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Tucker & Dale VS Evil est un film réalisé et co-écrit par Eli Graig, co-écrit et produit par Morgan Jurgenson, avec Alan Tudyk (Firefly), Tyler Labine (La planète des Singes: Les origines) et Katrina Bowden (30 Rock).

L’Amérique profonde. Quelque part. Un groupe d’étudiants décide de partir faire la fête et du camping sauvage. Ils vont tomber sur Tucker & Dale, deux rednecks un peu benêts qui ont décidé de se prendre un peu de vacances et de retaper une vieille bicoque au fond des bois. Suite à un malentendu entraînant la mort accidentelle d’un jeune, les premiers croient que les deux types en chemise à carreaux sont des serial killers et les deux buveurs de bière croient que les étudiants font partie d’une secte poussant au suicide collectif. C’est le début d’une grosse escalade de quiproquos sanglants à mourir de rire…

En général, je ne suis pas le dernier pour regarder un film qui mélange les codes des films d’horreur et celui de la comédie. On se souviendra par exemple de Lesbian Vampire Killers (ah tiens, non, je ne l’ai pas chroniqué en fait… on s’en souviendra quand même). Plusieurs présentations en festivals prestigieux (dont Sundance), quelques prix glanés ici ou là et d’élogieuses critiques pour ce film sorti un peu de nul part m’ont poussé à aller voir ce Tucker & Dale fightent le mal (encore une fois, c’est quoi ce fightent qui arrive ? c’était trop simple de traduire « VS » par « contre » ou « dégomment », « poutrent » pour rester dans le vocable de djeuns ?). Et je ne regrette pas ! Voilà un bon petit film rafraîchissant au milieu de l’horreur pré-formatée du slasher movie.

Le scénario joue habilement sur les pré-jugés que nourrissent inévitablement deux groupes sociaux qui n’ont rien – mais rien du tout – à voir : les bouseux de l’Amérique profonde et les fils-à-papa tête-à-claque. Evidemment, le choc des cultures est violents et chacun y va de son interprétation fasse à des scènes objectivement sans équivoques. C’est la raison pour laquelle quand Dale va voir le groupe à la station essence en tentant de faire la conversation tout en portant que ce qui ressemble à une faux, en disant « Alors les jeunes, on va faire du camping ? Hahaha », les jeunes entendent « Je vais tous vous étriper dans votre tente mwahahahaha ». Sous ses couleurs de parodie horrifique, le film cache une petite satire sociale pas vraiment déplaisante…

Bon, ça c’était pour le deuxième degré de lecture. Pas le plus intéressant. Le meilleur, c’est le premier ! Celui où ça charcute dans la joie et la bonne humeur des quiproquos en série. Où comment détourner les codes bien établis du slasher de Vendredi 13 et Massacre à la tronçonneuse pour renverser la vapeur et faire du péquenaud en salopette le gentil de l’histoire qui ne demandaient rien à personne ! Tout est là : la forêt, les plans mystérieux de nuit ou de jour avec les rayons de lumière qui découpent les arbres, la tronçonneuse, les morts débiles à base d’empalement, les masques, le psychopathe de service, la bimbo blonde, la cabane au fond des bois qui fout les jetons… tout !

Et derrière une dose de gore présente mais relativement légère se cache un humour basique mais qui fait du bien par où il passe (surtout si c’est par la broyeuse). Tucker & Dale VS Evil a tout pour devenir un film instantanément culte ! Je n’avais pas autant ri de bon cœur devant un film depuis longtemps !

Pour sa première réalisation Eli Graig sait de quoi il parle et comment il le présente à l’écran. Entre détournements et ré-invention, c’est agréable (presque jouissif) à regarder. Les acteurs s’amusent visiblement et le rendu n’en est que meilleur à l’écran. Restent pour être tout à fait honnête que le film ne tient pas la dragée haute à Shaun of the Dead et qu’il s’essouffle dans sa deuxième partie… Mais c’est pas grave, il se prend tout de même une petite pastille « coup de (pieu dans le) cœur » !

Oui, oh, ça va, je mets les images que je veux dans mes articles !

Pour la faire courte et vous laisser le temps d’aller au cinéma près de chez vous, Tucker & Dale VS Evil, c’est la bonne surprise cinoch de ce mois de février. Je recommande vivement ! Et si vous êtes toujours dans le mood de la St Valentin, il y aussi une petite histoire d’amour dedans, si ça peut aider à inviter votre chérie à aussi aller voir le film.