Journal d’un Expat’ à Dubaï #7

Publié: 22/05/2013 dans Cher Journal..., J.E.D.
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Cher Journal,

Délaissons la grandiloquence des malls pour s’intéresser à un quartier historique de Dubaï. Le deuxième quartier par ordre de construction : Deira, coincé au bord d’une boucle de la Creek. La Creek (Al Khor, en langue locale) est un bras de fleuve qui servit dans les premiers siècles à l’essor et à la prospérité de la ville, notamment grâce à la pêche perlière. Après, on a découvert le pétrole…

Il est donc tout naturel que ce soit au bord de cette Creek que ce soient élaborés les premiers quartiers marchands, notamment les souks chers à la culture arabe.

Deira, c’est donc le quartier des souks. Enfin, surtout deux : celui de l’or et celui des épices. On touche au cœur même de Dubaï, l’endroit d’où est partie l’expansion de la ville (l’endroit le plus ancré dans la tradition, le moins « nid à touristes » donc le moins susceptible de porter un regard neutre sur vos mini-jupes les filles).

Dieu que c’est moche comme endroit !

C’est même pas typique, c’est juste une espèce de Barbès ou Clichy à la puissance dix. Des rues étroites, des murs de climatisation rafraîchissant des appartements qu’on devine exigus, un niveau d’entretien des rues tout relatif (surtout comparé aux malls)… Ca fait très décalage par rapport au standing des tours de verre bien proprettes !

Rues étroites, multiplications des enseignes commerciales sans attrait (vente au détail et en gros), vendeurs à la sauvette, voilà qui pourrait furieusement rappeler Paris. Restent juste les halles en bois pour donner un peu de cachet aux vitrines. Avec ma gueule moins basanée que la normale, je suis sollicité de toute part, que se soit par les vendeurs assis devant leur échoppe ou bien par ceux qui n’en possèdent pas mais me proposent généralement le deal du siècle. C’est bien simple, en l’espace de 3 minutes, j’aurais pu l’être l’heureux détenteur d’une demi-douzaine de Rolex garanties qualité première. Bien évidemment, il ne s’agit que de contre-façon et que ce soit une montre, un sac, un portefeuille, un téléphone, des chaussures ou quoi que ce soit, je recommande au touriste lambda de poliment refuser et de passer son chemin !

L’une des premières richesses du pays étant l’or, j’étais curieux de voir le souk dédié à ce matériau. Le moins qu’on puisse dire c’est que de l’or, il y en a. Il y en a tellement que je me demande même comment on peut acheter certains articles. Ou même, si on les achète, à quelles occasions on les porte ! C’est hyper bling-bling. Parfois de mauvais goût. Et, même si on est pété de thunes au point de se torcher avec des billets de 500, il faut tout de même être d’un certain milieu pour oser porter une telle quincaillerie.

En revanche, qui veut faire plaisir à sa chérie trouvera ici l’occasion d’une petite bague ou un petit collier à un prix – je pense – moins excessif qu’en France ou que dans les enseignes des malls.

Quant au marché aux épices, je me figurais un vaste espace, avec une multitude de petits vendeurs sous des tentes. Un truc typique qu’on voit dans les films (au hasard Mission Impossible), quoi. Que nenni. Il s’agit encore une fois d’une succession d’échoppes en copier-coller qui dégueulent leurs marchandises au kilo dans une rue étroite. En revanche, si les yeux ne sont pas spécialement éblouis du spectacle, il en est autrement du nez qui découvre des arômes multiples, trop pour pouvoir réellement discerner la cannelle du safran.

Seul le marché aux épices propose réellement une promenade dépaysante. Enfin, un peu. Le quartier a tout de même conscience de son propre caractère piège à touristes et ne le cache même pas sous une couche historico-culturel. Comme je disais, Deira n’a rien à envier aux quartiers les moins attrayants de Paris.

Reste un petit pâté de maison que je me réserve pour le prochain article !

commentaires
  1. Naja dit :

    ça fait envie, les épices au kilo quand même :p bon, le reste, moyen, j’avoue…

    • Oliver Castle dit :

      J’apprécie beaucoup les gens qui sautent directement du lit à mon blog :). Ca fait un peu dépendant :p, j’aime

      C’est vrai que c’est cool les épices au kilo. J’espérais juste un truc un peu plus traditionnel dans le décorum…

      • xalendar dit :

        Ça n’existe plus les souks sous les tentes. J’ai ressenti la même déception lorsque j’ai visité le souks « historique » d’Agadir…

      • Oliver Castle dit :

        C’est vraiment dommage. Qu’on arrête au moins de nous pondre des images d’épinal dans les films alors.

  2. Naja dit :

    Bah, c’est comme ces films américains dans lesquels Paris est représenté plein de 2CV… Ils doivent être déçus les ricains quand ils débarquent !

    • Oliver Castle dit :

      C’est vrai ! On a inventé la 2CV, la DS, la baguette et le béret ! C’est tout. Les plus déçus en fait, ce sont certains Japonais victimes d’un syndrome dépressif tellement la réalité parisienne est en décalage avec le fantasme. Pour le coup, y avait rien à fantasmer de base pour Dubaï, on est juste déçus d’un manque de couleur locale arabisante… à part les mosquées.

  3. Laetho dit :

    Ah, je suis un peu déception là. Hormis le pétrole et l’opulence qui va avec, Dubai n’a-t-elle donc aucune histoire à raconter ? Allez Olivier, dis-moi que tu nous gardes quelques surprises de dessous les fagots. Ou alors, il faut espérer que Abu Dhabi soit plus intéressante que Dubai culturellement parlant.

    • Oliver Castle dit :

      Quelle chance ! Le prochain article sera un poil culturel sur l’histoire de Dubaï. Je tease, mais bon, vous serez tous au rendez-vous même sans ça ^^

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  5. Caroldoc dit :

    Une amie de lycée, dont la mère était arage (j ene sais plus d’où exactement) m’avait sit que selon la loi islamique, lorsque tu répudies une femme, elle part avec ses bijoux. Ce qui faisait que certaines femmes se faisaient une sorte d’assurrance vie en or et joaillerie. Je ne sais pas si ceci explique cela, mais ce serait intéressant de creuser.

    • Oliver Castle dit :

      Peut-être. C’est un explication intéressante. Ca ne justifie pas forcément le mauvais goût de certains bijoux mais culturellement, ça pourrait se tenir. Sans oublier que Dubaï est un peu construite sur une mine d’or…

      (Je suis très content de te revoir sur ce blog. :))

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