tokyo où 3 caisses de course slaloment entre 5 voitures au ralenti tandis qu’il aurait été plus simple de prendre la voie dégagée, là tout à gauche… Justin Lin a toutefois un certain sens du rythme et de la mise en scène pour les grosses cylindrées, on ne pourra pas le lui ôter.

Entre un scénario pathétique mais presque, des répliques ridicules, des acteurs de seconde zone et une caméra ultra putassière, rien ne peut sauver ce film d’une fin de vie à la casse. Sauvez un cerveau, regardez un autre film.