Ergo Proxy

Publié: 11/10/2011 dans Anime
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Ergo Proxy est une série d’animation japonaise réalisée par le studio Manglobe (Samurai Champloo) d’après des scénarios de Dai Sato (Cowboy Bebop).

Rombo est une ville-dome coupée d’un monde extérieur très post-apocalyptique. A Romdo, les habitants sont assistés par des Entourages (des androïdes aux fonctions variées), sa société fleure bon le totalitarisme, et beaucoup de choses sont en train de dérailler. Les entourages attrapent un mystérieux virus qui les rend conscients de leur condition artificielle et soumise tandis qu’une espèce de démon trouble la quiétude de la ville. Vincent Law est un immigré chargé de contrôler les entourages, Ril est une enquêtrice chargée de traquer le « démon » et tout deux vont se retrouver embarqués dans une longue quête identitaire…

Ça faisait un moment que je n’avais pas maté une série japonaise. Attiré par la réputation du scénariste (Cowboy Bebop reste ma série d’animation favorite de tous les temps) et par un commentaire glané sur internet qui disait en substance « Ergo Proxy est ma plus grande claque depuis Cowboy Bebop« , je me suis laissé tenter. Force est de constater que soit on n’a pas regardé le même Cowboy Bebop, soit on n’a pas regardé le même Ergo Proxy !

Mais avant de se plonger dans les détails de l’histoire, quelques mots sur la technique. Série datant de 2006, elle mêle plus ou moins agréablement des effets 2D et 3D, la 3D permettant de considérablement réduire certains coûts de production en animation, on comprend que ce choix s’est largement démocratisé depuis 10 ans. Des fois, on ne voit rien. Des fois, c’est très moche… La 2D reste de bonne facture, les Japonais n’ayant plus grand chose à démontrer dans le domaine. Reste des choix artistiques particulièrement sombres et déprimants à base de noir, gris et sépia pour retranscrire l’atmosphère post-apocalyptique de l’histoire et à base de gris et bleu pour l’atmosphère froid et futuriste de Romdo. Et au bout d’une demi-douzaine d’épisodes, cela me gonflait ce manque d’originalité flagrante.

Les personnages sont plutôt bien définis et suivent leur propre évolution à mesure que les épisodes avancent et que les obstacles et révélations tombent. Evidemment, le plus intéressant reste celui de Ril, mais ma préférence est allée à Pino, la petite androïde infecté dont la bonne humeur naïve faisait du bien au milieu de toute cette tristitude ambiante.

Ergo Proxy était long… Terriblement long… Dramatiquement long… Un peu plus de vingt épisodes et une folle envie d’en finir au plus vite une fois que Vincent a quitté Romdo. Ca se traîne à la vitesse d’un gastéropode asthmatique. Pire, la série se paye même le luxe d’épisodes one-shot totalement décalés du ton de la série, avec des justifications scénaristiques tirées aux forceps pour les raccrocher à la trame principale. Je ne sais pas dans quelles conditions s’est vendu le pitch de la série à Manglobe, ni les décisions sur le nombre d’épisodes, mais c’est typiquement le genre de histoire qui aurait méritée de consacrer plus de temps à Romdo que dans les plaines désertiques de la planète et ne pas dépasser les 10-12 épisodes.

Résultat : un ennui profond. Après je reste totalement conscient que le monde se divise en deux : soit t’es ultra fan de la série, soit pas du tout. Après tout dépend de là où vous choisissez de placer vos exigences : sur le caractère totalement élitiste pour appréhender la série, ou sur le fond de la série.

Et le fond de la série est plutôt léger. Des androïdes qui se retrouvent doués de conscience propre me semble trop peu pour classer l’œuvre dans la catégorie cyberpunk ; c’est pourtant ce qui est fait. Donc le virus qui touche les robots, les cités-dôme au milieu d’une tragédie apocalyptique, les jeux de pouvoir… Bref, c’est comme la direction artistique, rien de nouveau sous le soleil. Hormis le fait de rendre le tout terriblement ennuyeux !

Le générique d’ouverture est plutôt sympa ceci dit, et celui de fin se déroule sur le Paranoid Android de Radiohead.

Vous l’aurez compris, trop mou, sans saveur et sans grande originalité, Ergo Proxy est une nouvelle déception à ajouter à ma déjà trop grande liste. Après, si vous vous lancez dans l’aventure, vous êtes prévenus : amateurs s’abstenir, on est dans une série trop élitiste pour convenir à tous.

commentaires
  1. Kyalie dit :

    Haha, un de mes anime préférés :3 (alors que j’aime pas Cowboy Bebop en comparaison – mais que j’aime Samurai Champloo)
    Peut-être parce que j’adoooore aller dénicher les références mythologiques (Monad, Centzontotochtin (je venais de sortir du roman Azteca quand j’ai maté Ergo Proxy :3), Dédale/Icare/Ariane, …), même si parfois ça paraît être casé de manière assez aléatoire ou sans fondement.
    J’avais d’ailleurs trouvé un site consacré au sujet. Et finalement l’épisode du jeu télévisé est le plus important de la série 😛

    • Oliver Castle dit :

      Cette épisode est aussi le plus débilement introduit et justifié de la série… Comme celui hommage à Disney…
      Chercher des références, c’est pas forcément le plus dur à placer dans une série, comme tu disais, c’est souvent aléatoire…
      T’as de la chance que je ne bannisse pas les gens qui n’aime pas Cowboy Bebop 🙂

  2. Kyalie dit :

    Ben faut juste comprendre que les épisodes « wtf » sont simplement une forme d’affrontement entre Ergo et un autre Proxy ; si Senekis, Kazkis, et l’espèce d’Ogre combattent ouvertement Ergo, les autres essaient plus de le rendre fou pour le faire quitter leur dôme.

    • Oliver Castle dit :

      Mouais… Enfin, je suis pas hyper convaincu. Le jeu télévisé était tout de même broadcasté à Romdo…

      Quand je disais que c’était une série élitiste…

  3. Kyalie dit :

    Si tu veux, le TVtropes consacré à Ergo Proxy permettra de piger quelques trucs (et impossible de remettre la patte sur l’autre site T_T).

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