Articles Tagués ‘Argonien’

Dans l’épisode précédent…

Lors de ma première visite à Markarth, j’étais tombé sur une scène de crime. Comme tout argonien au mauvais endroit au mauvais moment, on ne m’avait pas accusé à tort mais bien demandé d’enquêter sur cette affaire. Bien évidemment, j’en avais pas envie. Sauf qu’en qualité d’Oreille et Main Noire de la Confrérie Noire, l’assassinat, c’est mon turf et j’aime pas trop qu’on marche sur mes plates bandes… Si quelqu’un doit assassiner quelqu’un, j’aime autant mieux qu’on me paye moi ! Alors, je me suis senti obligé de trouver le meurtrier pour lui causer deux mots : « ça me dérange pas que tu butes du Nordique, au contraire tu contribues à élever le quotient intellectuel moyen du pays, mais j’aime autant mieux que tu laisses faire des professionnels »

Sans surprise, des mois après le premier meurtre, l’enquête n’a pas avancé. On aurait pu croire que les gardes auraient fait un minimum, mais c’était sans compter sur leur poil dans la main. Si je n’entreprends rien dans ce pays pourri, absolument rien n’est fait. Je me demande encore comment aucun paysan ne m’a demandé de labourer son champ. Et à bien y réfléchir, on m’a déjà demandé de récolter des patates ou de la Ninroot… Bref, tout ça pour dire que les indices, les empruntes, les témoignages, ça fait longtemps qu’ils ont disparu. J’ai donc fait ce que je sais faire de mieux quand j’ai pas d’idée : je rentre chez le seul type qui a un vague lien avec l’affaire et je l’intimide.

En intimidant suffisamment fort les bonnes personnes, on finit par se faire envoyer en prison. Je suis pas sûr que c’était mon plan initial mais au moins ça m’a permis de voir que cette ville qui non contente d’être particulièrement casse-bonbon avec tous ses escaliers (sans rire, j’ai l’impression de faire un pèlerinage à travers douze maisons du zodiaque tellement c’est long de les grimper ses foutus escaliers) est aussi vérolée à tous les étages de l’administration. Me voilà donc plus ou moins bouc-émissaire au milieu de d’autres bouc-émissaires.

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Les joies simples de la prison

On m’a dépossédé de mes objets. En tant que mage, ça me gêne pas vraiment et j’ai commencé à charcuter des prisonniers pour faire comprendre que c’était moi le patron de ce bouge et que le premier qui fait tomber mon savon dans les douches je lui ouvre le bide. Au regard de mon comportement de mâle alpha, l’autre mâle alpha de la prison s’est manifesté pour me proposer une alliance afin de s’évader. Je lui ai dit que j’avais pas besoin de lui pour m’évader, que je m’évadais si je voulais. Il m’a dit que si je l’aidais, il mettrait à feu et à sang toute la ville de Markarth au nom des parjures. Je lui ai dit que j’étais partant.

Les parjures, c’est une espèce de hippies qui ont renié le mode de vie de l’Empire et des Nordiques, envoyant balader le confort moderne des latrines pour aller chier dans des buissons piquants. Sur l’échelle de la civilisation, les Nordiques se complaisent allègrement sur le premier barreau. Et bien les parjures, ils n’ont même pas jugé bon de grimper sur l’échelle considérant très certainement l’objet comme une aberration de la technologie moderne. En gros : des gros arriérés rétrogrades qui se promènent dans le meilleur des cas avec un slip en fourrure. Mais comme c’est un Nordique dans le fond, le parjure – comme n’importe quel nécromancien ou n’importe quel bandit – vous attaquera toujours à vue sans raison particulière. (Ce qui me fait penser que cueilleur de champignons est finalement un métier dangereux dans ce pays de fous !)

Donc, le vieux parjure pas net a décidé de mettre la ville à feu et à sang accompagner de… seulement 5 autres blaireaux.

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La bande de winners…

J’avais pas très envie de buter tous les gardes de la ville pour la beauté du geste. Alors je les ai regardés faire. Ils s’en sont bien sortis au final. Ca a été long, mais ils ont fini par avoir l’argument le plus percutant (à savoir le plus gros gourdin). Ensuite, ils se sont retirés dans les montagnes comme des glands. J’ai bien essayé de leur faire comprendre que si on massacre une ville, c’est pour en prendre le contrôle ; mais ils m’ont répondu que les maisons en pierre, c’était contre nature. Ils se sont réfugiés dans une grotte moisie plus au nord… Bien sûr, comme j’ai « aidé » à la révolte des parjures, je suis désormais l’ami pour la vie des parjures. Visiblement, ils ont bouffé le pigeon voyageur qui devait faire passer le message aux autres tribus car les fous en slip en peau de bête m’attaquent toujours à vue…

Il me fatigue ce pays, il me fatigue…

Dans l’épisode précédent…

De retour au Palais Bleu, le balai à la main, je me rends donc dans l’aile Pelagius. Je confirme que personne n’y a foutu les pieds depuis des lustres, c’est plein de toiles d’araignées et de bordel. A croire que personne ne leur a dit qu’il fallait couvrir les meubles pour les protéger de la poussière. La bonne nouvelle dans l’histoire, c’est que je ne suis pas tombé sur des givrépeires. En général, quand il y a des toiles d’araignée, il y a toujours au moins une de ces saloperies d’arachnides qui traînent au plafond. Parfois, elles traînent suffisamment longtemps pour que j’ai le temps de les dégommer avant qu’elles descendent.

La mauvaise nouvelle, c’est qu’il y a pas de fantômes. J’ai vite découvert qu’il y avait une rupture du continuum espace-temps vers une dimension parallèle contrôlée par un seigneur daedra. Je suppose que « fantôme » fera l’affaire quand j’expliquerai aux bas du front qui régissent ce palais que j’ai résolu leur problème…

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Le taulier de la dimension en question s’appelle Shéogorath, a.k.a. le prince de la folie, a.k.a. « je n’aurais jamais une discussion sensée avec qui que ce soit ». Bref, j’interromps le bonhomme en plein banquet avec Pelagius lui-même qui ne demande rien d’autres que le repos éternel. Sur ce, n’ayant rien de mieux à faire, Shéogorath me mets au défi de sortir de la folie de Pelagius en résolvant ses peurs intimes qui le tourmentent et donnent une excuse aux femmes de ménage du Palais Bleu pour ne pas en branler une. Le dieu me file donc un bâton (encore !) et me dit de me débrouiller. J’ai beau soupiré et dire que les traumas de l’enfance, les complexes d’Oedipe et autres névroses de Pelagius m’en touchent une sans faire bouger l’autre, je suis tout de même coincé ici parce que – comme tous les dieux – Shéogorath se fait passablement chier et préfère s’en prendre au seul Argonien de Bordeciel plutôt que de vaquer à des occupations de dieux comme déclencher des calamités sur le monde.

Me voilà donc à jouer d’un bâton pour résoudre des énigmes dignes d’un gosse de 4 ans… J’ai torché cette affaire en 3 minutes, une par épreuve, au désespoir du taulier qui espérait que je reste à tailler une bavette avec lui une éternité. Je gage que pour le QI d’un nordique moyen faire grandir Pelagius et changer des loups en chèvres auraient pu prendre du temps, mais j’étais pressé. Mon journal de quêtes était encore loin d’être vide. Comme avec Sam, Shéogorath me refile « en cadeau » son bâton idiot qui peut aussi bien me sauver la vie en combat que me téléporter sur un nuage. Sérieusement, si des daedras veulent se débarrasser de leurs encombrants, qu’ils les mettent à la cave ! L’aventurier de passage n’est pas leur poubelle ! Merci !

« Fantôme » du Palais Bleu : check

Tant que j’étais à régler les problèmes des daedras, j’en ai profité pour régler dans la foulée celui de Molag Bal dans la maison abandonnée de Markath. Il fallait que je ramène un prêtre gentil dans la maison. J’en ai trouvé un pas trop loin. Il se vantait de servir je-ne-sais-quelle-divinité et d’avoir une foi assez forte pour résister au côté obscur. Alors Molag Bal m’a filé sa masse pour que je le batte à mort et que le prêtre sympa se convertisse dans la foulée. Honnêtement, je pourrais faire tout un traité moral sur l’évangélisation, le fanatisme religieux et le pouvoir de conviction de celui qui possède la plus grosse massue mais, à la place, je suis allé pisser dans un violon. Et j’ai battu le prêtre à mort.

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Parce que quand un daedraqui a littéralement le droit de vie et de mort sur toi, y compris celui de t’enfermer dans une dimension parallèle en te racontant blague minable sur minable autour d’un banquet pour l’éternité, tu fermes ta gueule et tu fais ce qu’il te dit. Et puis ça lui a donné une leçon à cet idiot de prêtre : « c’est pas la peine de faire croire que t’as la plus grosse quand t’es pas capable de pisser dans le trou » comme dirait mon père. Je sais pas si ça s’applique particulièrement à ce cas-là, mais je trouve ça suffisamment profond pour le citer. L’autre morale que tous les crétins de Bordeciel devraient retenir est : « ARRÊTEZ DE ME FAIRE PERDRE MON TEMPS, BORDEL ! »

Pour avoir correctement servi Molag Bal, il m’a filé sa cochonnerie de masse parce que « aventurier = poubelle ». J’ai même plus envie de discuter : tant que je raye des trucs sur ma to-do list, ça me va, je vais ranger l’arme inutile dans un coffre d’une de mes nombreuses baraques et l’oublier de toute façon. Evitons de froisser les dieux susceptibles.

Tant que je suis dans la ville aux 1000 escaliers, autant en profiter pour gérer cette histoire de meurtre qui traîne depuis des lustres !

Dans l’épisode précédent…

Cher Journal,

Cela faisait près d’un an que j’avais raccroché mes gants qui doublent les dégâts d’attaque sournoise afin de me consacrer à la vie d’époux modèle. En effet, un jour qu’elle faisait les comptes, Muiri avait récupéré l’équivalent de mes fiches d’honoraires d’assassin et s’est rendue compte que depuis que je étais arrivé dans ce pays de fous, j’avais amassé environ 140000 pièces d’or, sans compter l’achat de la maison à Solitude et les babioles accumulées dans les coffres du sous-sol. En gros, elle m’a fait comprendre que c’était enfin l’heure de la lune de miel et que Elu, dragons ou pas, c’était pas négociable.

Ca fait donc un an que je me fais chier chez moi à écouter les « bardes » d’à-coté picoler, à acheter des fruits et légumes sur le marché, à ce que tout le monde me demande si j’ai pris une flèche dans le genou pour maintenant rester glander chez moi et que Paarthurnax m’envoie des courriers alarmants toutes les semaines au sujet d’Alduin et de la destruction prochaine de Bordeciel ! Alors que hein, Bordeciel se porte très bien et j’ai pas vu un seul dragon depuis ma fenêtre.

Et puis Muiri a eu envie d’une maison secondaire ! J’ai dit « Pas à Blancherive », le peu de fois où j’étais allé, il y a toujours eu une attaque de dragons (A mon avis, Alduin est le Jarl de Blancherive). A Solitude on craint rien, à Blancherive, autant prendre une concession directe à la nécropole !

Bref, ni une ni deux, j’ai repris mes gants et ma liberté et je m’en suis allé battre campagne. Enfin, pas très loin, j’ai rencontré un autre Argonien fort sympatique du nom de Jee-Ra sur le port de Solitude. Voir une tête qui ressemblait à la mienne m’a fait tellement plaisir (et c’est tellement rare !) que j’ai engagé la conversation. Celui-ci m’a demandé si je pouvais lui rendre un service (j’aurais du m’en douter). Éteindre le phare du coin. C’est un peu étrange comme demande, mais bon. Je lui ai demandé si ça allait pas poser problème avec les bateaux, il m’a dit que c’était le but : faire échouer un bateau précis, vider sa cargaison et faire moitié-moitié. Sympa ! J’ai demandé pourquoi c’était pas lui qui allait éteindre le phare : il avait piscine (j’aurais du m’en douter aussi).

J’avais oublié que tout le monde était des grosses feignasses en Bordeciel, en attente d’une pauvre pomme près à traverser le pays pour 5 pièces d’or un bijou enchanté inutile bien trop cher pour des marchands bien trop pauvres.

Mon affaire du phare réglée, on a essayé de me buter…

*long soupir*

Les gens ont visiblement oublié qui était l’archimage de l’académie, qui était le bras droit de la Mère de la Nuit, qui avait libéré tout le pays des Sombrages, qui a buté l’Empereur… Si tant est qu’ils l’aient su un jour. Me voilà en train de buter les rares Argoniens du pays, sans gaieté de cœur, au nom de ma résidence secondaire.

Je vais ensuite faire un tour à la guilde des voleurs, voir comment ils se portaient. inutile de dire qu’ils m’ont dit : « bah t’étais où ? ça fait un an qu’on t’attend pour te filer du boulot qu’on veut pas faire nous-même… » Chuis parti.

*long soupir*

Je ne sais plus où en chemin, après ma dose réglementaire de bandits paranoïaques et de nécromanciens berserk, je suis tombé sur un certain Sam. Sam m’a proposé de venir picoler à avec lui. Pris d’une soudaine dépression sur ma propre condition, je me suis dit que c’était pas une idée plus bête qu’une autre de se bourrer la gueule… Même si au fond de moi, j’avais le sentiment que je devrais sûrement buter ce Sam pour duplicité viscérale une fois notre sympathique communion alcoolisée terminée.

Quelle ne fut donc pas ma surprise de me réveiller avec la gueule de bois du siècle certes, mais sans couteau sous la gorge. Sans l’ombre d’un Sam à mes côtés non plus d’ailleurs… J’aurais dû reprendre mes activités normales, mais je me suis réveillé en carafe dans le temple de Dibella de la ville aux escaliers. La prude nonne n’a pas manqué de me faire culpabiliser au sujet du Sam absent et me voilà parti à sa recherche comme un idiot… Et quand on ne se souvient de rien passée la rencontre, on se dit que ça va pas être facile…

Dans l’épisode précédent…

Direction le grand patron, donc. Pas la deuxième porte à gauche au fond du couloir. Non. Deuxième montagne à gauche à la fin du sentier de 3 kilomètres de long ! Avec ce que ça implique de loups, de trolls, de smil… slimo… de bâtards de gros chats à dents de sabre ! Tu m’étonnes qu’ils aient envie de boulotter le premier argonien venu ! Vu le trafic sur cette route, ils doivent jamais avoir leur bouffe livrée à domicile. La bonne nouvelle, c’est que j’ai croisé aucun bandit cocu ni aucun nécromancien territorial !

Après une longue ascension, j’ai fini par arriver en haut. Première surprise : ya pas de temple. Deuxième surprise : ya un dragon ! Là où la plupart des aventuriers, gardes, Nordiques moyens et autres glandus du pays auraient décocher une flèche sans même réfléchir, j’ai fait ce que j’ai toujours fait en présence d’un dragon : l’imitation de la pierre morte !

Le dragon m’attaque pas, il me regarde. Je crois même qu’il me sourit. C’est pas évident, j’étais plus concentré sur sa rangée de dents qu’autre chose. C’est alors qu’il me souhaite la bienvenue chez lui.

Je cherche où c’est « chez lui ». A part un vague caillou avec des inscriptions, on peut pas dire que ce soit très cosy. En revanche, pas de problème de voisinage ! Parce que chez moi, mon manoir jouxte la « guilde » des barbes et que ça picole jusqu’à pas d’heure en braillant des chansons paillardes. Muiri veut pas que j’aille leur trancher la gorge, elle veut qu’on s’intègre et qu’on se fasse bien voir à la fête des voisins…

Paarthurnax le sympa

Notons que ce dragon est très civilisé, qu’il parle mieux que la plupart des Nordiques et que je suis persuadé qu’il m’aurait proposé une tasse de thé s’il avait eu de quoi en servir. Bon, par contre, il peut pas s’empêcher de me servir la parabole de l’Elu quand il s’adresse à moi. Je crois que c’est plus pour la forme qu’autre chose car je sens bien que, derrière son discours, je suis juste un péquenot de plus. Au moins, je l’ai pas attaqué à vue, il a dû prendre ça pour une forme d’intelligence supérieure.

Bref, ce brave Paarthurnax m’explique que les dragons, ils sont pas méchants (AH! QU’EST-CE QUE J’ARRÊTE PAS DE REPETER !). Ils sont juste victimes de discrimination et du syndrome de la généralisation : c’est pas parce qu’il y a un dragon qui fout le bordel que tous les dragons foutent le bordel. C’est comme dire que tous les elfes des bois sont des archers. Ou que tous les hauts elfes sont des magiciens. Ou que tous les Khajits sont des voleurs…

Bon, par contre tous les Nordiques sont des gros glands.

D’après Paarthunax, il n’y a qu’un dragon qui fout le bordel : Alduin. Les autres, ce sont juste des moutons qui suivent le mauvais leader, pas de la mauvaise graine. Je passerai sur le fait que Alduin est accessoirement un dragon nécromancien puisqu’il ramène des squelettes à la vie.  Toujours d’après Paarthunax, c’est à moi de le buter.  J’ai pris la porte en faux et j’ai dit que c’est une histoire de dragons et que ce serait plutôt à lui de régler le problème. D’autant plus que les deux se connaissent. Je sens bien que c’est à ce moment-là qu’il a essayé de m’embobiner…

Plutôt que de me dire que les dragons n’avaient jamais cessé d’exister, qu’ils cachaient et compagnie, il a essayé de me faire comprendre que si c’est la merde en Bordeciel, c’est la faute des humains. Donc que c’est aux humains de régler le problème. En gros : il avait piscine. J’ai rétorqué que j’étais Argonien, pas humain. Il a dit que j’étais le chaînon manquant entre la basse humanité et les célestes dragons. En gros : j’étais niqué et c’était pour ma pomme !

Quitte à faire vraiment tout le boulot de tout le monde, j’ai voulu en savoir plus. Est-ce qu’Alduin était déjà un dragonnet à problème, avec un manque de fermeté dans l’éducation ? Selon le chef des Grises Barbes, les humains, sans réelle raison comme d’habitude, ont commencé à faire la chasse aux dragons. Alduin s’est assis sur sa chaîne alimentaire. C’est la guerre quoi. Ensuite, comme les humains voyaient leur espérance de vie dramatiquement chuté vers zéro, ils ont été cherché un artefact pour bannir Alduin du monde.

Alduin prenant son petit-déjeuner (représentation)

La seule chose « intelligente » que les Nordiques ont été capable de faire, c’est d’envoyer Alduin dans le futur… Dans. Le. Futur. J’ai bien failli dire à Paarthurnax d’arrêter de se foutre de ma gueule. De toutes les histoires bidon qu’on a pu me mitonner pour que je fasse le sale boulot, celle-ci détient le pompon ! Et puis, j’ai réfléchi. Chercher un moyen de rejeter le problème sur les générations futures, c’est typiquement une solution humaine. Ca paraissait plausible.

Economie, écologie, dragons… Même combat.

Pays de merde !

Dans l’épisode précédent…

Maintenant que j’avais expédié les doléances du prêtre de Mara pour faire plaisir à ma femme, je suis retourné à ma petite vie d’aventurier… de pilleur de tombes. C’était sans compter encore une fois sur ma femme, qui s’est encore plaint du manque de rentrées d’argent dans le foyer.

« Les gens pensent que c’est moi qui rapporte le pognon, ça fait pas sérieux » m’a-telle dit. « Je rentre aussi du pognon, seulement ça se voit pas » j’ai répondu. Elle m’a dit que « les saloperies soutirées aux Daedras, ça comptait pas ! Que c’était juste qu’ils avaient suffisamment de merdes sur leur cheminée et que des fois ils prenaient un pigeon comme moi pour se débarrasser de bibelots sans intérêt ! » J’ai rétorqué que je faisais ce que je pouvais. Elle a ajouté que je devrais vendre le contenu de mes coffres pour ramener un peu de thunes et finir de décorer la maison. J’ai dit « jamais » ! Je me fais suffisamment chier pour ramener des étoiles d’âmes infinies et des masses de destruction de Molar Bag ou peu importe son nom pour pas les vendre au premier pécaure venu pour 50 pièces d’or !

Muiri a été relativement compréhensible. Elle sait pas ce que c’est d’être aventurier, ni la joie de trouver des trucs sur des cadavres. Il y en a qui appelle ça de la camelote, moi j’appelle ça des trésors…

Alors elle a dit que si j’étais pas du genre à publiquement ramener du blé à la maison avec un travail honnête, je devais montrer que j’étais le héros du peuple ! L’ELU ! En d’autres termes : « Va voir les vieux fous sur la montagne, c’est pour ça que t’es connu, non ? »

J’ai dit que j’étais surtout connu pour être l’archimage de l’Académie de Fort-d’Hiver.

Elle m’a regardé… Je me suis senti obligé d’argumenter un peu plus en disant que j’avais quand même libéré ce pays du joug tyrannique d’Ulfric Sombrage.

« De qui ? » elle m’a demandé.

J’ai pris mon sac et je suis retourné voir les vieux fous…

Ca veut dire que je me suis retapé une ascension avec des loups, des trolls, des bâtards de gros chats pour arriver à une porte close. J’ai frappé. Un petit vieux m’a ouvert.

— C’est pour quoi ?

— Comment ça « c’est pour quoi » ? Vous m’avez dit de revenir quand je serai prêt à rencontrer patriarche de votre ordre !

— Et vous êtes ?

— Comment ça « qui je suis » ? Je suis l’Elu, bordel ! Je suis venu il y a des mois !

— L’Elu ? Non, ça m’étonnerait…

Il se tourne et appelle un autre petit vieux qui répond en gueulant sans même se déplacer :

— Hey ! Ya un type qui se présente à la porte comme l’Elu, on en a formé un ?

— Un Elu ? Ouais, il y a une éternité. Il doit être mort maintenant ! Faut dire qu’on l’envoie tout de même se farcir des dragons avec une épée en mousse ! Hahaha, le con !

— Il ressemblait à quoi déjà ? fit le premier en me dévisageant avec un air suspicieux.

— Qu’est-ce que je m’en souviens moi ! Un Khajit ?

— T’es sûr que c’était pas un argonien ? Le type en face de moi ressemble à un argonien…

— Tout ce que je sais, c’est que c’était un étranger qui venait voler le pain de la Destinée d’un bon Nordique bien de chez nous ! Pour tuer du dragon, il faut un Nordique. Sinon, ça marche pas.

Le deuxième vieux se pointe enfin à la porte et me dévisage, l’air pas convaincu.

— M’en rappelle pas.

— Mais enfin, c’est bien vous qui avez sonné le cor pour me faire venir ici !

— On a fait sonner le cor parce que le premier dragon depuis des siècles s’était fait dézingué prêt de Blancherive. Ca nous semblait important. C’est vous qui avez tué ce dragon ?

— Vous rigolez ? J’allais pas buter un dragon ! J’ai laissé faire les gardes ! C’était un putain de dragon et à l’époque j’étais fringué en peaux de bête !

— Alors techniquement… Vous êtes pas l’Elu…

— Ah non, mais moi ça me convient ! J’ai un académie à faire tourner, des assassins à former, des chansons à écrire, une légion impériale à diriger, une femme à satisfaire… Elu, c’est bien pour faire plaisir !

— Mais vous maîtrisez là Voix ?

— Bah oui ! C’est vous qui m’avez appris ?

— Putain, on a fait ça ? Avec vous ? On était torchés ou quoi ? Vous êtes même pas Nordique !

— Mais vous l’utilisez, la Voix ? demanda le premier.

Bien sûr que non ! Déjà parce que placer « ce ne sont pas les droïdes que vous cherchez » dans une conversation, ça arrive pas à tous les dîners mondains. D’une ! Et de deux, parce que gueuler FUS-RO-DAH à tout bout de champ, ça colle pas vraiment à ma carrière d’assassin silencieux !

— Ah ouais… vous connaissez FUS-RO-DAH…

— On l’a ptête formé alors…

— Mais vous êtes complètement fondus du cerveau, ma parole !

— Faut dire qu’on voit pas grand-monde. Ca nous travaille.

— Mais évidemment que vous voyez pas grand monde ! Vous êtes sur la plus haute montagne de tout ce pays de cons gélés !

— C’est parce que la puissance de notre Voix ébranle le monde… Nous ne pouvons pas vivre parmi les nôtres, nous avons fait voeu de silence…

— Nan, mais te casse avec le charabia mystique Marcel, ça fait dix minutes qu’on lui parle et qu’on lui parle normalement.

— Ah oui… merde…

— Bon alors, qu’est-ce qu’on fait ? Vous faîtes résonner le cor une nouvelle fois pour appeler un autre élu et vous me laissez tranquille.

Reformer quelqu’un, c’est long… Et le patron a dit qu’on était pas spécialement en avance sur le planning pour sauver Bordeciel de la destruction… Mais vous en tuez ou pas, des dragons ?

— Vous êtes marteaux ou quoi ? Allô ? Ce sont des dragons ! Bien sûr que non j’en bute pas pour le sport ! Si y’en a un qui m’attaque, je fouette les miquettes et je me casse ! Au pire Crindombre fait diversion et j’essaie de lui caser une attaque sournoise sur la queue ; mais ça reste de la légitime défense pour conserver ma place dans la chaîne alimentaire !

— Une attaque sournoise, c’est pas très digne d’un Elu… Je dis ça, je dis rien…

— Mais j’en ai rien à branler mon ptit pote ! C’est pas vous qui vous risquez votre vie pour des noix ! Non, mais allez-y ! Vous êtes 4 dans ce monastère, plus le patron. Ca fait 5 qui maîtrisent la Voix ! Je vous en prie, allez buter des dragons !

— Ah bah, non, on peut pas. Ca doit être l’Elu ! Sinon, c’est pas classe !

Vous êtes en train de me dire que vous avez la connaissance et le pouvoir de tuer des dragons, mais vous préférez laisser des glandus aller au casse-pipe avec un arc et un couteau parce que sinon « c’est pas classe » ?

— Voilà !

— Voilà !

— C’est bon, j’en ai ma claque, je me casse ! Trouvez-vous un autre Elu !

Et au moment où j’allais faire demi-tour, un grondement sourd venu du ciel résonna dans le monastère.

— Nan, mais attendez, déconnez pas ! Vous êtes notre seul espoir…

— J’ai connu une princesse qui disait ça. Ca a mal tourné pour le type qui a répondu à son appel…

— Nan, mais là, c’était le patron qui nous traitait d’abrutis. Il a dit qu’il voulait vous voir. Enfin qu’il voulait voir l’Elu, quoi. Par contre, c’est pas la porte à côté, va falloir presser le pas.

— Quoi ? Il est pas sur cette foutue montagne le taulier ?

— Si si, mais vous êtes qu’à la moitié de la montagne…

— Quoi !

— Non, mais c’est parce que le patron a des problèmes avec la population locale, il a préféré s’exiler encore plus haut.

— Comme je le comprends…

Et c’est ainsi que j’allais enfin rencontré le moine en chef, le champion de la Voix et le grand manitou des Prophéties foireuses qui impliquent le seul argonien de tout Bordeciel !