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Dans l’épisode précédent…

On est toujours le mercredi, il est 18 heures et si je fais le bilan j’ai que dalle comme piste ! Au mieux, j’ai un plan B avec mon slasher. Je regarde des écrans d’ordinateurs devant moi ; me vue ne me permet pas de lire quoi que ce soit, mais j’ai l’impression de déjà voir des textes ressemblant déjà à des continuités dialogues ! Ma voisine (dont la photo sur le livre du Festival ressemble un peu à Zooey Dechanel) tapote frénétiquement sur son Macbook, ce qui n’est pas pour me rassurer sans pour autant me faire stresser.

Pour résumer, j’ai des idées moisies et un slasher en mode copier-coller de canons du genre. Nouvelle feuille blanche, stylo et crayon : session brainstorming. Je cherche 1. l’originalité et 2. un truc qui me ferait plaisir à écrire. Les premiers mots que j’écris sont Groundhog Day (Un Jour sans Fin). Me demandez pas pourquoi. Je suis le flot d’idées, mais cette idée de « reboot » dans un court pour explorer le résultat de divers cadeaux anonymes me plait. « Anniversaire », c’est pas très original, mais avec on a la fête et le cadeau. Toujours en suivant le flot des idées, je reprends des idées d’avant : une jeune fille, 16 ans. J’ai en tête une salle de bal victorienne, des costumes d’époque. Dans mon feed Facebook, je vois défiler un truc sur des princesses Disney, traitées de façon réaliste (blanche-neige avec des mioches tandis que le prince est devant la télé, Pocahontas seule avec ses chats, Cendrillon qui picole dans un bar…). Derrière moi, les marathoniens Musique planchent sur un court-métrage muet de Cendrillon…

J’ai soudain envie d’écrire l’anniversaire d’une princesse et de la façon dont le cadeau qu’elle reçoit fait voler en éclats le vernis propret dont toutes les princesses Disney sont affublées. Je vois déjà des bouts de dialogues bien trash. Mon choix se porte très vite sur la Belle au Bois Dormant, car il y a des cadeaux qui lui sont faits, grâce au fées-marraine. A mesure que ça avance, j’ai envie de mettre une deuxième lecture sur le féminisme. C’est un sujet tendu et dans l’air du temps, j’en ai conscience mais bon, mieux vaut avoir trop de matériel que pas assez.

Je travaille en regardant des images de princesses et en écoutant des musiques de princesse. Je pense que derrière moi, en jetant des œillades sur mon écran, certains ont dû hausser des sourcils. 

C’est plus la peine d’aller plus loin. Je me marre déjà tout seul dans mon coin en mettant bout à bout mes idées. Même trafic que sur la précédente idée, je me lance sur l’écriture d’un synopsis complet afin de bien cerner les personnages et surtout avoir la fin. Car pour ce court scénario comme pour n’importe lequel de mes projets de roman, je ne commence rien si je n’ai pas la fin et une idée d’où je vais. Chacun sa méthode, mais partir à l’aventure est la meilleure façon de finir dans le mur.

Voici mon document de travail, fautes d’orthographe comprises :

C’est le seizieme anniversaire d’Aurore. Une fastueuse réception est organisée dans le palais du roi à cette occasion. La salle de bal est richement décorée et toute l’aristocratie s’est pressé à cet événement. Les prétendants sont nombreux pour ravir le coeur de la jeune femme. L’ambiance est assez collé-montée. Un buffet a très certainement été servi avant le bal, il ne reste que le dessert à faire servir et les cadeaux à déballer. Une montagne de cadeaux.

Commencer sur deux invités qui discutent sur les événements tout juste passés (somptueux repas, délicatesse de la princesse, épousailles futures, notes sur les cadeaux…). Sur ces entrefaites, arrive la princesse, affublée d’une nouvelle robe de bal sombre, elle passe auprès des convives et doit faire une excellente impression (polie, bien éduquée, retenue)

Le roi prend la parole devant l’assemblée, fait un discours remerciant l’assemblée et propose qu’on débute la cérémonie d’ouverture des cadeaux. Elle en prend un, lit le nom sur l’étiquette, fait une révérence vers les concernés et ouvre le cadeau pour découvrir une écharpe en vison. Elle laisse éclater sa joie avec retenue, remercie encore d’une révérence les donateurs.

Elle prend un autre cadeau, de la part de Prince Eric. Un jouvenceau fier et déterminé, très « royal-material ». Elle lui fait la révérence de remerciements, ouvre et découvre une rivière de diamants. Elle feint une excitation surprise et le remercie.

Troisième cadeau. Pas de nom sur la carte, juste un M. Elle demande à la cantonade qui est le généreux donateur. Personne ne se manifeste. Elle ouvre la boite et découvre une carte qui dit « Pour ton seizième printemps, reçois le don de l’esprit libre ». Personne ne comprend.

Elle prend un quatrième cadeau, lit l’étiquette et ouvre le cadeau. Sa mère paniquée, se gratte la gorge très fort. « Quoi ? » demande Aurore. La mère penche la tête dans un signe désigne fortement le couple responsable du cadeau. « Ah ! » Elle fait une révérence à la va-vite et ouvre le cadeau vite pour découvrir des pantoufles de vair. « Super ! Encore un animal mort ! »

Le père manque de s’étouffer. Et propose aussitôt de faire une pause pour une petite valse. Il claque des doigts et un orchestre symphonique balance une valse. Le Prince Eric s’avance aussitôt pour inviter Aurore à danser.

Il commence à valser, il lui fait un compliment. Sans réponse. Un nouveau. Toujours rien. Il commence à être embarrassé et parle du cadeau qu’il a fait. « Franchement, je suis princesse, je baigne dans le luxe depuis que je suis gosse, j’en ai un peu rien à carrer de tes cailloux. » « Il est comment le Prince Philippe ? Je suis sûr qu’il est du genre à buter des dragons pour faire mouiller les duchesses ? » Le prince Eric est perplexe. Et enchaine « j’espérais avoir l’occasion de discuter avec votre père et lui demander votre main »

Elle arrête la danse et commence à faire une scène. Tout le monde s’arrête de danser et regarde. « Ma main ? Mais j’ai 16 ans ! j’ai pas envie de me marier. J’espère voir un peu de bites avant de pouvoir choisir celle que je vais voir tous les jours. » référence lesbienne. Quelqu’un s’évanouit. « Mais c’est la tradition, de se fiancer à 16 ans ». « La tradition, ça fait des générations de coincés qui finissent par s’envoyer en l’air avec la bonne ou s’amuser avec le bouffon… »

Travelling et on découvre trois petites fées, prêt de la table du buffet.

  • La gothique : fume, esprit rebelle, probablement lesbienne, gros maquillage, robe noire, collants troués, cash
  • La grosse : vierge, fleur bleue, mange tout le temps, cruche, ingénue, robe rose
  • La modérée : plus vieille que les autres, Fée Marraine formatrice, robe bleu

« Super, t’es fière de toi ? C’est quoi ce cadeau l’esprit libre ? »

« Quoi ça se passe plutôt bien ? »

On a bien fait de choisir les 16 ans pour faire les dons de l’enfance. Au berceau, on se rend moins compte des conséquences… Et puis à la naissance on fait des dons à la con, genre une voix mélodieuse.

« Bon, qu’est-ce qu’on fait ? On recommence alors ? » « Evidemment qu’on recommence, t’as vu le désastre ! » Plan sur la piste de bal : le roi et la reine s’engueule, des femmes sont évanouies, Aurore roule une galoche à une jeune femme dans l’assistance qui ne sait pas comment réagir

Retour au départ, à la cérémonie d’ouverture. On récupère à celui du prince Eric. Même routine.

Quatrième cadeau, même routine aussi. « T’as pas signé la carte non plus. M. Pour marraine. Ouais, vu le désastre, on fait surement bien de rester discrètes

« Pour ton seizième printemps, je te fais don de la fécondité. »

« C’est quoi cette robe ? » « j’aimais pas la couleur, c’est mieux comme ça, non ? »

Aurore arrête d’elle-même la cérémonie pour se faire inviter à danser par le prince Eric. Elle est assez entreprenante, notamment sur les projets d’avenir. La mention des douze chiards refroidit immédiatement le prince Eric qui l’envoie vers Philippe. « Vous aimez les enfants ? »

Vertu: Charité, Justice, Espérance, Prudence, Courage, Modestie

faible, inutile et incapable

« Je lui donnerai le gout de la cuisine, mais il y a déjà une armée de cuisiniers au château. » « Et puis, c’est pas du tout rétrograde… »

Cliché de la demoiselle en détresse

Privation d’autonomie

  • Noir: « Désormais, le royaume sera un matriarcat, Justice
  • Rose : Elle chante faux pour un rien, sous le regard ahuri des convives
  • Noir : « écoutez-moi bien bande d’enfoirés, le premier pénis qui s’approche de moi » sur la table avec une épée piquée au mur, facon Pulp Fiction « c’était quoi que t’avais donné » « Le courage, j’ai ptête forcer la dose » « D’autant plus qu’elle sait pas se battre, elle va se faire massacrer au premier bandit sur la route »
  • Rose ou noir qui fait des efforts : le petit chien qui est dans la boite lui parle, rendant Aurore hystérique
  • Verte : elle vole complètement paniquée, intervention de Clochette
  • Rose : le sens des responsabilités, elle se met à faire le ménage et récurer le sol de la salle de bal
  • Noir : le sens de l’humour, Aurore raconte une blague salace
  • Noir : une citrouille « Mais ça veut rien dire ! » « J’me comprends »

Bleu intervient et pense que ça a assez duré, elles sont clairement à court d’idée n’ont pas le potentiel pour être une fée marraine. C’est leur dernière chance de faire quelque chose de bien, de faire un don à la princesse aurore qui lui sera utile pour le reste de sa vie.

– On a qu’à lui demander directement ce qu’elle veut.

– L’important n’est pas ce que l’on veut, mais ce dont on a besoin.

– Mais elle a besoin de rien, elle pète dans la soie ! C’est une princesse.

– C’est un hasard si c’est une princesse, mais la tâche est assurément plus dur.

– Ca devrait pas. Le statut social, l’âge,

Les deux fées se mettent d’accord et lui offre le libre arbitre, le don de Soi.

Aurore est perplexe un instant, les yeux sur la boite. Puis elle brise le quatrième et regarde directement le spectateur, esquissant un sourire

A 19h30, je décide de faire une pause. Et me rendre à la cérémonie d’ouverture. En vrai, j’ai surtout envie de taper dans le buffet ! Déception. Il n’y aura pas de bouffe, mais une tripotée de discours pas tous intéressants. C’est aussi l’occasion de découvrir le film-annonce du festival basé sur l’expérience d’un ancien marathonien. Le film rapporte la dualité de l’expérience du marathon où tout le monde bûche seul dans son coin pendant deux heures avant de finalement se parler et s’entraider.

Au regard de ce qu’on est en train de vivre et vu qu’on s’est toujours pas adressé la parole, inutile de dire que ce film-annonce passe pour de la science-fiction…

Globalement déçu par le manque de petits fours, je décide également de ne pas perdre encore plus de temps en matant le film d’ouverture du Festival : Le Tournoi. Grand bien m’en prendra, j’entendrai beaucoup de retours négatifs par la suite et, pour résumer, ça m’aurait fait mal de perdre 1h30 pour une purge.

Festival1

Dans la salle de la cérémonie d’ouverture… La photo fait aussi « Où est Charlie ? » pour essayer de me retrouver dedans…

A minuit, j’ai fini le document copié plus haut. Je n’ai pas envie de plus le détailler, c’est une version de travail et il est fort probable que des choses changeront avec l’arrivée des parrains. Je regrette d’ailleurs de ne pas déjà les avoir pour valider ma direction. Rétrospectivement, je pêchais par envie de trop bien faire et ils arriveront en temps et en heure. Demain…