All You Need Is Kill est un light novel japonais de Hiroshi Sakurazaka illustré par Yoshitoshi ABe. Mais je ne vais pas parler du roman mais de son adaptation en manga, écrit par Ryōsuke Takeuchi et dessiné par Takeshi Obata (Bakuman, Death Note).
Comme j’ai la flemme d’en faire le synopsis, je vais plutôt vous mettre une bande-annonce :
Et oui, car Edge of Tomorrow n’est rien de moins que l’adaptation du roman japonais. Comme il vient tout juste de sortir en DVD, permettez-moi de digresser sur le film avant de venir au manga. Edge of Tomorrow est probablement l’un des blockbusters les plus sous-estimés de cette année et c’est bien dommage ! Comme la plupart des gens, j’étais bien sceptique à l’annonce de cet improbable hybride entre Un Jour Sans Fin et Starship Troopers, mais rien que la perspective de voir Emily Blunt mettre une balle dans la tête de Tom Cruise encore et encore m’a convaincu d’aller payer ma place. Au final, c’était une vraie bonne surprise, du divertissement intelligent, bien foutu, bien tourné et bien joué. Même par Tom Cruise dont on connait le cabotinage dans certains rôles-titres. Et surtout par Emily Blunt en femme d’action badass et qui prouve qu’elle peut faire autre chose que les reconstitutions historiques et les comédies romantiques ! Tiens, j’irais même à dire que si jamais – par malheur – on devait par exemple faire un remake d’Alien, je la verrai parfaitement en Ripley (c’est dire à quel point j’aime cette actrice). On pourra seulement reprocher au film sa fin bien pensante made in Hollywood avec une justification un peu trop fallacieuse à mon goût et le postulat que Cruise n’est pas un troufion de base dès le début. Bref, c’est du tout bon et Edge of Tomorrow un de mes coups de coeur 2014 !
Oui, c’est complètement gratuit !
Et j’étais tellement enthousiaste qu’à la sortie du cinéma je voulais encore prolonger l’expérience et rester dans cet univers. La bonne nouvelle pour moi, c’est que Kaze profitait de la sortie du film pour appuyer la sortie de la traduction de la light novel et des mangas. Comme je ne voulais pas me mettre à dos toute ma pile de livres à lire en prenant encore un roman, j’ai opté pour la solution manga. Ca tombait bien parce que j’apprécie le trait d’Obata.
Le manga offre très certainement un récit moins déformé que le film. Déjà, ça ne se passe pas en Europe, sur les plages française, comme de par hasard pour le 70ième anniversaire du débarquement américain en Normandie… Et je voulais avoir ce point de vue, plus proche de la vision de l’auteur. Les différences sont nombreuses :
- Un héros qui tourne plus vers le cynisme que la dépression
- La nationalité des personnages et le lieu de l’action
- Le design des armures
- Les extraterrestres qui n’ont rien à voir dans le design (j’avoue que ceux du film sont plus classes)
- Rita que je trouve plus badass sous les traits d’Emily Blunt
- La fin, évidemment
- Et surtout le postulat de base sur le fonctionnement extraterrestre et le reboot des journées
Le manga se compose de seulement deux tomes, on reste un peu sur sa fin et on aurait aimé resté plus longtemps avec les personnages, ne serait-ce que pour pousser un peu plus certaines scènes rapidement expédiés (entre l’action débridée et la densité de l’histoire, tout s’enchaîne vite). Après, on ne peut que se réjouir d’avoir une lecture qui ne s’étale pas sur 50 tomes… Notez aussi que du fait des nombreuses différences entre le film et le manga avoir l’un ne ruine pas le plaisir de voir l’autre, et vice versa et au contraire. Une fois la lecture bouclée, le sentiment de trop peu provient aussi du fait que si l’histoire se tient, on a surtout envie de connaître ce qui se passe après. La bonne nouvelle c’est que l’auteur – fort de l’adaptation cinématographique – a annoncé la mise en chantier d’une suite à sa light novel.
En attendant, il faudra se contenter de ce qu’on a : une minuscule série SF rafraîchissante qui sans forcément innover (comme je disais, c’est un mix entre Un Jour Sans Fin et Starship Troopers) réussit à nous faire passer un bon moment tout en poursuivant l’agréable expérience qu’est Edge of Tomorrow. Bref, pour deux petits tomes seulement, on aurait tort de se priver de cette petite pépite !
Si quelqu’un a lu le roman, je suis preneur des différences factuelles avec la version manga…