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Dans l’épisode précédent…

J’avais donc perdu un Sam et la mémoire. Autant dire que c’était plutôt mal engagé pour le retrouver. Je l’aurais bien rangé dans la catégorie « pertes et fracas » de mon journal de quêtes, mais bon, pour une fois qu’un compagnon d’aventure ne cherche tout simplement pas à me trancher la gorge une fois la cagnotte récupérée… Faisons un effort ! Mais comme Bordeciel, c’est grand, c’est vide, c’est moche et que j’allais pas fouiller tous les donjons du coin pour retrouver un type bourré, je me suis dit que j’allais d’abord finir toutes ses doléances qui traînent depuis des mois.

Car depuis que j’arpente ces terres glacées, le nombre de personnes qui me demandent des trucs n’a cessé de croire. Et comme je suppose que personne n’a fait l’effort de résoudre de lui-même son propre problème, autant que je m’y colle et que je me débarrasse de tout ça ! J’avais compté au moins une trentaine d’affaires en cours, alors j’ai retroussé mes manches pour torcher tout ça :

  • Encore des vols de bols pour la guilde des voleurs qui ne branle décidément rien !
  • Retrouver une épée perdue d’une aventurière. La bonne blague, c’est que son épée, ça fait des mois qu’elle moisit dans un des coffres de ma baraque…
  • Retrouver des livres pour le bibliothécaire orc de l’Académie des Mages… Oui, le bibliothécaire est un orc, ce qui tend à en dire assez long sur le QI moyen des Nordiques…
  • Cherchez un bidule dans une ruine naine
  • Récupérer des amulettes dans des tertres, donc buter du zombie et du fantôme à tour de bras, pour ensuite récupérer une amulette encore plus puissante qui ne me sert à rien…
  • Allez voir des « lieux de puissance » pour Paarthurnax. Il est marrant lui. Il m’envoie un coursier qui se tape autant d’allers-retours dans tout Bordeciel pour me retrouver, je reçois toujours la même lettre avec un nom de lieu et il me dit d’y aller pour enquêter. On a pas le même dictionnaire visiblement : enquêter, chez lui, ça veut dire allez buter un de ses congénères dragons qui se trouve – comme par hasard – à monter la garde sur une plaquette avec un mot du Thu’um. Je sais bien que je suis l’Elu et tout ça, et qu’il veut que je bute tous les dragons de Bordeciel parce que – visiblement – je n’ai pas de vie et un comportement suicidaire, mais son Thu’um là, bah je m’en sers pas ! Jusqu’à preuve du contraire, mon boulot, c’est assassin silencieux ; alors beugler du VOS RHO DAH comme un con dans des cavernes qui font de l’écho, c’est pas ce que j’appelle un travail bien fait ! Mais bon, je dis à Paarthunax que j’ai récupéré le Thu’um en bravant le dragon dans un combat épique et il est content. Je me contente d’aller chercher le mot en étant invisible sans buter quoi que ce soit, mais il n’a pas vraiment besoin de savoir toute la vérité le vieux radoteur.

Des exemples parmi tant d’autres qui n’équivaudront jamais ma quête préférée de toute. L’exemple-même qui synthétise toute la crétinerie et toute la fainéantise des Nordiques :

  1. Je vais parler à une marchande pour lui fourguer mes babioles (et oui, ma femme réclame toujours une maison secondaire). Comme un idiot, je pose la question de trop et elle se met à me raconter sa vie, notamment sa fille qui s’est engagée dans l’Armée Impériale et dont elle n’a plus de nouvelles. Il faut donc que ce soit MOI qui aille demander à son chef de compagnie pour apprendre ce que devient cette fille.
  2. Je traverse la rue. JE. TRAVERSE. LA. RUE. Et je demande au fameux chef de compagnie ce qu’il advient de la fille en question. Elle est morte.
  3. JE RETRAVERSE LA RUE VERS LA MARCHANDE.
  4. Je dis que sa fille est morte (parce que c’est une grosse incompétente sûrement : la garde impériale, ça fout pas grand-chose de ses journées, je le sais, j’en fais partie et ça me demande encore moins de temps que de diriger l’Académie de Magie…). Je récupère encore un truc sans intérêt pour me remercier de ma peine…

Voilà ma vie d’aventurier : traverser des rues et aller buter des dragons…

Bref, en moins de temps qu’il n’en a fallu à Muiri pour faire le ménage dans la baraque, j’avais résolu la plupart des affaires en souffrance. J’avais même résolu la quête de ma femme : acheter une résidence secondaire. Comme j’étais blindé de thunes, j’ai pris et décoré une baraque dans toutes les grandes villes ! Au moins elle se plaindra pas que je fais rien pour elle !

La bonne nouvelle, c’est qu’au cours de me voyages pour épurer mon journal, j’ai retrouvé Sam. Dans – ô surprise – une tanière de nécromanciens… Sam s’appelle en réalité Sanghin et c’est un prince Daedra qui s’emmerde ! Il s’est dit que ce serait marrant de me bourrer la gueule et de me faire culpabiliser de sa disparition au point que je me casse les noix pour le retrouver. Ha-ha, joke’s on you, je t’ai retrouvé sans te chercher ! Je me voyais déjà lui trancher la gorge pour lui faire payer mais il s’est barré comme ça, en me filant encore une connerie dont il n’a pas utilité ! Un bâton en forme de fleur (comme si je n’étais pas assez crédible quand je croise des gens) qui invoque des serviteurs comme lui. Donc un truc dont je n’aurais moi-même pas utilité. Merci, au revoir !

skyrim101

Prochain truc à rayer sur ma liste : « nettoyer l’Aile Pelagius du Palais Bleu ». Voilà ma vie d’aventurier : traverser des rues et faire le boulot de la femme de ménage…

Dans l’épisode précédent…

Cher Journal,

Cela faisait près d’un an que j’avais raccroché mes gants qui doublent les dégâts d’attaque sournoise afin de me consacrer à la vie d’époux modèle. En effet, un jour qu’elle faisait les comptes, Muiri avait récupéré l’équivalent de mes fiches d’honoraires d’assassin et s’est rendue compte que depuis que je étais arrivé dans ce pays de fous, j’avais amassé environ 140000 pièces d’or, sans compter l’achat de la maison à Solitude et les babioles accumulées dans les coffres du sous-sol. En gros, elle m’a fait comprendre que c’était enfin l’heure de la lune de miel et que Elu, dragons ou pas, c’était pas négociable.

Ca fait donc un an que je me fais chier chez moi à écouter les « bardes » d’à-coté picoler, à acheter des fruits et légumes sur le marché, à ce que tout le monde me demande si j’ai pris une flèche dans le genou pour maintenant rester glander chez moi et que Paarthurnax m’envoie des courriers alarmants toutes les semaines au sujet d’Alduin et de la destruction prochaine de Bordeciel ! Alors que hein, Bordeciel se porte très bien et j’ai pas vu un seul dragon depuis ma fenêtre.

Et puis Muiri a eu envie d’une maison secondaire ! J’ai dit « Pas à Blancherive », le peu de fois où j’étais allé, il y a toujours eu une attaque de dragons (A mon avis, Alduin est le Jarl de Blancherive). A Solitude on craint rien, à Blancherive, autant prendre une concession directe à la nécropole !

Bref, ni une ni deux, j’ai repris mes gants et ma liberté et je m’en suis allé battre campagne. Enfin, pas très loin, j’ai rencontré un autre Argonien fort sympatique du nom de Jee-Ra sur le port de Solitude. Voir une tête qui ressemblait à la mienne m’a fait tellement plaisir (et c’est tellement rare !) que j’ai engagé la conversation. Celui-ci m’a demandé si je pouvais lui rendre un service (j’aurais du m’en douter). Éteindre le phare du coin. C’est un peu étrange comme demande, mais bon. Je lui ai demandé si ça allait pas poser problème avec les bateaux, il m’a dit que c’était le but : faire échouer un bateau précis, vider sa cargaison et faire moitié-moitié. Sympa ! J’ai demandé pourquoi c’était pas lui qui allait éteindre le phare : il avait piscine (j’aurais du m’en douter aussi).

J’avais oublié que tout le monde était des grosses feignasses en Bordeciel, en attente d’une pauvre pomme près à traverser le pays pour 5 pièces d’or un bijou enchanté inutile bien trop cher pour des marchands bien trop pauvres.

Mon affaire du phare réglée, on a essayé de me buter…

*long soupir*

Les gens ont visiblement oublié qui était l’archimage de l’académie, qui était le bras droit de la Mère de la Nuit, qui avait libéré tout le pays des Sombrages, qui a buté l’Empereur… Si tant est qu’ils l’aient su un jour. Me voilà en train de buter les rares Argoniens du pays, sans gaieté de cœur, au nom de ma résidence secondaire.

Je vais ensuite faire un tour à la guilde des voleurs, voir comment ils se portaient. inutile de dire qu’ils m’ont dit : « bah t’étais où ? ça fait un an qu’on t’attend pour te filer du boulot qu’on veut pas faire nous-même… » Chuis parti.

*long soupir*

Je ne sais plus où en chemin, après ma dose réglementaire de bandits paranoïaques et de nécromanciens berserk, je suis tombé sur un certain Sam. Sam m’a proposé de venir picoler à avec lui. Pris d’une soudaine dépression sur ma propre condition, je me suis dit que c’était pas une idée plus bête qu’une autre de se bourrer la gueule… Même si au fond de moi, j’avais le sentiment que je devrais sûrement buter ce Sam pour duplicité viscérale une fois notre sympathique communion alcoolisée terminée.

Quelle ne fut donc pas ma surprise de me réveiller avec la gueule de bois du siècle certes, mais sans couteau sous la gorge. Sans l’ombre d’un Sam à mes côtés non plus d’ailleurs… J’aurais dû reprendre mes activités normales, mais je me suis réveillé en carafe dans le temple de Dibella de la ville aux escaliers. La prude nonne n’a pas manqué de me faire culpabiliser au sujet du Sam absent et me voilà parti à sa recherche comme un idiot… Et quand on ne se souvient de rien passée la rencontre, on se dit que ça va pas être facile…

Dans l’épisode précédent…

Direction le grand patron, donc. Pas la deuxième porte à gauche au fond du couloir. Non. Deuxième montagne à gauche à la fin du sentier de 3 kilomètres de long ! Avec ce que ça implique de loups, de trolls, de smil… slimo… de bâtards de gros chats à dents de sabre ! Tu m’étonnes qu’ils aient envie de boulotter le premier argonien venu ! Vu le trafic sur cette route, ils doivent jamais avoir leur bouffe livrée à domicile. La bonne nouvelle, c’est que j’ai croisé aucun bandit cocu ni aucun nécromancien territorial !

Après une longue ascension, j’ai fini par arriver en haut. Première surprise : ya pas de temple. Deuxième surprise : ya un dragon ! Là où la plupart des aventuriers, gardes, Nordiques moyens et autres glandus du pays auraient décocher une flèche sans même réfléchir, j’ai fait ce que j’ai toujours fait en présence d’un dragon : l’imitation de la pierre morte !

Le dragon m’attaque pas, il me regarde. Je crois même qu’il me sourit. C’est pas évident, j’étais plus concentré sur sa rangée de dents qu’autre chose. C’est alors qu’il me souhaite la bienvenue chez lui.

Je cherche où c’est « chez lui ». A part un vague caillou avec des inscriptions, on peut pas dire que ce soit très cosy. En revanche, pas de problème de voisinage ! Parce que chez moi, mon manoir jouxte la « guilde » des barbes et que ça picole jusqu’à pas d’heure en braillant des chansons paillardes. Muiri veut pas que j’aille leur trancher la gorge, elle veut qu’on s’intègre et qu’on se fasse bien voir à la fête des voisins…

Paarthurnax le sympa

Notons que ce dragon est très civilisé, qu’il parle mieux que la plupart des Nordiques et que je suis persuadé qu’il m’aurait proposé une tasse de thé s’il avait eu de quoi en servir. Bon, par contre, il peut pas s’empêcher de me servir la parabole de l’Elu quand il s’adresse à moi. Je crois que c’est plus pour la forme qu’autre chose car je sens bien que, derrière son discours, je suis juste un péquenot de plus. Au moins, je l’ai pas attaqué à vue, il a dû prendre ça pour une forme d’intelligence supérieure.

Bref, ce brave Paarthurnax m’explique que les dragons, ils sont pas méchants (AH! QU’EST-CE QUE J’ARRÊTE PAS DE REPETER !). Ils sont juste victimes de discrimination et du syndrome de la généralisation : c’est pas parce qu’il y a un dragon qui fout le bordel que tous les dragons foutent le bordel. C’est comme dire que tous les elfes des bois sont des archers. Ou que tous les hauts elfes sont des magiciens. Ou que tous les Khajits sont des voleurs…

Bon, par contre tous les Nordiques sont des gros glands.

D’après Paarthunax, il n’y a qu’un dragon qui fout le bordel : Alduin. Les autres, ce sont juste des moutons qui suivent le mauvais leader, pas de la mauvaise graine. Je passerai sur le fait que Alduin est accessoirement un dragon nécromancien puisqu’il ramène des squelettes à la vie.  Toujours d’après Paarthunax, c’est à moi de le buter.  J’ai pris la porte en faux et j’ai dit que c’est une histoire de dragons et que ce serait plutôt à lui de régler le problème. D’autant plus que les deux se connaissent. Je sens bien que c’est à ce moment-là qu’il a essayé de m’embobiner…

Plutôt que de me dire que les dragons n’avaient jamais cessé d’exister, qu’ils cachaient et compagnie, il a essayé de me faire comprendre que si c’est la merde en Bordeciel, c’est la faute des humains. Donc que c’est aux humains de régler le problème. En gros : il avait piscine. J’ai rétorqué que j’étais Argonien, pas humain. Il a dit que j’étais le chaînon manquant entre la basse humanité et les célestes dragons. En gros : j’étais niqué et c’était pour ma pomme !

Quitte à faire vraiment tout le boulot de tout le monde, j’ai voulu en savoir plus. Est-ce qu’Alduin était déjà un dragonnet à problème, avec un manque de fermeté dans l’éducation ? Selon le chef des Grises Barbes, les humains, sans réelle raison comme d’habitude, ont commencé à faire la chasse aux dragons. Alduin s’est assis sur sa chaîne alimentaire. C’est la guerre quoi. Ensuite, comme les humains voyaient leur espérance de vie dramatiquement chuté vers zéro, ils ont été cherché un artefact pour bannir Alduin du monde.

Alduin prenant son petit-déjeuner (représentation)

La seule chose « intelligente » que les Nordiques ont été capable de faire, c’est d’envoyer Alduin dans le futur… Dans. Le. Futur. J’ai bien failli dire à Paarthurnax d’arrêter de se foutre de ma gueule. De toutes les histoires bidon qu’on a pu me mitonner pour que je fasse le sale boulot, celle-ci détient le pompon ! Et puis, j’ai réfléchi. Chercher un moyen de rejeter le problème sur les générations futures, c’est typiquement une solution humaine. Ca paraissait plausible.

Economie, écologie, dragons… Même combat.

Pays de merde !

Dans l’épisode précédent…

Maintenant que j’avais expédié les doléances du prêtre de Mara pour faire plaisir à ma femme, je suis retourné à ma petite vie d’aventurier… de pilleur de tombes. C’était sans compter encore une fois sur ma femme, qui s’est encore plaint du manque de rentrées d’argent dans le foyer.

« Les gens pensent que c’est moi qui rapporte le pognon, ça fait pas sérieux » m’a-telle dit. « Je rentre aussi du pognon, seulement ça se voit pas » j’ai répondu. Elle m’a dit que « les saloperies soutirées aux Daedras, ça comptait pas ! Que c’était juste qu’ils avaient suffisamment de merdes sur leur cheminée et que des fois ils prenaient un pigeon comme moi pour se débarrasser de bibelots sans intérêt ! » J’ai rétorqué que je faisais ce que je pouvais. Elle a ajouté que je devrais vendre le contenu de mes coffres pour ramener un peu de thunes et finir de décorer la maison. J’ai dit « jamais » ! Je me fais suffisamment chier pour ramener des étoiles d’âmes infinies et des masses de destruction de Molar Bag ou peu importe son nom pour pas les vendre au premier pécaure venu pour 50 pièces d’or !

Muiri a été relativement compréhensible. Elle sait pas ce que c’est d’être aventurier, ni la joie de trouver des trucs sur des cadavres. Il y en a qui appelle ça de la camelote, moi j’appelle ça des trésors…

Alors elle a dit que si j’étais pas du genre à publiquement ramener du blé à la maison avec un travail honnête, je devais montrer que j’étais le héros du peuple ! L’ELU ! En d’autres termes : « Va voir les vieux fous sur la montagne, c’est pour ça que t’es connu, non ? »

J’ai dit que j’étais surtout connu pour être l’archimage de l’Académie de Fort-d’Hiver.

Elle m’a regardé… Je me suis senti obligé d’argumenter un peu plus en disant que j’avais quand même libéré ce pays du joug tyrannique d’Ulfric Sombrage.

« De qui ? » elle m’a demandé.

J’ai pris mon sac et je suis retourné voir les vieux fous…

Ca veut dire que je me suis retapé une ascension avec des loups, des trolls, des bâtards de gros chats pour arriver à une porte close. J’ai frappé. Un petit vieux m’a ouvert.

— C’est pour quoi ?

— Comment ça « c’est pour quoi » ? Vous m’avez dit de revenir quand je serai prêt à rencontrer patriarche de votre ordre !

— Et vous êtes ?

— Comment ça « qui je suis » ? Je suis l’Elu, bordel ! Je suis venu il y a des mois !

— L’Elu ? Non, ça m’étonnerait…

Il se tourne et appelle un autre petit vieux qui répond en gueulant sans même se déplacer :

— Hey ! Ya un type qui se présente à la porte comme l’Elu, on en a formé un ?

— Un Elu ? Ouais, il y a une éternité. Il doit être mort maintenant ! Faut dire qu’on l’envoie tout de même se farcir des dragons avec une épée en mousse ! Hahaha, le con !

— Il ressemblait à quoi déjà ? fit le premier en me dévisageant avec un air suspicieux.

— Qu’est-ce que je m’en souviens moi ! Un Khajit ?

— T’es sûr que c’était pas un argonien ? Le type en face de moi ressemble à un argonien…

— Tout ce que je sais, c’est que c’était un étranger qui venait voler le pain de la Destinée d’un bon Nordique bien de chez nous ! Pour tuer du dragon, il faut un Nordique. Sinon, ça marche pas.

Le deuxième vieux se pointe enfin à la porte et me dévisage, l’air pas convaincu.

— M’en rappelle pas.

— Mais enfin, c’est bien vous qui avez sonné le cor pour me faire venir ici !

— On a fait sonner le cor parce que le premier dragon depuis des siècles s’était fait dézingué prêt de Blancherive. Ca nous semblait important. C’est vous qui avez tué ce dragon ?

— Vous rigolez ? J’allais pas buter un dragon ! J’ai laissé faire les gardes ! C’était un putain de dragon et à l’époque j’étais fringué en peaux de bête !

— Alors techniquement… Vous êtes pas l’Elu…

— Ah non, mais moi ça me convient ! J’ai un académie à faire tourner, des assassins à former, des chansons à écrire, une légion impériale à diriger, une femme à satisfaire… Elu, c’est bien pour faire plaisir !

— Mais vous maîtrisez là Voix ?

— Bah oui ! C’est vous qui m’avez appris ?

— Putain, on a fait ça ? Avec vous ? On était torchés ou quoi ? Vous êtes même pas Nordique !

— Mais vous l’utilisez, la Voix ? demanda le premier.

Bien sûr que non ! Déjà parce que placer « ce ne sont pas les droïdes que vous cherchez » dans une conversation, ça arrive pas à tous les dîners mondains. D’une ! Et de deux, parce que gueuler FUS-RO-DAH à tout bout de champ, ça colle pas vraiment à ma carrière d’assassin silencieux !

— Ah ouais… vous connaissez FUS-RO-DAH…

— On l’a ptête formé alors…

— Mais vous êtes complètement fondus du cerveau, ma parole !

— Faut dire qu’on voit pas grand-monde. Ca nous travaille.

— Mais évidemment que vous voyez pas grand monde ! Vous êtes sur la plus haute montagne de tout ce pays de cons gélés !

— C’est parce que la puissance de notre Voix ébranle le monde… Nous ne pouvons pas vivre parmi les nôtres, nous avons fait voeu de silence…

— Nan, mais te casse avec le charabia mystique Marcel, ça fait dix minutes qu’on lui parle et qu’on lui parle normalement.

— Ah oui… merde…

— Bon alors, qu’est-ce qu’on fait ? Vous faîtes résonner le cor une nouvelle fois pour appeler un autre élu et vous me laissez tranquille.

Reformer quelqu’un, c’est long… Et le patron a dit qu’on était pas spécialement en avance sur le planning pour sauver Bordeciel de la destruction… Mais vous en tuez ou pas, des dragons ?

— Vous êtes marteaux ou quoi ? Allô ? Ce sont des dragons ! Bien sûr que non j’en bute pas pour le sport ! Si y’en a un qui m’attaque, je fouette les miquettes et je me casse ! Au pire Crindombre fait diversion et j’essaie de lui caser une attaque sournoise sur la queue ; mais ça reste de la légitime défense pour conserver ma place dans la chaîne alimentaire !

— Une attaque sournoise, c’est pas très digne d’un Elu… Je dis ça, je dis rien…

— Mais j’en ai rien à branler mon ptit pote ! C’est pas vous qui vous risquez votre vie pour des noix ! Non, mais allez-y ! Vous êtes 4 dans ce monastère, plus le patron. Ca fait 5 qui maîtrisent la Voix ! Je vous en prie, allez buter des dragons !

— Ah bah, non, on peut pas. Ca doit être l’Elu ! Sinon, c’est pas classe !

Vous êtes en train de me dire que vous avez la connaissance et le pouvoir de tuer des dragons, mais vous préférez laisser des glandus aller au casse-pipe avec un arc et un couteau parce que sinon « c’est pas classe » ?

— Voilà !

— Voilà !

— C’est bon, j’en ai ma claque, je me casse ! Trouvez-vous un autre Elu !

Et au moment où j’allais faire demi-tour, un grondement sourd venu du ciel résonna dans le monastère.

— Nan, mais attendez, déconnez pas ! Vous êtes notre seul espoir…

— J’ai connu une princesse qui disait ça. Ca a mal tourné pour le type qui a répondu à son appel…

— Nan, mais là, c’était le patron qui nous traitait d’abrutis. Il a dit qu’il voulait vous voir. Enfin qu’il voulait voir l’Elu, quoi. Par contre, c’est pas la porte à côté, va falloir presser le pas.

— Quoi ? Il est pas sur cette foutue montagne le taulier ?

— Si si, mais vous êtes qu’à la moitié de la montagne…

— Quoi !

— Non, mais c’est parce que le patron a des problèmes avec la population locale, il a préféré s’exiler encore plus haut.

— Comme je le comprends…

Et c’est ainsi que j’allais enfin rencontré le moine en chef, le champion de la Voix et le grand manitou des Prophéties foireuses qui impliquent le seul argonien de tout Bordeciel !

Dans l’épisode précédent…

Je sais que j’avais dit à ma femme que j’irai m’occuper des affaires du Temple de Mara. Quand on sait la façon dont les Nordiques se font la cour et quand on voit la gueule de leurs bardes, je comprends qu’ils aient besoin d’un intermédiaire pour arrondir un peu les angles et faire en sorte qu’ils se parlent avant de sortir leurs gourdins et d’agir en primitifs.

Mais bon… Déjà que je me fais attaquer à tous les coins de forêt par des nécromanciens antipathique, je me demande ce que ce va donner quand je vais devoir leur expliquer la différence entre nécrophilie et nécromancie. Non, parce qu’on aura beau dire, on aura beau faire, des gamins, j’en vois pas des masses dans mes aventures. En plus, les gosses, ils ont tous la même tête ! A croire qu’il n’y ait un seul type avec les bourses pleines d’autres choses que des cadavres et qui couche avec toutes les femmes du pays !

Au final, comme cette histoire avec les vieux schnoks de la montagne, j’ai un peu fait traîné l’affaire, préférant entrer dans des donjons au pif plutôt que de suivre les indications approximatives du prêtre. Je veux dire, en plus, c’est son métier non ? Marier les gens et tout ça. Pourquoi est-ce qu’il m’envoie moi – archimage de l’académie et Oreille Noire de la confrérie Noire – régler les problèmes de coeur de tout ce pays de glandus ? Hein ? Je suis sûr que c’est parce que je suis un barbe diplômé de l’académie et que je porte pas de marteau à deux mains, qu’on s’est dit que je devais être un de ses bardes qui savent faire la différence ente le rose, le fushia et le prune ! Et que de fait, j’avais forcément lu « La drague pour les Nordiques nuls ».

Bon, il m’est arrivé de lire un passage ou deux de « La femme de chambre argonienne », mais c’est tout !

J’ai buté l’Empereur, nom d’un slim… nom d’un simil… nom d’un smlilo… nom de Dieu ! Mon boulot, c’est d’égorger les gens, pas jouer les Cupidons ! Mon arc, il sert à dégommer du mammouth pour garder la forme, pas à autre chose ! Alors j’ai dit crotte ! Peut-être même que j’ai dite crotte de bique, je suis plus très sûr. Mais ce qui est sûr, c’est que j’allais pas me laisser embarquer dans des histoires de gonzesses !

File:SR-npc-Eola.jpg

Avec sa gueule, j’étais certain qu’elle me filerait un boulot à la hauteur de mes compétences.

Au cours de mes aventures procrasti… procastri… protrasc… Au cours de mes aventures où je glandais sciemment de grotte en grotte à la recherche de babioles inutiles, je suis tombé sur une certaine Eola. Eola m’a abordé avec la formule usuelle : « Je sais que tu es l’Elu » et ce genre de conneries auxquelles – nécessairement – je prête une oreille, c’est plus fort que moi. Bref, elle m’a dit être la servante d’une déité quelconque et que je devais lui rendre service. Moi j’ai dit que je faisais rien pour que dalle et surtout pas pour des gens qui se réclament d’un dieu. Bon, juste après, la déité en question s’est adressée à moi. C’était une voix de femme…

Je me suis méfié, j’ai dit : « Hé ho, je suis pas venu pour un truc de nanas, j’suis un vrai bonhomme et je bute du Nordique à tour de bras ! Si c’est pour me filer une quête avec des napperons, faudra repasser !

Elle m’a dit : « Amène-moi le prêtre de Arkay à Markarth et tue-le sur mon autel ! »

J’ai dit : « Je peux pas plutôt amener le prêtre de Mara à Faillaise plutôt ?

Elle dit non.

Je me suis pas méfié, j’ai dit oui.

Je suis allé à Markath, vu le prêtre d’Arkay, je lui ai dit qu’un terrible méfait se tramait dans une grotte ; il a pas discuté parce qu’il est de notoriété publique que dans les grottes on trouve soit des squelettes soit des vampires et il m’a accompagné. Dans la grotte, Eola avait ramené des convives autour d’un banquet, j’ai trouvé ça sympa. Ils avaient tous des têtes de psychopathes bouffeurs de cadavres, mais en plus sympa que des nécromanciens, alors je me suis pas méfié non plus.

Après, le prêtre s’est mis à agir bizarrement, comme hypnotisé, et il s’est allongé sur l’autel tout seul. On m’a demandé de le buter. J’ai dit que visiblement on se foutait un peu de ma gueule ! J’ai buté l’Empereur dans son propre bateau et là on me demande d’égorger ce type comme un vulgaire goret ! Je me suis senti insulté dans ma profession !

Eola a commencé à se fâcher et m’a dit que si je ne faisais pas ce que Namira commandait, Namira me punirait…

Namira, c’est la déesse du Pourrissement…

J’ai égorgé le type.

File:SR-quest-The Taste of Death 03.jpg

J’aurais dû me méfier aussi au regard de la déco, c’était poussé loin le concept d’un dîner presque parfait…

Ensuite, Namira m’a demandé de bouffer le prêtre avec le reste des convives… Que si je le faisais, je serais récompensé…

J’avoue… elle a joué sur la corde sensible de la récompense donnée par un déesse.

Il avait un goût de poulet.

J’ai reçu un anneau merdique en récompense. Là, j’avoue aussi… je me suis dit que j’avais franchi peut-être une ligne que j’aurais pas dû… Je me suis dit que peut-être les gens commenceraient à m’appeler « le cannibale » et que j’arrêterai de me faire agresser par tous les apprentis nécro du patelin.

Tu parles, je suis encore l’esclave argonien qu’on appelle pour un problème de poules !

J’aurais mieux fait d’écouter ma femme, tiens ! Je déteste quand elle a raison !