Articles Tagués ‘Angleterre’

Independence Day: Resurgence

J’avais entendu plein de mauvaises choses sur la suite d’ID4, et le bide au box office tendait à confirmer les dires. Mais bon, comme il est bon de se faire une idée par soi-même, j’ai entrepris de mater la résurgence qui fleure bon le décérébrage en règle. Pour poser les choses clairement, c’est moins bon que le premier (donc ça pose certaines bases rapport à votre propre système de valeurs) mais ça ne mérite pas le lynchage qu’il a connu. J’ai même été étonné d’apprécier certains moment du film. A ma décharge, vous avez pu constaté à quel point le mois de Septembre à rabaisser toutes les exigences que je pouvais avoir envers Hollywood. Donc, ID4-Resurgence, c’est pas le film de l’année, loin de là, mais ça remplit largement l’objectif d’une soirée pop-corn sans prétention, avec le cerveau aux abonnés absents. Au moins, on n’est pas trompé sur la marchandise : c’est du Roland Emerich, ça casse pas trois pattes à un canard, mais ça fait le job… largement mieux que n’importe quel autre blockbuster de cet été !

3.5/5

Atari: Game Over

Ce documentaire s’adresse probablement avant tout aux trentenaires qui ont connu les glorieuses années Atari et qui s’intéressent un peu au milieu du jeu vidéo. Mais les jeunes feraient tout aussi bien de s’y intéresser, ils pourraient deux trois trucs intéressants sur leur média favoris. On suit donc les aventures d’une équipe d’archéologues du dimanche qui a décidé de retrouver les fameuses cartouches ET sur Atari 2600, le jeu le plus mauvais du monde qui aurait fait tellement honte à Atari que la société aurait décidé d’enterrer toutes les cartouches dans le désert. SAUF QUE. Il y a la légende urbaine et il y a la vérité. Et ce docu s’intéresse avant tout à débunker le mythe ET. Certes le jeu est pas terrible, mais de là l’enterrer… Alors on va revivre les années années Atari par l’intermédiaire d’interviews de gens de l’époque, ce qui nous permet de mieux comprendre comment se fabriquaient les jeux et comment la crise de 83 a réellement coulé Atari. C’est vraiment intéressant, historiquement parlant. On déplorera l’intervention de bouche-trous (genre l’écrivain de Ready Player One) et un manque de données plus techniques mais globalement c’était vraiment intéressant à regarder ! Et une fois que vous l’aurez vu et que vous comprendrez la manière dont ET a été fait, vous ne pourrez plus dire que c’est le jeu le plus mauvais du monde ni qu’il a coulé Atari !

4/5

Kingsglaive (Final Fantasy XV)

Pour être tout à fait franc, j’en avais rien à carrer de FFXV et c’est la curiosité de mater un film 3D made in Square Enix qui m’a poussé vers cette production. Je fais partie des rares défenseurs des Créatures de l’Esprit (rien que le fait de savoir que ce premier long métrage a entièrement été animé à la main sans recours à la motion capture devrait forcer le respect de chacun) et Advent Children a pour lui d’être joli à regarder. Mais ce Kingsglaive, il se positionne dans une stratégie cross-marketing douteuse pour « hyper » la future production vidéoludique (donc, pétri de préjugés sans fondement, je l’ai abordé comme tel). Et c’était d’autant plus mal barré qu’on se tape une scène d’exposition foireuse et un montage épileptique sur la première scène de bataille. Bref, ça partait hyper mal. Et puis, à ma grande surprise je me suis retrouvé happé par l’univers et les enjeux (même si le placement de produit Audi est scandaleux), les choses escalades assez vite, y compris la qualité de l’animation que scotche réellement quand tout se met à dégénérer et fait passer Warcraft pour du travail d’arabe. Hormis quelques plans foireux et des animations faciales parfois à la ramasse, il faut bien reconnaître que ça décolle la rétine et met à l’amende n’importe quelle production 3D du moment. Comme je le disais, on pourra déplorer un début beaucoup trop alambiqué et un univers complètement hermétique pour le néophyte mais une fois dedans, ça passe tout seul. On notera également l’absence de personnage féminin fort et des retournements de situation prévisible. Mais force est de constater qu’il souffle un véritable souffle épique sur le film et qu’on passe un agréable moment. Et vous savez quoi, si j’en avais rien à carrer de FFXV avant, je suis désormais hyper hypé et j’ai hâte qu’il sorte sur PC (genre dans 150 ans) ! Ils sont forts chez Square Enix, ils sont forts…

4.5/5

Nerve

Là encore, c’était pas gagné d’avance vu je n’apprécie pas particulièrement l’actrice Emma Roberts ni son partenaire de jeu. Pas plus que j’apprécie le jeu « Action ou Vérité ». Où les réseaux sociaux de manière générale. Donc, bon, j’y allais à reculons. Au final, c’était moins nul que ce à quoi je m’attendais, voire même c’était sympathique. Le sujet n’est pas forcément nouveau sur les dérives des réseaux sociaux, de la quête de buzz, sur les réseaux underground… Le film a pour lui une certaine fraîcheur dans la mise en scène, surtout au début. Après, on va pas se mentir, c’est clairement un film pour ado et, en soi, c’est cool de voir qu’on commence à voir le bout du tunnel des adaptations de bouquins.

2.5/5

Mr Church

Comme tous les enfants des années 80, Le Flic de Beverly Hills trône assez haut dans ma liste de films les plus vus et les plus appréciés de l’époque. Eddy Murphy est un acteur que j’apprécie dans cette décennie, avant qu’il s’enlise dans des films à l’humour douteux. Depuis plus de 10 ans, j’ai boycotté tous ses films jusqu’à Mr Church dont la bande annonce m’avait intrigué. Il s’avère que Mr Church est un film incroyablement humain et qu’Eddy Murphy y trouve sa rédemption à mes yeux. La force du film, c’est son côté « vrai »  (très loin des « hé mec ») et c’est pour ça que ça marche et c’est un coup de cœur.

4.5/5

Stranger Things

J’ai enfin pris le temps de regarder la série phénomène de cet été et je dois admettre que ça mérite amplement le buzz qu’elle a reçu. Tout est absolument génial. L’histoire, l’ambiance, la musique, les acteurs, les références, le rythme… TOUT. C’est à voir absolument, point barre ! Je nuancerai toutefois mon propos en pointant du doigt la prestation de Wynona Rider beaucoup trop « over the top » et un abus de références qui passent de « oh, je vois ce que vous avez voulu faire » à « oh, c’est bon, on a compris, vous pouvez les faire moins obvious s’il vous plait ». Mais à part ça, c’est une vraie perle ! Qu’il va être long d’attendre la saison 2 de la série des Duffer brothers…

4.5/5

Bad Moms

Encore une comédie sortie un peu de nulle part qui a trusté le box office américain. Je me demande si c’est pas finalement symptomatique de l’effet « on essaie – pour une fois – de vous proposer d’un scénario qui soit vaguement différent et non une suite, reboot, préquel, remake », ce genre de petites surprises au box-office. En tout cas, c’est largement plus rigolo que de voir des mecs en collants faire de la bagarre. Il n’y a rien de particulièrement novateur, c’est finalement assez bien pensant, mais ça fait le boulot de vous divertir pendant une heure trente.

3/5

Imperium

La carrière post-Harry Potter de Daniel Radcliffe frôle le sans faute ou presque (Now You See Me 2). Imperium ne déroge pas à la règle et, s’il n’a pas la puissance d’American History X, Imperium dévoile la facette trumpesque des USA avec tout ce qu’elle peut avoir d’effrayant : les neo-nazis. C’est assez intéressant à voir et de réaliser le large spectre d’intolérance et de groupuscules différents tous plus frappés les uns que les autres dans leur haine aveugle. Le scénario manque un poil de tension pour être réellement parfait mais Radcliffe et les enjeux du terrorisme interne portent le film. A voir !

4/5

Batman: The Killing Joke

The Killing Joke est l’un des comics fondamentaux de Batman, aux côtés de Long Halloween ou The Dark Knight. Un chef d’oeuvre quasi-inadaptable sur un autre support. Et pourtant, avec la nouvelle ligne éditoriale sombre des films DC, la branche dessins animés a dû se dire que c’était une bonne idée de faire l’adaptation maintenant. Et le résultat est une purge sans nom ! C’est long, c’est chiant, ça prend des libertés loufoques avec le matériau de base, ça n’a absolument pas le côté subversif de la plume d’Alan Moore… C’est nul ! A jeter !

0.5/5

The IT Crowd

Je me suis refait une fois de plus l’intégrale de la série anglaise qui a inspiré The Big Bang Theory (et qui, très accessoirement, met KO la série US dès la première vanne sans lui laisser la moindre chance – oui, je ne suis pas hyper fan de TBBT). Je suis hyper fan de The IT Crowd, c’est une véritable merveille malheureusement trop courte (6 épisodes par saison seulement) Si vous ne l’avez pas vue, arrêtez ce que vous êtes entre train de faire et matez-la illico ! Vous réaliserez à quelle point votre vie était terne avant !

5/5

How I Live Now (Maintenant c'est ma vie) : Affiche

How I Live Now est un film réalisé par Kevin MacDonald (Jeux de Pouvoir) avec Saoirse Ronan (Hanna) et d’autres jeunes acteurs inconnus au bataillon, adapté du roman éponyme de Meg Rosoff.

Daisy, une adolescente new-yorkaise, est envoyée chez ses cousins anglais pour les vacances. Se retrouver dans le trou du cul du monde va lui faire une drôle d’impression, jusqu’à ce qu’elle s’ouvre peu à peu aux autres et à l’amour. Mais la réalité va rapidement rattraper les adolescents et leur rêve vole en éclat quand explose la troisième guerre mondiale.

Saoirse Ronan est une actrice que j’aime bien en dépit de son prénom irlandais imprononçable. Je n’irai pas jusqu’à dire que je materai tous les films où elle est annoncée au casting, mais il est fort probable que je n’aurais jamais prêté attention à ce film si elle n’y avait pas le rôle titre. En revanche, l’affiche fut suffisamment classe pour attirer mon œil averti.

Inutile de dire que je n’ai jamais lu le roman, la Young Adult étant bizarrement un genre littéraire que je consomme plutôt sous forme de manga. Il faut dire aussi que je suis plein de préjugés sans fondement à cause de Twilight et que je ne passe jamais par ces rayonnages quand je suis dans une librairie. Je n’avais donc qu’une vague idée du propos abordé par le film et ce fut avec une candeur ouverte d’esprit que je mis la galette dans le lecteur.

How I Live Now (Maintenant c'est ma vie) : Photo Saoirse Ronan

Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps, j’ai adoré ce film. Bien évidemment, il est largement porté par le talent de la jeune actrice qui nous livre une prestation changeante avec l’évolution de son personnage, mais toujours avec justesse. Rebelle, heureuse, abattue, battante, survivante… On s’accrochera au personnage comme rarement, au point d’activer un processus d’identification fort et se mettre à sa place, dans des situations littéralement cauchemardesques.

Si j’aime à faire la guerre devant mon écran d’ordinateur, c’est justement parce que c’est le concept de guerre est une chose parfaitement abstraite, nourrie à l’héroïsme de la fiction où le gentil gagne à la fin et où personne ne meurt réellement. J’ai déjà du mal à assassiner une araignée sans être pris de remords (c’est ptête pas très joli, mais même dans un coin une araignée c’est toujours utile pour bouffer des trucs gênants comme – au hasard – des moustiques) alors faire la guerre pour tuer des gens qui ne m’ont rien fait sous des prétextes plus ou moins fallacieux d’une poignée de dirigeants en soif de terres, pouvoir, reconnaissance ou pire par simple fanatisme… Croyez bien qu’en allumant le poste et en tombant sur les informations, je remercie ma bonne étoile d’être nez dans un pays qui ne connaît pas la guerre. Et parmi les choses qui me font réellement peur dans la vie, c’est l’escalade d’un conflit débile dans un coin du monde qui viendrait à déborder là où je vis. C’est tout simplement effrayant !

Et la force de How I Live Now est de nous plonger dans cette horreur et de voir la façon dont des vies normales s’en retrouvent affectées. C’est profondément tragique et viscéralement prenant. Et dans le cadre du film, nous ne voyons que le spectre réduit des conséquences sur une campagne anglaise reculée et une poignée de vies aussi anonymes que les acteurs qui les incarnent. Une guerre anonyme par des anonymes, à l’image des conflits de notre siècle.

How I Live Now (Maintenant c'est ma vie) : Photo Saoirse Ronan

L’autre vrai force du film se situe au niveau de la réalisation sobre. Kevin MacDonald est aussi un réalisateur de documentaires et pose une caméra détachée des situations, une observatrice objective qui se contente de relater les faits sans artifices. La lande britannique est sublimée par la lumière et sa beauté surréaliste rajoute à l’angoisse de cette solitude post-apo.

Dernière note sur la musique, discrète, romantique et tragique. Un autre bon point.

J’ai oublié de mentionner qu’au delà de montrer intelligemment la guerre et sa cruauté, How I Live Now est aussi le récit initiatique de l’adolescence et une romance sans trop de mièvreries (bon, un peu quand même – mais quand on a 16 ans, l’amour est un vecteur de survie suffisamment puissant pour justifier sa mise en avant). Même les plus réfractaires au genre teen-movie devraient être conquis, ou tout du moins devraient se laisser le bénéfice du doute et s’y intéresser.

How I Live Now (Maintenant c'est ma vie) : Photo Saoirse Ronan

Vous l’aurez compris How I Live Now est l’un de mes derniers coups de cœur en date ! Pour ce qui représente, pour son actrice, pour sa puissance émotionnelle, pour sa justesse à nous plonger dans l’horreur de la guerre, ce film est à voir !

Même si la bande-annonce ne spoile rien de particulier, je ne peux que vous conseiller de découvrir le film sans l’avoir vue, afin de pleinement profiter de l’impact de la troisième guerre mondiale sur les personnages, et sur vous…

Tous les dimanches, je mets en ligne une source d’inspiration pour l’écriture de mon roman Lithium Breed. Ca peut être une photographie, une chanson, une phrase… Par contre, je dis pas pourquoi ou pour quoi ça m’a parlé et la façon dont c’est digéré dans l’écriture : c’est juste pour le plaisir des yeux et/ou des oreilles (et vilement faire revenir les habitués aussi le dimanche !).

C’est parfaitement inutile, donc parfaitement indispensable.

Aujourd’hui : Macclefield, dans la banlieue de Manchester. Plus particulièrement Barton Street. Numéro 77.

Les photos ne datent pas de l’époque qui m’intéresse, mais à part les fenêtres, ça ne change pas grand chose. L’adresse est plutôt connue, je vous laisse le soin de retrouver son plus fameux propriétaire.

Tank Girl est un comic-book écrit par Alan Martin et dessiné par Jamie Hewlett, plus connu pour sa participation à Gorillaz que pour ce comic-book underground dans l’hexagone.

Comme tout adolescent aux goûts douteux des années 90, j’ai d’abord connu Tank Girl via son adaptation cinématographique avec Lori Petty dans le rôle titre. Mais si, Lori Petty, vous savez, l’espèce de bombe dans ce film culte qu’était Point Break. Je me souviens que je l’avais enregistré suite à une diffusion sur Canal+. Je me souviens aussi qu’avant de mater le film, j’avais une vague connaissance du titre original, sinon, je ne m’y serais jamais intéressé. J’avais dû lire un article sur ce personnage dans un magazine de l’époque, genre Player One.

Bref, disais-je, j’ai connu Tank Girl grâce au cinéma…

En soi, Miss Petty campait une Tank Girl crédible sur le physique… La bande annonce et le film était rythmée, entre autres, par Hole et son Violet… Il y avait le grand Malcom McDowell… Mais bizarrement, le seul souvenir que j’en ai est l’impression d’avoir maté une bouse d’une heure et demie.

Et jusqu’à ce qu’un éditeur providentiel français décide d’imprimer un recueil chronologique des aventures de l’anarchiste féministe qu’est Tank Girl, on peut dire que ça fait bien 15 ans que je n’avais pas abordé ce personnage (ça fait aussi 15 ans que j’assimile Tank Girl à de la bouse en canette). Béni soit Ankama pour ses choix éditoriaux !

L’édition qu’ils proposent une préface du scénariste qui détaille la genèse du personnage et de ses premiers balbutiements. Elle est aussi agrémentée de moults notes pour aider tout ceux qui n’ont pas grandi dans des années 70-80 pour comprendre toutes les références pop-culturesques glissées à tout bout de champ par les auteurs (et des Rolling Stones à un obscur soap-opera australien, il y a de quoi en faire des notes).

Le personnage est né en 1988 dans une Angleterre morose frappée d’un thatcherisme sévère, au milieu d’un petit fanzine étudiant nommé Deadline. Adolescente attardée, perdue dans un out-back australien parsemé de kangourous aussi lubriques que dangereux, Tank Girl est rapidement devenue une icone de la pop-culture underground, au point de devenir une icone tout court (elle a notamment servie pour la campagne pub d’une marque de jeans connue). Le contexte politique susnommé est important pour bien comprendre son évolution, évolution qui puise dans les racines même de la série : le féminisme, les pensées anarchiques du punk-rock, une Angleterre en crise et brimée ainsi qu’une grosse envie de foutre le bordel et de s’amuser.

Il en résulte un comic-book ultra-foutraque, parfois difficile à lire tant il éclate la tronche des structures narratives classiques à grands coups de batte de base-ball et jongle entre l’absurde et le psychédélisme. Entre simples délires étudiants et volontés de construire un univers cohérent, ce premier volume de Tank Girl n’est qu’une toute petite introduction, et pour comprendre et apprécier à sa juste valeur cette oeuvre bi-céphale Martin-Hewlett, il n’y a qu’un seul chemin : il faut rentrer dans le trip et se laisser porter par l’iconoclasmitude (oui, j’invente toujours des mots si je veux).

En d’autres termes, ça ne plaira pas à tout le monde. De là à dire que les amateurs de BD franco-belges classiques et bien propres n’y voient là qu’un gigantesque foutoir, il n’y a qu’un pas. Peut-être est-ce parce que j’ai fermé cette porte il y a des années et que je préfère désormais les productions étrangères, Tank Girl fait résolument partie des oeuvres qui m’éclatent ! Certes, je n’ai lu que le premier tome, faute d’avoir un budget extensible, mais j’adore. Le graphisme très urbain, fouillé et détaillé de Hewlett n’est pas étranger à mon appréciation globale, mais au-delà de ça, j’ai aimé le goût de liberté qui exhalait de cette Australie post-apocalyptique et de ce personnage qui suit ses propres règles.

Tank Girl est assurément un comic-book qui aura marqué des générations (même la mienne à contre-temps) et qui mérite amplement cette édition française complète, chronologique et détaillée. Amateurs d’ovnis geekesques sur papier, vous savez ce qu’il vous reste à faire ! Pour moi, c’est un vrai coup de coeur !

The Awakening est un film écrit et réalisé par Nick Murphy avec Rebecca Hall (The Town) et Dominic West (John Carter).

Florence est une chasseuse de fantômes. Pas genre Ghostbuster, mais plutôt façon scientifique démystificatrice de charlatans. Sa notoriété pousse un responsable d’une école à la faire venir pour enquêter sur les mystérieux phénomènes qui s’y produise depuis la mort d’un petit garçon…

On n’a pas tous la chance d’avoir une carte cinoch illimité pour aller voir toutes les bouses qui sortent sur grand écran. Souvent, on doit troquer la climatisation des salles obscures pour celles de la FNAC. On se trouve alors à explorer des rayonnages DVD à la recherche de trucs sympas. Les trucs sympas sont loin de déborder des bacs. Alors on se retrouve à prendre des trucs un peu au pif, en suivant l’habile marketing à coups de phrases chocs ou de synopsis bien troussés. The Awakening fait partie de ces films obscurs dont on entend parler qu’en fréquentant les cercles d’initiés (dans lequel j’imagine ce blog). La bonne nouvelle, c’est que c’est un petit film qui mérite qu’on s’y attarde !

On est face à un film de fantômes qui fait pas peur. Pas vraiment.Les ambiances d’établissements scolaires abandonnés et les enfants sont toujours de bons arguments pour vous faire stresser mais là n’est pas le premier objectif de La Maison des Ombres (encore heureux que je ne m’arrête pas aux titres français pour choisir mes films…). Pour le coup, rien à voir avec le très raté Grave Encounters niveau ambiance… On va plus s’intéresser au parcours de Florence et à son histoire, pourquoi elle recherche les fantômes et leur (non-)existence, les traumas qui l’accompagnent… Pas question de se voir faire pipi dessus parce qu’il y a un chat qui sort d’un placard. Et Rebecca Hall fait un superbe travail d’actrice pour camper cette scientifique plus fragile qu’il n’y parait. Elle éclipse un peu le reste du casting, surtout Dominic West qui devient plus faire-valoir qu’autre chose.

L’évolution du scénario est judicieuse et suit le personnage principal qui bascule du scepticisme total à un « I want to believe » cher à Mulder (en gros, c’est un Scully des années 20 quoi). Les décors anglais et le gigantesque manoir jouent le rôle flippant sans jamais tirer le film vers l’horreur ou l’angoisse profonde. Même si la maison de poupées devrait faire son petit effet…

Par contre, c’est un film de fantômes. Et pour qui à l’habitude des films de genre, les twists finaux sont prévisibles et attendus (indice: les gens morts sont vivants, les gens vivants sont en fait morts et on a peu près fait le tour). En gros, il est facile de deviner le ressort scénaristique de base, après la raison derrière est plus intéressante et on comprend mieux le pourquoi du titre. Non, pas la Maison des Ombres, The Awakening. La maison des Ombres, ça veut rien dire, y’a pas d’ombres dans le film…

The Awakening devrait combler les amateurs de films à ambiance autour des fantômes et son originalité d’après première guerre mondiale. Un direct-to-video qui vaut bien plus que des sorties en salles, ça, c’est sûr !