Justice League Dark #1 est un comic-book de Peter Milligan au scenario et Mikel Janin aux dessins.
Enchantress est devenue incontrôlable ! Tellement incontrôlable que même Superman et Wonder Woman ne peuvent rien contre sa magie ! Madame Xanadu a vu l’avenir et elle sait que la seule chance de sauver le monde (qui court à sa ruine, comme d’habitude) est de réunir une équipe d’experts en arts occultes. Evidemment, rien ne va se passer comme prévu !
Et encore un nouveau recueil issu du grand reboot DC ! Il compile les six premiers numéros et mets en place une nouvelle équipe. La « Justice League Dark ». Ca en jette. Mais c’est plus un coup marketing qu’autre chose, puisque les protagonistes n’ont rien à voir avec la vraie Justice League (sauf Zatanna, qui en est membre) et qu’ils sont « dark » (comprendre qu’ils touchent au monde obscur, à la magie, etc.). Ca aurait pu s’appeler autrement, mais dans la folie du grand reboot, il fallait donner un minimum de points de repères aux lecteurs.
Avec le reboot, pas mal de choses furent explosées dans le remaniement éditorial. L’univers DC classique avec les types en collant, mais aussi le label Vertigo, avec les types qui disent des gros mots. Les personnages issus de Vertigo s’étaient retrouvés aspirés dans le nouvel univers classique, créant un sous-univers dit « dark » dans lequel on retrouve une sélection non négligeable de titres sombres, à part mais dedans, explorant des causes qui dépassent le simple cadre du héros (ou du anti-héros). I Vampire, Animal Man, Swamp Thing et Justice League Dark en ont été les fers de lance. Et quels fers de lance !
Pour résumer les titres de façon très simple, si on considère l’ensemble du reboot, des choses que j’ai lues et parfois chroniquées ici, l’univers « dark » est très clairement le plus intéressant à lire ! Tant pour la qualité des dessins que celle des scénarios !
Comme je disais, ce premier volume fait office de genèse de l’équipe. Ou comment réunir 6 personnes qui se tolèrent à peine autour d’une cause dont seulement la moitié se sent concernée ? J’ai naturellement comparé avec les nouvelles origines de la Justice League classique emporté par Geoff Johns. Le constat est sans appel : Johns joue dans la cour de récréation avec ses persos, Milligan aborde des relations riches et complexes avec des personnages qui ne le sont pas moins !
Justice League Dark est un véritable plaisir à lire, certes un chouille difficile d’accès, mais l’histoire révèle des caractères bien trempés, des plans dans le plan, plusieurs pistes séparées autour du même événement (Enchantress qui pète un câble). Milligan était un habitué de la collection Vertigo avec des titres pré-reboot comme Hellblazer (avec John Constantine) ou surtout Shade ! Retrouver ses deux personnages au coeur de l’intrigue est une évidence et il s’en sert très bien. L’anglais Constantine risque de s’imposer comme leader d’équipe dans les volumes à suivre. Sa relation amour/haine avec Zatanna amènera du piquant. Son affliction naturelle pour Deadman aussi. Même si vous n’êtes pas particulièrement familier de Vertigo ou de personnages mystiques un peu de seconde zone, n’ayez crainte, on n’est jamais perdu !
Le titre est résolument adulte et n’hésite pas à aborder le fondement des relations adultes (comprendre le sexe) et à tirer (au même titre que Swamp Thing ou Animal Man) l’univers DC vers des « émotions sombres » des plus appréciables ! C’est bien simple, il fait littéralement parti de mes coups de coeur du reboot DC, l’une des meilleures séries aux côtés d’Animal Man. En parlant de ça, Jeff Lemire, scénariste de cette dernière, prendra la suite de Milligan pour le prochain arc, ce qui me fait tout autant plaisir.
Notons le graphisme de Mikel Janin qui colle parfaitement aux intentions du scénariste et nous peint des planches très agréables à regarder, très raccord avec l’ambiance sombre et qui n’ont pas manqué de me rappeler l’ami Alain Peticlerc (que je verrai bien sur un comic, d’ailleurs… en attendant sa prochaine BD). Le recueil comporte un petit cahier de sketches à la fin, c’est pas grand chose, mais c’est toujours bon à prendre !
Bref, Justice League Dark déboite à tous les niveaux ! J’espère simplement que Urban prendra le temps de l’éditer pour que mes amis francophiles puissent aussi en profiter ! Quoiqu’il en soit, je le recommande plus que chaudement, surtout pour les amateurs de magie, de mystères et ceux qui veulent lire autres choses que du slibard et des collants !
Ca va être long d’attendre jusqu’au deuxième TPB ! A souligner au passage que Guillermo Del Toro serait en train de travailler sur un long métrage adapté de cette Justice League particulière… Miam !