Articles Tagués ‘Philip K. Dick’

Tous les dimanches, je mets en ligne une source d’inspiration pour l’écriture de mon roman Lithium Breed. Ca peut être une photographie, une chanson, une phrase… Par contre, je dis pas pourquoi ou pour quoi ça m’a parlé et la façon dont c’est digéré dans l’écriture : c’est juste pour le plaisir des yeux et/ou des oreilles (et vilement faire revenir les habitués aussi le dimanche !).

C’est parfaitement inutile, donc parfaitement indispensable.

Aujourd’hui : La tombe de Philip K. Dick.

Tous les dimanches, je mets en ligne une source d’inspiration pour l’écriture de mon roman Lithium Breed. Ca peut être une photographie, une chanson, une phrase… Par contre, je dis pas pourquoi ou pour quoi ça m’a parlé et la façon dont c’est digéré dans l’écriture : c’est juste pour le plaisir des yeux et/ou des oreilles (et vilement faire revenir les habitués aussi le dimanche !).

C’est parfaitement inutile, donc parfaitement  indispensable.

Aujourd’hui : Blade Runner et cette scène où Deckard se prend des nouilles sur un coin de table d’une échoppe de rue. Parce que – quoi que j’écrive –  il y a toujours une part de mon film préféré dedans !

Screamers est un film réalisé par Christian Duguay (L’art de la guerre), avec Peter Weller (Robocop), adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick retravaillée par Dan O’Bannon (Aliens VS Predator, Alien 4, AVP: Requiem… ya du level quoi…).

Ça fait 10 ans que deux super-puissances se font la guerre (on va dire l’Est et l’Ouest pour simplifier) pour conclure sur un statu quo. Un jour, l’Est envoie un message à l’Ouest pour entamer des négociations. Donc l’Ouest va envoyer un de ses ptits gars pour aller voir ce qui se passe. Là où ça se complique, c’est que ça se passe sur Syrius 6B, que la planète est radioactive et surpeuplée d’une arme intelligente développée par l’Ouest qui vit sous terre pour se jeter en hurlant et découper tout ce qui ne porte pas un bracelet. Bref, le Colonel Hendriksson a du pain sur la planche et le moins que l’on puisse dire, c’est que son voyage va être riche en rebondissements…

Screamers était l’une des dernières adaptations d’un écrit de Philip K. Dick que je n’avais pas vue. Il me reste encore A Scanner Darkly, mais j’ai encore le souvenir de la lecture de Substance Mort qui me pollue et mes habituels préjugés sans fondement contre Keanu Reeves. Du coup, j’ai préféré me pencher sur le cas Planète Hurlante.

Je n’ai pas encore lu la nouvelle qui l’a inspiré – Second Variety – qui doit traîner dans l’un des nombreux recueils que j’ai à lire de l’auteur mais d’après ce que j’ai pu voir, ça se passe plutôt en 1950, en France, au milieu de la Guerre Froide. De toute façon, que je l’ai lue ou non n’influera pas sur mon verdict du film.

Déjà, ça fait plaisir de revoir Peter Weller dans un rôle titre. Il interprète bien le profil militaire un peu borné sur le bord, un vétéran de colonel un peu désabusé de sa situation sur cette planète déserte apocalyptique et qui fera passer son devoir avant pas mal de choses. Le reste du casting se borne à entrer dans des personnages tout aussi stéréotypés, ce qui fait aussi le charme de ce film.

Le film date de 1995 et fleure bon la série B a tout petit budget tout en rappelant les standards de l’époque (on pense à Total Recall, Running Man et compagnie). Quinze ans plus tard, là où on se surprend à toujours apprécier Total Recall, Screamers est complètement dépassé avec ses effets spéciaux cheap et on ne peut s’empêcher de tendrement sourire en voyant les incrustations foireuses, maquettes en carton-pâte et autres ordinateurs top technologie genre Amstrad CPC. En d’autres termes, il faudra regarder le film en connaissance de cause et ne pas le descendre pour son côté technique fauché (limite risible, même à l’époque). Moi, ça m’a fait rire, mais sans moquerie.

Enfin rire… J’avouerai que l’ambiance du film est tellement forte si on rentre dedans qu’on se surprendra – au début – à ressentir une certaine crispation. Car si le scénario surfe bien évidemment sur la paranoïa chère à Philip K. Dick avec nombre de faux semblants, en plus de son côté anticipation apocalyptique, Dan O’Bannon y a ajouté une bonne dose de tension horrifique plutôt agréable et surprenante.

Le truc qui plombe totalement le film, c’est le dernier acte avec sa pelletée de rebondissements et coups de théatre en série qui finissent par discréditer le peu de sens qui restait à cette histoire de soulèvement des machines à l’intelligente artificielle un peu crétine (Skynet était un poil plus organisé et moins joueur tout de même). Il a franchement des scènes débiles où on se demande (tout en sachant pertinemment comme cela va se finir) pourquoi le méchant agi de la sorte (ah oui, CDLS et c’est un méchant de série B).

Screamers est une bonne petite série B sympathique qui plaira avant tout aux amoureux du genre ou les amateurs de Philip K. Dick les moins exigeants en terme de scénario. Au final, c’était assez rigolo comme séance nostalgie ! Faîtes péter le pop-corn !

Limitless est un film réalisé par Neil Burger (L’Illusioniste) d’après un scénario de Leslie Dixon (Les Femmes de ses rêves) adapté du livre d’Alan Glynn, avec Bradley Cooper (L’Agence Tout Risque), Robert de Niro (Taxi Driver) et Abbie Cornish (Sucker Punch).

Eddie est un romancier. Comme tout bon romancier au cinéma, sa vie est nulle : il n’arrive pas à écrire, sa petite amie le largue, la dépression s’est jetée sur lui. Tout va mal. Jusqu’à ce qu’il rencontre une vieille connaissance qui lui propose la drogue du siècle. Celle-ci (encore en prototype) permet de profiter de toutes les facultés latentes de son cerveau. Alors la vie d’Eddie change. Il devient intelligent, malin, opportuniste, beau… et se rend bien compte que cette drogue lui ouvre les portes du pouvoir. Mais rien n’arrive sans contre-partie…

J’aime bien la façon dont Hollywood dépeint le romancier de seconde zone. Si tu essaies de vivre de ton écriture alors, forcément, tu as une vie toute pourrie, il t’arrive que des misères, tu es crade, ton appart’ est crade, tu n’arrives pas à écrire depuis des mois et on se demande pourquoi tu ne t’es pas jeté depuis un pont quelconque. En gros, le film commence sur un cliché. 

Mais ce n’est pas grave, c’est tellement exagéré que ça en devient presque rigolo. Et puis, il faut bien faire comprendre au spectateur lambda que notre ami Eddie n’a plus rien à perdre. Ensuite on fait intervenir la magie des coïncidences pour qu’il tombe par hasard sur le frère de son ex, qui, comme par hasard, est toujours un dealer depuis ses années lycée. Quelle chance qu’il est de la drogue sur lui pour aider Eddie.

Honnêtement… Si on vous proposait une pilule qui vous permettrait de profiter de 100% de vos capacités intellectuelles au lieu des habituels 10%, vous diriez non ? Finalement, la descente aux enfers de Eddie, c’était prévu d’avance. Par contre, j’ai du mal à comprendre comme un type devenu subitement si intelligent réalise des choix professionnels aussi naïfs, comme emprunter de l’argent au loubard du coin, ou bien boursicoter si ouvertement… Mais peu importe, cela vous promet une intrigue riche en rebondissements parfois un peu capillo-tractés, parfois trop gros pour être vraisemblables, parfois carrément expédiés (genre les dix dernières minutes).

Limitless se situe donc dans la catégorie des films de science-fiction léger, limite popcorn, qui se regarde sans faire le difficile. Je serai tenté de dire qu’il vaudrait mieux lire le roman originel The Dark Fields pour avoir la qualité originelle, mais comme je ne l’ai pas lu, je me contenterai de colporter des « on dit ». L’histoire des pilules et leurs conséquences est un peu rocambolesque, la romance franchement bidon, le rôle de De Niro trop secondaire mais peu importe car on passe un bon moment. J’ai tout de même l’impression qu’on aurait pu tirer plus du scénario si on avait continué de le presser… Exemple : Le choix de la voix-off est toujours aussi facile et n’apporte rien à l’histoire…

Côté réalisation, on notera une excellente performance de la part du type qui nous avait pondu le très fade L’Illusioniste. Le changement de photographie entre les deux états avec NZT/sans NZT est bien trouvé. Les effets de zoom continuel donnent un peu mal au crâne mais retranscrivent bien ce que doit être la plongée dans le NZT. C’est plutôt agréable et dynamique à regarder.

Le trio d’acteurs porte le film nettement plus haut que ce qu’on serait en droit d’attendre d’un tel scénario de blockbuster. Bradley Cooper prouve qu’il est bel et bien le nouvel enfant star du box office avec ce nouveau film. Dommage qu’on lui confie encore globalement un rôle de bogoss…

La bonne nouvelle avec Limitless, c’est que vous n’avez pas besoin de prendre du NZT pour le comprendre ou l’apprécier. C’est un divertissement qui ratisse large avec sa science-fiction (techno-)thriller légère et ses acteurs charismatiques. Ce n’est pas un argument en soi, mais les amateurs de Philip K. Dick devrait trouver une très légère filiation, suffisante pour se laisser tenter…

The Adjustment Bureau est un film de science-fiction, écrit et réalisé par George Nofi, avec Matt Damon et Emily Blunt, d’après une nouvelle de Philip K. Dick (Adjustment Team).

David Norris est un jeune politicien favori aux élections sénatoriales de New-York. Malheureusement, David a une sérieuse tendance à gâcher les bonnes choses avec un spontanéité excentrique, et des photos compromettantes prises lors d’une soirée d’anciens élèves lui coûtent sa victoire. Alors qu’il s’apprête à prononcer son discours de défaite, il rencontre une jeune femme  et c’est le coup de foudre immédiat. Quelques mots, un baiser passionné et la voilà qui s’enfuit précipitamment. Mais le hasard fait que David retrouve cette jeune femme, Elise, dans un bus qu’il n’aurait jamais dû prendre. Et cette rencontre fortuite va à l’encontre du « plan » et de « l’Agence » qui gouverne le destin des hommes… Celle-ci va tout faire pour qu’il ne revoit jamais plus Elise ! (Et lui de son côté, bien évidemment, va tout faire pour revoir Elise !)

En tant que grand fan de Philip K.Dick je me devais de voir L’Agence (titre français pour le moins étrange, comme d’habitude). C’était l’une des dernières adaptations d’une de ses œuvres qu’il me restait à avoir. Pour mémoire et briller en société, les films adaptés de ses nouvelles ou romans sont : L’Agence, le sympathique Next, l’obscur Confessions d’un barjo, le culte Blade Runner, le nanardesque Screamers, l’indémodable Total Recall qui va avoir le droit à son remake, le très sympatique Minority Report et le discutable Paycheck. Et là, je me rends compte que je n’en ai pas chroniqué des masses sur ce blog, s’il y a de la demande, je pourrais voir à palier ce manque.

Derrière la caméra, on trouve pour la première fois George Nolfi plus habitué à travailler derrière une machine à écrire. C’est à lui que l’on doit les scripts de Ocean Twelve ou la Vengeance dans la peau, entre autres. Sans être un coup de maître, avec ce coup d’essai à la réalisation il s’en sort plus qu’honorablement, avec une esthétique très soignée, très nette, à l’image des membres du fameux bureau des ajustements. Ça manque peut-être parfois de punch mais ça ne fausse pas le plaisir que l’on prend en le regardant.

Nolfi signe également le scénario du film, en s’inspirant librement de la nouvelle de l’écrivain paranoïaque. En fait, comme Minority ReportTotal Recall ou Next, il y a finalement peu d’éléments de comparaison entre l’original et sa version cinématographique. Pour ceux qui seraient intéressés par la lecture de la nouvelle Réajustement, elle est dans le recueil Souvenir aux éditions Folio SF. Personnellement, je l’ai lu il y a tellement longtemps que je ne m’en souviens plus vraiment, mais je sais que je n’ai pas lu un truc qui ressemblait au film. De toute façon, on retrouve l’essence de la nouvelle, c’est finalement le plus important.

Le script allie agréablement romance et science-fiction, sans verser dans la mièvrerie ou la débauche d’effets spéciaux. Il lâche allègrement les thèmes de prédilection de Dick que sont la paranoïa et la perception du réel pour se concentrer sur le destin des deux tourtereaux sans s’embarrasser de questions existentielles du genre « Sommes-nous maître de notre destin ? » et « Dans quelle étagère ? ».

Il y un peu de comédie, beaucoup de romance, un peu de suspense, un peu de thriller, un peu de fantastique/science-fiction fonction de votre explication personnelle sur les membre de l’Agence (le doute est permis pour toutes les hypothèses puisqu’aucune explication n’est donnée – il faut faire abstraction de cela pour rentrer dans le film). Et ça fonctionne.

Matt Damon est très crédible en politicien un peu coincé question vie amoureuse, Emily Blunt est tout à fait pétillante, et Terrence Stamp parfait en membre monomaniaque de l’Agence. Un casting de qualité, en quatre mots.

Si vous êtes fan de Philip K. Dick, la question ne se pose même pas et vous regarderez le film. Si vous aimez les comédies romantiques ou les films avec des grands sentiments qui prône que l’amour est plus fort que l’adversité, nul doute que vous avez trouvez un nouveau film à regarder, et le côté science-fiction peu associé au genre saura vous rafraîchir. Si vous aimez les films transgenres bien exécutés, pareil.

Ce n’est pas le film de l’année, ce n’est pas du niveau de Total Recall (je ne cite même pas Blade Runner parce qu’aucun film ne peut prétendre arriver à sa cheville !), mais comme Next, ça reste un divertissement très sympathique, porté par de bons acteurs et qui se laisse facilement regarder.