Lors de ma première visite à Markarth, j’étais tombé sur une scène de crime. Comme tout argonien au mauvais endroit au mauvais moment, on ne m’avait pas accusé à tort mais bien demandé d’enquêter sur cette affaire. Bien évidemment, j’en avais pas envie. Sauf qu’en qualité d’Oreille et Main Noire de la Confrérie Noire, l’assassinat, c’est mon turf et j’aime pas trop qu’on marche sur mes plates bandes… Si quelqu’un doit assassiner quelqu’un, j’aime autant mieux qu’on me paye moi ! Alors, je me suis senti obligé de trouver le meurtrier pour lui causer deux mots : « ça me dérange pas que tu butes du Nordique, au contraire tu contribues à élever le quotient intellectuel moyen du pays, mais j’aime autant mieux que tu laisses faire des professionnels »
Sans surprise, des mois après le premier meurtre, l’enquête n’a pas avancé. On aurait pu croire que les gardes auraient fait un minimum, mais c’était sans compter sur leur poil dans la main. Si je n’entreprends rien dans ce pays pourri, absolument rien n’est fait. Je me demande encore comment aucun paysan ne m’a demandé de labourer son champ. Et à bien y réfléchir, on m’a déjà demandé de récolter des patates ou de la Ninroot… Bref, tout ça pour dire que les indices, les empruntes, les témoignages, ça fait longtemps qu’ils ont disparu. J’ai donc fait ce que je sais faire de mieux quand j’ai pas d’idée : je rentre chez le seul type qui a un vague lien avec l’affaire et je l’intimide.
En intimidant suffisamment fort les bonnes personnes, on finit par se faire envoyer en prison. Je suis pas sûr que c’était mon plan initial mais au moins ça m’a permis de voir que cette ville qui non contente d’être particulièrement casse-bonbon avec tous ses escaliers (sans rire, j’ai l’impression de faire un pèlerinage à travers douze maisons du zodiaque tellement c’est long de les grimper ses foutus escaliers) est aussi vérolée à tous les étages de l’administration. Me voilà donc plus ou moins bouc-émissaire au milieu de d’autres bouc-émissaires.
Les joies simples de la prison
On m’a dépossédé de mes objets. En tant que mage, ça me gêne pas vraiment et j’ai commencé à charcuter des prisonniers pour faire comprendre que c’était moi le patron de ce bouge et que le premier qui fait tomber mon savon dans les douches je lui ouvre le bide. Au regard de mon comportement de mâle alpha, l’autre mâle alpha de la prison s’est manifesté pour me proposer une alliance afin de s’évader. Je lui ai dit que j’avais pas besoin de lui pour m’évader, que je m’évadais si je voulais. Il m’a dit que si je l’aidais, il mettrait à feu et à sang toute la ville de Markarth au nom des parjures. Je lui ai dit que j’étais partant.
Les parjures, c’est une espèce de hippies qui ont renié le mode de vie de l’Empire et des Nordiques, envoyant balader le confort moderne des latrines pour aller chier dans des buissons piquants. Sur l’échelle de la civilisation, les Nordiques se complaisent allègrement sur le premier barreau. Et bien les parjures, ils n’ont même pas jugé bon de grimper sur l’échelle considérant très certainement l’objet comme une aberration de la technologie moderne. En gros : des gros arriérés rétrogrades qui se promènent dans le meilleur des cas avec un slip en fourrure. Mais comme c’est un Nordique dans le fond, le parjure – comme n’importe quel nécromancien ou n’importe quel bandit – vous attaquera toujours à vue sans raison particulière. (Ce qui me fait penser que cueilleur de champignons est finalement un métier dangereux dans ce pays de fous !)
Donc, le vieux parjure pas net a décidé de mettre la ville à feu et à sang accompagner de… seulement 5 autres blaireaux.
La bande de winners…
J’avais pas très envie de buter tous les gardes de la ville pour la beauté du geste. Alors je les ai regardés faire. Ils s’en sont bien sortis au final. Ca a été long, mais ils ont fini par avoir l’argument le plus percutant (à savoir le plus gros gourdin). Ensuite, ils se sont retirés dans les montagnes comme des glands. J’ai bien essayé de leur faire comprendre que si on massacre une ville, c’est pour en prendre le contrôle ; mais ils m’ont répondu que les maisons en pierre, c’était contre nature. Ils se sont réfugiés dans une grotte moisie plus au nord… Bien sûr, comme j’ai « aidé » à la révolte des parjures, je suis désormais l’ami pour la vie des parjures. Visiblement, ils ont bouffé le pigeon voyageur qui devait faire passer le message aux autres tribus car les fous en slip en peau de bête m’attaquent toujours à vue…
Il me fatigue ce pays, il me fatigue…