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Spec Ops: The Line est un jeu développé par Yager et édité par 2K Games (Bioshock Infinite… un bon exemple d’un jeu diamétralement opposé à ce que je vais raconter).

Le Capitaine Martin Walker, le Sergent John Lugo et le Lieutenant Alphonse Adams, membres des Delta Force sont chargés de retrouver le Colonel John Konrad suite à la captation de son signal de détresse, dans une ville de Dubaï post-apocalyptique après avoir été frappée par des tempêtes de sable.

Entre le plot qui a l’air d’avoir été généré aléatoirement en mixant à peu près tous les jeux de guerre récents, la couverture ultra-formatée et le héros en copier-coller, inutile de dire que Spec Ops: The Line avaient toutes les chances de finir dans le bac des soldes. Et c’est à peu près le cas, le dernier épisode en date de la série Spec Ops a fait un four, plombant les résultats de 2K pour l’année 2013.

Considérant mon peu d’amour pour les jeux de guerre, j’aurais bien laissé la boite dans le bac idoine. Et puis, au détour d’un article à titre racoleur du genre « les 10 jeux que vous n’avez pas faits et qui pourtant retournent des chaussettes à petits pois », on faisait l’éloge de ce The Line. Pas chien mais pas convaincu,  je le prends et je le commence. Et puis je pars en Norvège. Du coup le jeu reste dans une étagère virtuelle de Steam jusqu’à ce week-end où je décide de réduire de 1 la liste des jeux qui attendent d’être faits.

En recommençant de zéro, je me souviens m’être arrêté après une séquence assez fun dans un casino où on doit descendre tout en survivant aux assauts des vilains de service. Après deux heures de jeu, je ne retrouve pas cette séquence. C’est alors que je réalise que la séquence en question provient du très mauvais Call of Duty: Ghost. L’anecdote est importante: pendant tout le début du jeu, vous allez avoir l’impression de jouer à un n-ième shooter militaire qui n’a d’original que son univers particulier, Dubaï.

Et puis, à un moment, tout va basculer et vous comprenez que vous êtes tombés dans le panneau. La jaquette inintéressante, le héros moyen crâne rasé et gros bras, le pitch bidon pour tirer sur tout ce qui bouge… C’était un leurre !

Un leurre avec une grosse paire de baloches qui aura coûté cher à 2K. Le choix artistique était assumé dès le départ, tout ça pour mieux filer un coup de trique derrière la nuque au joueur assez curieux pour se pencher sur le cas Spec Ops: The Line. Ce jeu était probablement une galère monstrueuse pour l’équipe marketing chez 2K. Et face à la concurrence qui assume son côté décérébré, difficile d’assurer.

N’y allons pas par 4 chemins, Spec Ops: The Line est l’un des jeux les plus intelligemment écrits que j’ai pu faire ces dernières années. Un vraie baffe. Une vraie descente aux enfers et dans la folie ! Il n’est pas s’en rappeler le passage cramage de champs de cannabis dans Far Cry 3, quand vous vous rendez compte que le jeu vient d’atteindre un autre niveau dans ce qu’il essaie de dire au joueur. The Line met le joueur face à ses propres décisions et c’est pas toujours agréable. C’est probablement l’un des rares jeux sur le marché qui vous prend par les tripes et vous tirent de force vers l’horreur de la guerre, les choix que doivent faire les soldats (en l’occurrence, toi, joueur, avec ta moralité). Avec les guerres récentes et les biopics associés (Démineurs ou American Sniper par exemple), vous avez sûrement dû entendre parler du syndrome de stress post-traumatique des soldats qui rentrent au pays : et bien ce jeu est un manuel du soldat qui part en vrille jusqu’au point où le retour à la maison n’est plus possible.

La fameuse ligne du titre, c’est celle que l’on franchit…

(Et vous la franchirez, c’est le but…)

The Line est largement inspiré par Heart of Darkness, la nouvelle elle-même à l’origine d’Apocalypse Now de Francis For Coppola. On peut également citer dans le désordre L’échelle de Jacob, Platoon, Full Metal Jacket ou le mythe de la construction de la Tour de Babel. Je ne dirai rien sur l’histoire ou ses rebondissements, mais vous allez vivre des grands moments, du genre qui marquent les esprits… L’attaque au phosphore blanc, pour ne citer qu’elle, est une des séquences les plus dérangeantes que vous vivrez. C’est mature et engagé, je me limiterai à ça sur l’histoire.

J’avoue aussi que j’étais curieux de voir le traitement réservé à la ville de Dubaï. Après tout, j’ai vécu là-bas ! L’expérience était donc différente à un certain niveau pour moi. Après, on regrettera que en dehors de quelques name dropping ça et là, vous n’aurez pas réellement l’occasion de visiter des vrais lieux mais l’expérience reste toutefois dépaysante.

Les plus attentifs reconnaîtront la voix de Nolan North (Nathan Drake dans Uncharted) derrière le protagoniste. Toujours au rayon sonore, on notera l’excellente bande son, faite de classiques du rock et de perles psychédéliques qui collent parfaitement à l’ambiance du jeu :

  • Deep Purple – Hush
  • Alice in Chains – Rooster
  • Bjork – Storm
  • Mogwai – Glasgow Mega-Snake
  • Mogwai – R U Still In 2 It
  • Giuseppe Verdi – Dies Irae, Libera me
  • Nine Inch Nails – The day the world went away
  • Martha and the Vandellas – Nowhere to run
  • Black Mountain – Stormy High
  • The Black Angels – Bad Vibrations
  • Jimi Hendrix – A Merman I Should Turn To Be
  • The Black Angels – The First Vietnamese War
  • Jimi Hendrix – Star spangled banner
  • Inner Circle – Bad boys

(Je vous mets des liens vers the Black Angels, un groupe que vous pouvez aussi retrouver sur la bande-son de la série Californication)

Il faut une dizaine d’heure pour boucler le jeu au plus haut niveau de difficulté et à part 2 moments bien relou, vous n’aurez guère de problèmes pour boucler le jeu, pour peu que vous ayez l’habitude de tirer sur des gens… Oubliez le multijoueur, c’est sûrement une bouse infâme et contractuelle qui a tiré vers le bas les ventes du jeu (et oui, parce que toi, jeune abruti joueur de Callof, tu ne t’intéresses pas à une histoire, tu veux juste tirer sur des gens comme un blaireau sans réfléchir – alors que The Line te met justement face à tes émotions contradictoires quand tu tues quelqu’un… un truc appelé la dissonance cognitive)!

The Line n’aura pas de suite. The Line et son échec commercial cuisant a probablement enterré l’envie des éditeurs de se risquer dans les shooters complexes et matures. Alors profitez du cadeau que Yager vous a fait en assument son design de bout en bout, vous n’êtes pas prêts de refaire un jeu de la trempe de celui-ci !

Spec Ops: The Line vaut assurément le coup d’être fait. De vrais choix couillus en matière de Narrative Design ont été faits, des choix qui permettront aux joueurs d’en faire et de se rendre compte graduellement que The Line n’est PAS votre shooter remaché qui vente les mérites de l’American Hero et de la bannière étoilée. The Line est une expérience unique, un véritable jeu sur la guerre, la folie et la nature humaine. Un jeu qui laissera une empreinte sur votre mémoire de joueur, bien plus que les Battlefield ou les Call of Duty sans saveur qu’on vous pond chaque année. Si vous en avez l’occasion, foncez sur Spec Ops: The Line, vous ne le regrettez pas !

Difficile de trouver un trailer pas complètement pourri pour vous donnez un véritable aperçu de ce qu’est le jeu…

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Cher Journal…

Il semblerait que le rythme de parution de mes articles de blog va prendre un sérieux coup de fouet avec cette nouvelle série.

« Au Pays des Fjords » est ma nouvelle entrée sur ce blog pour laisser à la postérité (ou plus raisonnablement juste mes potes et ma famille) une trace de mes aventures dans le grand Nord. Un peu comme si mes « Journal d’un Expat’ à Dubaï » rencontrait mes « Journal en Bordeciel« …

Petit récapitulatif pour ceux qui n’auraient pas l’historique complet de cette nouvelle étape de ma vie.

En marge de mes activités d’écriture, j’ai toujours cherché à retourner dans le jeu vidéo et le Game Design. Essentiellement parce que faire des jeux vidéo, c’est cool. Accessoirement parce que ma production littéraire me permet à peine de quoi m’offrir un McDo par mois… Après l’expérience catastrophique de Dubaï, j’étais toutefois hyper exigeant sur le type de mission GD que je désirais et sur les pays où je voulais aller. Pour avoir un aperçu des galères sans fin que j’ai pu rencontrées aux Émirats Arabes, je vous invite à lire la série de journaux qui y sont consacrés.

Bref, plus de plans foireux ! Je voulais la Scandinavie et du jeu PC. Parce que même si j’ai rien contre le mobile, je n’ai clairement pas assez d’expérience pour convaincre ce genre de boites de jeux (j’ai passé un nombre incalculable d’entretiens qui tendent à appuyer mon propos). Après 18 mois de vaches maigres dans ma chambre d’ado chez mes parents, quelques pistes qui ont fini en eau de boudin (mais qui m’ont tout de même payé un week-end à Reikjavik !), je commençais sérieusement à déprimer (ma conseillère Pole Emploi aussi) quand je suis tombé début août sur une annonce qui correspondaient pile-poil à mes attentes : PC & Norvège.

Quatre entretiens plus tard et des lettres de recommandations glanées à gauche et à droite (merci VVT), le patron me propose de bosser un mois pour eux en freelance en août. J’avais jamais fait ça ; d’habitude, dans le jeu vidéo, on vous colle dans les baskets des tests aussi moisis que génériques dont les plus scandaleux vous demandent carrément de faire gratos des specs pour un jeu en cours de développement. Durant ce mois, j’aurai eu l’occasion de bosser sur du concret, d’être payé, de voir comment eux ils bossent et si le courant passe bien dans les deux sens. Sachant que j’étais sûrement en compétition avec d’autres candidats et que je voulais vraiment bosser dans cette boite, inutile de dire que j’ai tout donné (« Vous voulez des concepts de 3 persos ? Tenez, en voilà 8 ! Vous voulez une map ? Je vous en fais 2 ! J’ai plus de tâches en cours ? Allez, je vous fais de la doc pour m’occuper!).

Bref, motivé et efficace. Suffisamment pour les avoir convaincus et qu’ils décident de m’embaucher ! Plus que F4 où c’était presque un heureux concours de circontances qui m’avait embauché, largement plus que le coup de piston chez Riva, je suis vraiment content d’avoir été enfin recruté sur et pour mes capacités ! Pour la petite histoire, je vais travailler chez ArtPlant, dans la phase post-launch de leur dernier jeu, Block ´n’ Load. J’aurais peut-être m’étendre là-dessus dans un avenir plus ou moins proche…

Me voilà donc à l’aube de mon départ pour la Norvège et Oslo ! Dans les jours, semaines et mois à venir, je vais partager mes aventures au pays des fjords, sûrement de façon aussi longue et détaillée que dans cet article prologue. Voyage, bouffe, paysage, photos, emménagement, vie quotidienne, bons/mauvais plans… Rien ne vous saura épargné !

Pour l’anecdote, je voulais partir vivre dans un pays scandinave depuis la fin de mes études d’ingénieur. Ça fait donc 10 ans… Comme quoi il est bon de poursuivre ses rêves sans abandonner, on finit par les rattraper un jour ou l’autre…

Curieusement, je pars vraiment serein alors que j’ai finalement assez peu de visibilité sur ce qui m’attend concrètement une fois là-bas. Il faut dire que je sais que ce ne sera pas pire qu’à Dubaï…

Alors n’hésitez pas à vous inscrire à ce blog, ou suivre mon twitter, ou même Facebook, pour ne manquer aucune nouvelle entrée ! N’hésitez pas non plus à commenter…

Et si vous voulez symboliquement m’aider à financer mon emménagement, je vous redirige vers ma page auteur Amazon où vous pourrez vous procurer pour une somme modique mes livres 🙂 (ça marche aussi avec kobo) !

Le prochain numéro devrait être consacré au voyage à proprement parler…

Photo Adam Pally, Casey Wilson, Damon Wayans Jr., Elisha Cuthbert, Eliza Coupe

Happy Endings est une série créée par David Caspe avec Elisha Cuthbert (Girl Next Door), Zachary Knighton (Hitcher), Damon Wayans Jr. (New Girl), Adam Pally (Californication), Casey Wilson (Gone Girl) et Eliza Coupe (Anchorman 2).

Quand j’étais à Dubaï, dans un appartement sans internet (vive le moyen-âge quoi !), je me suis retrouvé à mater la télévision. Passée la tristesse de devoir regarder TV5 Monde et ses programmes qui fleuraient bon la France, je me suis naturellement tourné vers les chaînes américaines. Moi qui ne supporte pas la publicité au milieu d’un film, j’ai dû apprendre à composer avec des réclames toutes les 10 minutes. En dehors d’éprouver votre force mentale déjà bien affaiblie par votre quotidien dans une ville surréaliste, s’affliger un tel supplice doit vraiment valoir le coup.

Et Happy Endings, c’est probablement le truc le plus génial qu’il m’ait été donné de voir en sitcom ses dernières années. Alors oui, j’étais d’accord pour pleurer du sang en voyant des pubs pour Doritos et Moutain Dew si c’était pour voir Happy Endings.

Photo Adam Pally, Casey Wilson, Damon Wayans Jr., Elisha Cuthbert, Eliza Coupe

Happy Endings, ou l’histoire d’une sitcom géniale sacrifiée sur l’autel d’un audimat trop pédant pour lui donner une chance. Il faut dire que depuis Friends, la comédie au format 20 minutes qui réunit un groupe d’amis est sérieusement formatée et que le plus gros défaut de la série de David Caspe est d’embrasser son héritage. Six amis, trois garçons, trois filles, des rendez-vous quotidiens dans un café… Il y a fort à parier que beaucoup se sont arrêtés à ce constat sans chercher à comprendre les personnages et ni ce qui les motivait. Il faut aussi avouer que le public américain était obnubilé par les sitcom made in CBS et préférait rester dans sa zone de confort avec la sitcom post-Friends de référence : How I Met Your Mother.

Et le plus triste, c’est que Happy Endings a débuté au moment où HIMYM aurait dû tirer sa révérence avant de s’embourber dans des saisons toutes plus embarrassantes les unes que les autres, avec des personnages qui devenaient des caricatures d’eux-mêmes. Le public regardait CBS mu par la force de l’habitude sans se rendre compte de la médiocrité de ce qu’il regardait (tiens, exactement comme Les Mystères de l’Amour). En d’autres termes, je suis dégoûté et vert d’avoir suivi une série de grande qualité, annulée avant d’avoir pu donner aux personnages une conclusion.

Mais qu’est-ce qui rend cette sitcom si attractive ? me demanderez-vous. Et bien les personnages ! Dans une série du genre, sans personnages forts, elle est déjà enterrée. Happy Endings propose une galerie de personnages attachants dans leurs défauts et particulièrement travaillés au travers de ceux-ci. En d’autres termes, ils avaient tous un petit côté looser et des traits de caractères marqués :

  • Alex. Elle plante Dave devant l’autel pour fuir avec un type qui interrompt la noce en patins à roulettes… Premières minutes du premier épisode. Ensuite, on découvrira qu’elle n’est pas particulièrement futée, naïve et adorable. Elle tient un magasin de fringues sans jamais croiser un client, ce qui ne manque pas de devenir un gag récurrent au milieu de sa bande d’amis. Avec Dave, elle va former l’équivalent du couple Ross/Rachel… Leur aurait-on laisser une saison 4, il y a fort à parier que la situation serait devenu un triangle avec Penny (à l’image de ce que vous pouvez voir dans l’affiche en haut d’article).
  • Dave. Dans un épisode, il est montré que toute la force de Dave est de ne justement n’avoir aucun trait de caractère. Rien qui le rend exceptionnel. En soi, je trouve ça particulièrement malin d’avoir un héros auquel on pourrait finalement s’identifier. Surtout au travers de son côté self-made man cher aux Américains et sa volonté à avoir une vie « normale ».
  • Penny. C’est la bonne copine qui n’arrive pas à se caser. Celle qui se retrouve toujours dans des plans amoureux un peu foireux.
  • Max. Après une courte relation adolescente avec Penny, il se découvre une homosexualité et l’embrasse à bras le corps en multipliant les aventures, non sans faire rager Penny (avec qui il forme malgré eux le troisième « couple » de la série). Le prototype même du personnage un brin je sais tout, philosophe, sur de lui et grassouillet.
  • Jane. La sœur parfaite d’Alex. L’épouse comblée mais névrosée, manipulatrice et obsessionnelle.
  • Brad. Epoux de Jane, il enfonce la porte du stéréotype black, mais représente le seul avec un boulot corporate qui ne lui conviendrait pas.

Happy Endings : Photo

En soi, la galerie de personnages verse clairement vers les caricatures un peu grossières sans pour autant verser dans le cliché (et dieu sait que c’est facile de dériver dès lors qu’un personnage gay fait son apparition). Et pourtant. Et pourtant ça marche ! La sitcom est loin d’être aussi inventive que Community mais elle a su apporter au genre « série mettant en scène des amis pour la vie » un vent de nouveauté à la fois sur les intrigues mais aussi sur l’évolution des personnages hauts en couleurs. En effet, contrairement à Friends avec des Monica et des Chandler qui se sont perdus en cours de route, contrairement à l’insipide Ted, aucun des protagonistes de Happy Endings n’est plus faible que les autres et tous contribuent à nourrir la veine comique et sentimentale propre à la série.

Comme toute les séries qui se lancent, elle souffre d’un début un peu poussif (regardez à nouveau les premiers épisodes de Friends, vous verrez qu’il n’y a pas lieu de critiquer ça) mais explose dans les saisons 2 et 3, osant des épisodes-hommage de grande qualité (celui sur Usual Suspects est à mourir de rire) et des mises en situation originales. Si la série ne réinvente pas la roue, elle lui met indubitablement des jantes alliage 16 pouces !

Je ne me suis toujours pas remis de son arrêt prématuré après seulement trois trop courtes saisons… Bien évidemment, aucun DVD n’est disponible par chez nous et comme je ne peux pas décemment faire l’apologie du téléchargement illégal, il faut se tourner vers l’import pour se les procurer. Et ça vaut le coup ! Ou alors… vous allez sur youtube et vous regardez tout gratos avant que quelqu’un les retire !

Happy Endings : Photo Adam Pally, Casey Wilson, Damon Wayans Jr., Elisha Cuthbert, Eliza Coupe

Happy Endings est selon moi la meilleure chose qui soit arrivée aux sitcoms ces dernières années. Une série nettement plus riche et profonde que l’ersatz de Friends ou de HIMYM pour laquelle on a bien voulu la faire passer. Franchement, maintenant qu’on a arrêté de souffrir avec Ted, je ne peux que vous recommander de foncer sur cette série, les yeux fermés. Vous ne le regrettez pas !

Et pour vous prouver que j’ai raison, le premier épisode est à suivre pour les anglophones.

Cher Journal,

Mes aventures rocambolesques à Dubaï touchant à leur fin, je me posais nécessairement la question de l’après. Le fait est que galérer pour des prunes remet souvent en perspective le prix au kilo du pruneau.

Souvent, quand on vient de tirer un boulot qui vous a mis sur les rotules, l’idée est de tout envoyer balader et de faire son truc ! Ca me l’avait fait il y a quelques années et j’ai nombre de connaissances dans mes cercles qui ont fait de même. Il était donc naturel que j’en vienne de nouveau à cette conclusion :

Je veux faire mes trucs !

Bien mieux préparé qu’avant, j’ai commencé par faire ce que toute personne qui veut se lancer seule devrait faire : de l’excel. Des tableaux de projections financières en veux-tu en voilà pour valider la viabilité d’un projet, combien de temps on peut se permettre de jouer avec les économies, combien on peut se permettre d’investir, quand on arrête de bouffer des pâtes et compagnie.

J’ai donc fait des projections pour m’établir en :

  • Game designer plus ou moins freelance ; mais dans ce cadre là, je préfère clairement être en entreprise et interagir avec des gens.
  • Board game designer et auto-distributeur de jeux de société ; mais même si les choses ont évolué ces dernières années avec l’impulsion de kick-starter, il faut bien reconnaître que ça reste difficile de se faire un nom. Le plan le plus sûr aurait très certainement été de faire une structure dédié à l’édition et essayer de viser un succès à la Pearl Games par exemple… sauf qu’après réflexion, je ne connais pas si bien le milieu pro du jeu de société et j’aurais passé plus de temps à faire du marketing que du game design, notamment avec les déplacements en conventions. Si à la place d’un jeu de société, c’était du jeu vidéo, la donne serait un peu plus en ma faveur, mais créer un jeu vidéo, ça se fait pas avec un tube de colle et des ciseaux… et même si ça fait rêver de se faire un projet à la Ndemic, cela nécessiterait que je fasse game design, programmation, graphisme, vente tout seul comme un grand. Donc, avec beaucoup de temps et d’argent devant moi. (Et je rappelle une fois de plus qu’on ne revient pas de Dubaï avec des chaussettes chargées de billets, tout au plus on a de quoi se financer un petit projet après 9 mois douloureux).
  • Ecrivain ; mais on revient encore à la question des pâtes sur le long terme. Et puis… bon, depuis le temps j’ai bien compris que la science-fiction, c’était un marché particulièrement mort en France.

Sauf…

Sauf si de toute façon, je retrouve un boulot (recherche active en cours) et que je me fasse ça à côté. A Dubaï, j’ai pas vraiment eu l’occasion de travailler à côté, j’admets. Encore un manque de préparation et d’objectifs chiffrés. Bref, j’étais en train de faire mes calculs divers et variés quand ça m’a soudain frappé.

Mais j’ai pas besoin de me focaliser sur la France, j’ai qu’à faire mon truc à l’international ! Avec des ebooks !

Il y avait peut-être même un « Fuck yeah ! » conclusif dans la citation.

Donc nouvelles projections financières, nouveaux plans… Alors c’est toujours pas viable de vivre que de ça (à moins d’un succès planétaire miracle, mais comme on est pas au pays des bisounours restons un brin réaliste) et cela ne dispensera pas d’un job de game designer en entreprise, mais au moins la perspective me motive grandement !

Oliver Castle, ebooks bientôt en vente !

Bon, pas tout de suite. J’ai beaucoup de choses à planifier et je tiendrai informés ceux qui le souhaitent parce que c’est important de faire du networking ! A suivre dans un prochain numéro.

Cher Journal,

Je suis ENFIN en France, après quelques péripéties de dernière minute dont je vous ferai grâce.

L’aventure à Dubaï est définitivement tournée ! Merci à tous ceux qui m’ont soutenu d’une façon ou d’une autre, ça a fait chaud au cœur !

Il est temps de prendre un nouveau moleskine et de commencer un nouveau chapitre. En fait, on va commencer par le prologue : Pole Emploi. Oui, je sais… Avec un peu de chance, ce sera temporaire. A peine avais-je le pied posé sur le territoire que je recevais un message dans ma mailbox après 8 mois de silence radio… Mais comment ils savent ? Ca fait froid dans le dos ! En tout cas, je sens déjà l’aventure épique.